Début de saison plus qu’encourageant pour Decathlon AG2R La Mondiale. Benoît Cosnefroy a débloqué son compteur dès le Tour des Alpes-Maritimes, après une saison 2023 exceptionnellement vierge de succès. Ben O’Connor montre d’ores-et-déjà une excellente condition, lui aussi, tandis que de nombreux jeunes talents de la WorldTeam savoyarde affichent un niveau particulièrement intéressant. Le tout au commencement d’une saison 2024 pleine de nouveautés, avec notamment ces nouveaux vélos Van Rysel qui font sensation dans les paddocks depuis l’ouverture de la saison. Ce dimanche, DirectVelo a fait le point avec le manager de l’équipe, Vincent Lavenu, en haut du Mur d’Allex, en plein cœur de la Faun-Drôme Classic où son équipe a placé pas moins de quatre éléments dans le Top 10 (voir classement). 

DirectVelo : On imagine que ce tout début de saison est satisfaisant !
Vincent Lavenu : On a pris ça par le bon bout. Cet hiver, beaucoup de choses ont été remises en cause avec l’arrivée de notre nouveau partenaire titre. On a mis plein de choses en place. On a de nouvelles ambitions, de nouveaux processus de travail, du nouveau matériel. On est en phase de transformation et force est de constater que pour le moment, tout ce qui a été mis en place paie. On n’en est qu’au début de saison, mais c’est toujours bien de lancer la saison de cette façon-là. Il y a déjà une bonne dynamique et plein d’assurance. Il faut que ça continue. 

« ON RÉCOLTE LES FRUITS D’UN TRAVAIL DÉJÀ ENTAMÉ DEPUIS UN CERTAIN NOMBRE D'ANNÉES »

Avec, désormais, une véritable fusée à trois étages !
On a mis en place une pyramide très large, avec nos jeunes Juniors qui viennent alimenter l’équipe Continentale et les meilleurs coureurs de cette même Continentale qui intégreront l’équipe WorldTour. Le travail est déjà fait depuis des années, avec Alexandre Chenivesse et son groupe U19. Le CCF a été transformé en équipe Continentale car on s’est fait prendre des éléments à la sortie des rangs Juniors par le passé et on veut continuer de bénéficier du travail effectué chez les Juniors. C’est un procédé plutôt rassurant et encourageant pour tout le monde.

Plusieurs jeunes talents de la WorldTeam, tels Alex Baudin, Pierre Gautherat, Paul Lapeira, Bastien Tronchon ou encore Valentin Paret-Peintre, semblent tous en train de passer un gros cap !
On récolte les fruits d’un travail déjà entamé depuis un certain nombre d’années. Encore une fois notamment grâce au travail du centre de formation. Depuis deux-trois ans, on a fait passer beaucoup de jeunes coureurs dans la WorldTeam. Il fallait leur laisser un peu de temps. L’an passé, ça avait été un peu compliqué mais maintenant, on voit qu’ils sont performants. C’est plutôt rassurant.

L’un de vos hommes forts, Benoît Cosnefroy, s’est rassuré en gagnant le Tour des Alpes-Maritimes…
Il n’avait pas gagné depuis le Canada 2022 (victoire sur le Grand Prix de Québec, NDLR). Malgré tout, il avait fait de belles choses l’année dernière sans la réussite au bout. Benoît est un puncheur et un vrai gagneur. Il avait besoin de ça. La course s’est très bien déroulée aux Alpes-Maritimes. Le groupe y était déjà très solide collectivement et ils ont réussi à bien jouer le coup. Benoît est un garçon de grande classe qui travaille énormément, mais c’était important pour le relancer.

« UN OUTIL EXTRAORDINAIRE, DES VÉLOS EXTRÊMEMENT RAPIDES »

Quelles sont vos ambitions pour Ben O’Connor et Felix Gall sur les Grands Tours ?
On va toujours jouer le général, à chaque fois, c’est l’ADN de l’équipe. On a souvent fait de très belles choses sur le général des Grands Tours, notamment au Tour en terminant deux fois 2e, une fois 3e, une fois 4e… On a aussi fait 3 du Giro. C’est notre savoir-faire et on va continuer sur ce registre. Felix Gall a, pour moi, été la révélation du dernier Tour de France avec cette formidable victoire d’étape à Courchevel tout en terminant 8e du général. Il sera notre leader sur le Tour 2024 et je pense qu’il veut viser plus haut encore cette année. C’est LE grand rendez-vous de l’année pour Félix, tout le travail qu’il va effectuer ces prochaines semaines, ce sera en vue du Tour de France. De son côté, Ben aura un double objectif : le Giro et la Vuelta. On visera un Top 5 ou Top 6 sur chacune des deux épreuves. On est ambitieux.

Sujet moins réjouissant : l’image de l’équipe a été quelque peu entachée ces derniers mois avec les successives affaires Alex Baudin, contrôlé positif au Tramadol au dernier Giro, puis Franck Bonnamour, actuellement suspendu pour anomalies dans son passeport biologique. En tant que manager, comment vis-tu cette situation ?
Des communiqués de presse ont été validés pour les deux situations. Aujourd’hui, on n’a pas de volonté ou de possibilité de communiquer davantage là-dessus. La seule chose que l’on peut faire, c’est simplement tourner la page et partir sur ce que l’on aime, un vélo qui est agréable, avec de belles compétitions et des valeurs saines. 

Un dernier mot sur le matériel : les coureurs travaillent désormais sur des Van Rysel et depuis le début de saison, ils ne parlent que de ces nouveaux vélos !
C’est vrai qu’on a eu la chance de décrocher ce contrat avec Van Rysel puis avec Decathlon, qui est une firme évidemment d’une dimension mondiale. Ils ont mis les moyens techniques, d’ingénierie, de recherche et de développement pour que l’on soit dans les meilleures conditions et pour produire les meilleurs vélos possibles. Force est de constater qu’ils ont un savoir-faire et une puissance qui nous permettent aujourd’hui d’avoir un outil extraordinaire, des vélos extrêmement performants. Les coureurs en sont convaincus depuis un moment et ça se vérifie sur le terrain. On a des vélos extrêmement rapides, qui seront en plus accessibles au grand public rapidement. On en est très fiers.