Noé Roulot : « C’est surprenant »

Crédit photo Valentin Sellier

Crédit photo Valentin Sellier

Noé Roulot a créé la sensation dimanche dernier en s’imposant au Prix de Bonneval (voir classement). “C’est surprenant. Je ne savais pas trop à quoi me fier. Je n’avais jamais couru à un tel niveau avec de vrais coureurs Élites. J’étais Open 2 jusqu’à l’année dernière à Antony Berny. J’avais juste couru des critériums, le Prix de Paris XIV et le GP de l’Isle Adam où j’ai fini 6e. Je suis allé à Clamart pour découvrir de plus grosses courses et être un peu mieux encadré. En repérant le circuit à l’échauffement, je voyais que ça pouvait me convenir. C’était plutôt roulant, il n’y avait pas de vent et pas de risque de bordure“, explique au micro de DirectVelo le Parisien qui réside dans le XVe arrondissement.

L’épreuve a été émaillée d’une grosse chute à mi-course. “Pendant 40 minutes, il fallait gérer l’attente et le froid. Comme j’étais seul et que je n’avais pas de DS, je n’avais pas de veste. Mais après l’arrêt, j’avais plutôt de bonnes jambes“. À deux tours et demi de l’arrivée, un groupe conséquent s’est extirpé. “Je n’ai pas su la prendre, je n’étais pas assez bien placé à ce moment-là, je pensais que ça irait au bout. Dans le dernier tour, le VC Rouen 76, le Paris Cycliste Olympique et le VC Lucéen ont bien roulé et c’est rentré à 4-5 km de l’arrivée“.

« J’ADORE QUAND ÇA FROTTE »

Tout s’est joué au sprint et l’athlète de 22 ans a su tirer son épingle du jeu. “Je n’arrivais pas à mieux me positionner que vers les 15-20e rangs. Mais l’arrivée sur Bonneval est technique et j’adore quand ça frotte. En arrivant d’une grosse départementale, on prend un premier virage à gauche qui mène à un petit pont d’une voie à la flamme rouge. Ils ont tous ouvert sur la droite. En ayant vu le trou, j’ai mis les watts pour arriver 4e à l’amorce du pont. Les trois premiers m’ont emmené jusqu’à la sortie du dernier virage et j’ai lancé mon sprint. La dernière ligne droite était très étroite et un peu abîmée. Ce n’était pas facile de remonter et de produire un vrai sprint. Je suis resté assis pour mettre le plus de puissance possible, personne n’a réussi à me dépasser“.

Noé Roulot a commencé par le rugby. “Mon papy était cyclotouriste. Quand mon père s’est mis au triathlon, je l’ai suivi. J’en ai juste fait deux ou trois. La partie à vélo m’amusait le plus, c’est là où je remontais le plus de monde. Du coup, je me suis rapidement inscrit dans un club de vélo à l’âge de 14-15 ans“. À la sortie du bac, il a passé une licence STAPS entraînement sportif et a encadré les Cadets et les Juniors d’Antony Berny. “J’ai suivi les formations FFC d’entraîneur. Quand les Cadets sont passés Juniors, je les ai suivis. C’était une très belle expérience“. Puis il a poursuivi ses études sur un Master en nutrition sportive. “Les débouchés d’entraînement sportif ne me convenaient pas forcément. Je cherchais toujours quelque chose en lien avec le sport et la nutrition est compatible avec l’entraînement sportif“.

« ATTIRER UNE DN »

L’été dernier, il a effectué un stage d’un mois et demi chez AG2R Citroën U19. “Je les ai accompagnés au stage en haute montagne et à l’Ain Bugey Valromey Tour. C’était sympa de voir de jeunes coureurs à un tel niveau. Le but est qu’ils travaillent comme des pros. Et à Bonneval, j’ai pu recroiser Mattéo Viardot et Louis Chaleil, c’était cool“. À partir du 8 avril, il effectuera son stage de fin d’études au sein du Sprinteur Club Féminin. “Ce sont d’autres objectifs tout aussi intéressants“.

Avec sa victoire à Bonneval, Noé Roulot a attiré le feu des projecteurs sur lui et il compte bien continuer sur sa lancée. “J'ai hâte de refaire des Élites et de voir ce que ça donne. Le but est d’obtenir un maximum de podiums et de regagner afin d’attirer une DN pour l’an prochain. Pour ça, il faut que les résultats suivent. Si ça se concrétise, mon objectif dans les une ou deux années à venir est d’optimiser mon entraînement et mes performances tout en développant mon réseau en tant que nutritionniste“. En outre, l’hiver dernier, il a découvert la piste en terminant 3e du Grand Prix d’hiver de Velizy et 4e des six heures de Saint-Quentin qui se disputaient par équipe. “On a fini 1er en mixte, il y avait Lara Lallemant. C’était un système de relais, on pouvait rouler autant qu’on le souhaitait. À la descente du relais, on s’échangeait la puce au milieu de la piste“.

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