C’était une petite éventualité en début de semaine, lorsqu’il a pris le maillot jaune après la victoire de sa formation UAE sur le chrono par équipes d’Auxerre. C’est désormais une vraie possibilité, l’une des plus sérieuses, à 48h de l’arrivée finale de « la Course au Soleil ». Et si Brandon McNulty gagnait Paris-Nice ? “Je me sens bien, mais je n’ai pas envie de trop en dire ou de trop m’avancer. Ce qui est sûr, c’est que je me sens capable de bien rouler pendant encore deux journées. On fera le bilan dimanche”, a répondu le premier intéressé en conférence de presse d’après-course, vendredi en fin d’après-midi, alors que la pluie continuait de s’abattre avec fracas sur le gymnase Emilie Fer, derrière la ligne d’arrivée.

Alors que deux étapes explosives et indécises, sous la pluie (encore) s’annoncent ce week-end, l’Américain ne souhaite pas se mouiller. Mais après avoir repris la tunique jaune lors de cette sixième étape mouvementée et remportée par Mattias Skjelmose (Lidl-Trek), le voilà avec un pécule de 23 secondes d’avance sur son premier poursuivant, son compatriote Matteo Jorgenson (Visma Lease a Bike). “Ce n’est vraiment pas fini. Mais forcément, c’est bien d’avoir cet avantage plutôt que du retard. Il va falloir continuer de surveiller pas mal de coureurs malgré tout, il peut se passer énormément de choses sur les deux prochains jours”, insiste celui qui est en pleine bourre depuis le début de saison, après avoir déjà remporté le Tour de Valence - plus une étape - et le chrono individuel de l’UAE Tour.

« IL FAUDRA FAIRE TRÈS ATTENTION »

L’UAE Tour, justement. En WorldTour, déjà. Là aussi, l’athlète de 25 ans jouait la victoire finale jusque sur la dernière étape, où il avait fini par s’écrouler. Craint-il pareille mésaventure sur la Côte d’Azur ? “Pas du tout car là-bas, je sentais déjà les jours précédents que ça n’allait pas, j'étais malade. Ici, je me sens très bien”. Le danger se situe plutôt sur la route, avec deux dernières étapes très accidentées et très courtes, sous la pluie. “Je pense que ce sera le chaos sur l’étape de dimanche. Ce sera piégeux, il faudra faire très attention, mais ce sera la même chose pour tout le monde”.

Place, d’abord, à l’arrivée (inattendue) au sommet de la Madone d’Utelle, ce samedi. “D’un côté on peut se dire que ce sera moins dur que ce qui était prévu initialement et donc un avantage pour moi, sur le papier. De l’autre côté, on peut aussi se dire qu’il y a moyen que ça roule à bloc toute la journée, entre les baroudeurs qui vont vouloir jouer la victoire d’étape et des gars du général qui seront tentés, peut-être, de lancer de loin. On devra possiblement défendre le maillot du premier au dernier kilomètre”.