Paul Magnier : « Je ne me ferme pas de portes »

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Victorieux pour sa première course en tant que professionnel, au Challenge de Majorque, puis lauréat d’une étape au Tour d’Oman, Paul Magnier ne pouvait pas rêver meilleur début au sein de la Soudal Quick-Step. Des succès qui l’ont mis sur le devant de la scène mais qui n’ont en rien changé son envie de courir à quelques occasions encore un peu chez les Espoirs ou sur son VTT. Avant de disputer ce week-end ses premières courses de la saison en France, les Boucles Drôme-Ardèche, le coureur de 19 ans s’est confié à DirectVelo.

DirectVelo : Faut-il déjà te considérer comme l’un des favoris des Boucles Drôme-Ardèche ?
Paul Magnier : Beaucoup de personnes pensent que je suis encore grimpeur mais ce n’est pas possible de l’être quand tu gagnes des sprints massifs (sourire). Je ne me mets pas de pression pour ce week-end, comme pour la suite de la saison. Quand tu as déjà gagné deux courses en étant aussi jeune… Mais je ne me dis pas que ma saison est déjà réussie. Je suis là pour prendre du plaisir et aider l’équipe. On verra dimanche en fonction de la forme si je peux jouer à l’avant. Demain (samedi), c’est quand même dur (rires).

« TRÈS SURPRIS »

Avec un peu de recul, tu t’attendais à un tel début de saison ?
J’ai été très surpris même si je savais que j’avais bien travaillé pendant l’hiver, notamment en bossant le sprint avec l’équipe pour se coordonner au mieux. On m’a fait confiance en me mettant leader dès ma première course. J’avais un train exceptionnel, ça s’est déroulé comme prévu au briefing. J’ai pu remercier mes coéquipiers en m’imposant et ça m’a mis en confiance pour la suite, à commencer par le  Tour d’Oman (voir sa fiche DirectVelo).

Beaucoup de choses ont dû changer pour toi ces derniers temps...
Il y a beaucoup plus de sollicitations, je découvre tout ça aussi. Ça prend de l’énergie donc il faut bien le gérer, ça ne me dérange pas. Sur le plan sportif, pour le sprint, l’équipe sait comment gérer. On a de très bons briefings et de très bons coéquipiers pour emmener. Nous avons très bien collaboré avec Luke (Lamperti) sur les premières courses. ll n’a pas encore gagné mais ça ne devrait pas tarder. De mon côté, j’étais très content de la confiance accordée par l’équipe. C’est bon pour le moral de commencer si fort.

Chez les Juniors, tu avais brillé à la Classique des Alpes et sur une étape difficile de l’Ain Bugey Valromey Tour. Ta pointe de vitesse était moins connue jusqu'à l'an passé...
J’ai toujours été très bon au sprint à l’entraînement. C’est différent de sprinter en compétition tant le placement est important. Et je n’avais jamais vraiment joué ma carte dans les sprints massifs… En Juniors, je gagnais des sprints en petit comité mais pas en massif. Chez Trinity, on n’a jamais trop réussi à se coordonner pour faire de bons sprints. Cet hiver, j’ai fait beaucoup de muscu, ce qui m’a fait prendre du poids. C’est pour ça que je marche moins en montagne qu’à la Classique des Alpes Juniors. Chez les pros, le niveau est affolant quand ça grimpe.

Aujourd’hui, il n’y a quasiment plus de pur sprinteur…
L’équipe ne veut pas que je me dise que je suis sprinteur car j’ai gagné deux fois au sprint. Pour l’instant, je ne me ferme pas de portes. Aujourd’hui, c’est quasi-obligatoire pour un sprinteur de bien passer les bosses car il y en a de plus en plus dans le final des courses. Je verrai cette saison en U23 comment je passe les bosses dans une course comme Liège Espoirs.

« PRENDRE LE TEMPS DE ME DÉVELOPPER »

Après un tel début de saison, est-ce toujours prévu de courir sur le calendrier Espoirs ?
Il y a eu la possibilité que ça change, on a beaucoup discuté et on s’est dit qu’on n’allait rien faire bouger. Je dois prendre le temps de me développer. Après Oman, j’ai quand même ressenti de la fatigue. Ce n’est pas une course très dure mais il y a le voyage à encaisser et ça reste quand même des courses pros. L’an dernier, je n’ai eu qu’une moitié de saison. Il ne faut pas griller les étapes, je vais donc bien courir avec l’équipe Conti et faire du VTT, notamment le Championnat de France en mai et la Coupe de France à Marseille en mars.

Où vas-tu courir avec la Conti ?
Je vais participer au Circuit des Ardennes, à Liège Espoirs et au Baby Giro. Il y aura peut-être le Tour de Bretagne mais ce n’est pas certain. Je serai motivé sur ces courses et ça va me plaire d’être avec les coureurs de la Devo, de partager un peu l’expérience des pros même si je n’en ai pas encore beaucoup.

Et tu penses toujours à l'équipe de France Espoirs ?
Nous avons discuté en janvier à Calpe avec Pierre-Yves Chatelon. J’adorerais gagner les Championnats d’Europe et du Monde. On avait parlé du fait de disputer des courses de préparation pour bosser avec l’équipe et être bien intégré au groupe. Je vais peut-être faire la Course de la Paix. Je ne pense pas aller à l’Orlen Nations GP et au Tour de l’Avenir.

Après les Boucles Drôme-Ardèche de ce week-end, tu seras aux Strade Bianche…
Ce sera ma première course WorldTour. Je n’en ferai que deux cette saison avec Francfort. J’irai aux Strade pour prendre un maximum d'expérience, courir avec de grands coureurs… J’irai là-bas aussi sans pression. Je veux voir le gap qu’il y a entre les meilleurs coureurs mondiaux et moi. Je découvre tous les jours de nouvelles choses, c’est vraiment top.

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