Corratec, un mince espoir pour le Giro

Crédit photo Christian Cosserat / DirectVelo

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Le couperet est tombé il y a une semaine. Contrairement à l’an passé, le Team Corratec-Vini Fantini ne participera pas au prochain Tour d’Italie, à l’inverse des deux autres ProTeams italiennes, Polti-Kometa et VF Group-Bardiani CSF-Faizanè. Un crève-cœur et un sentiment d’incompréhension pour Serge Parsani, à la tête de la formation transalpine. “Le plus important, ce sont les sponsors. Sans eux, il n’y a pas d’équipes. Or, regardez la situation en Italie : il n’y a plus une seule WorldTeam et seulement trois ProTeams. Il faut ramener le cyclisme italien où il était il y a quelques années encore et pour cela, le Giro est la plus importante des vitrines”.

L’ancien vainqueur d’étape sur le Tour et le Giro ne s’attendait pas à une telle décision. “C’est dommage. Il n’y a que trois ProTeams italiennes dans le peloton alors je pensais qu’il y aurait la place pour les trois. RCS aurait pu demander une dérogation à l’UCI, une wildcard supplémentaire. Huit coureurs en plus sur la course, ça ne change pas grand-chose. Ça a déjà été fait à la Vuelta, avec la présence de 23 équipes. Mais c’est leur décision”.

RCS A PRÉFÉRÉ INVITER TUDOR

Surtout, contrairement à ce que pourraient laisser imaginer les propos de Serge Parsani, RCS n’était pas coincé, loin de là. Car si l’équipe Israel-Premier Tech a bien choisi d’honorer son invitation automatique sur l’épreuve, la Lotto-Dstny a pour sa part fait le choix de décliner, comme l’an passé, laissant ainsi une place vacante. Or, RCS a fait le choix de retenir les Suisses de Tudor, en lieu et place du Team Corratec. “On avait pourtant renforcé l’équipe cet hiver, dans ce but d’être au Giro, avec l’arrivée d'éléments venus du WorldTour, regrette encore Serge Parsani, qui évoque notamment les arrivées de Niccolo Bonifazio, Jakub Mareczko, Kristian Sbaragli ou encore Mark Padun. Mais bon… On va quand même se battre pour faire un bon classement UCI et être invité à nouveau l’an prochain”.

En réalité, du côté de la ProTeam italienne, il reste “un mince espoir” de participation. “On ne sait jamais, la porte pourrait s’ouvrir au dernier moment”. Mais Serge Parsani a bien conscience qu’il y a très peu de chances que sa requête aboutisse. Voilà en tout cas sa formation fixée dès le mois de janvier, quant à son absence au Giro mais aussi à sa sélection pour les Strade Bianche, Tirreno-Adriatico et Milan-San Remo. “Ce serait mieux encore de le savoir avant Noël, car on doit toujours attendre pour faire les programmes. On ne peut pas vraiment construire le calendrier tant que les invitations d’ASO et de RCS ne sont pas tombées”.

TROIS FRONTS POUR 22 COUREURS


Maintenant que la situation est claire, comment Serge Parsani et son staff comptent-ils construire la saison de leur équipe ? Avec quels objectifs ? “On va compenser notre absence du Giro en participant à d’autres courses qui n’étaient pas forcément prévues initialement. On va continuer de se battre, on aura quand même un beau programme, avec parfois trois fronts simultanément, puisque nous avons un large groupe de 22 coureurs. On va viser la gagne toute l’année”. Et c’est déjà passé deux fois tout près au Sharjah Tour (2.2), aux Émirats, ces derniers jours. “Le premier jour, l’échappée est allée au bout de justesse alors que Jakub Mareczko a réglé le sprint du peloton (4e, NDLR). Le lendemain, Niccolo Bonifazio a terminé 2e”.

Sur les routes provençales du Grand Prix de Marseille-La Marseillaise (1.1), Valerio Conti a échoué aux portes du Top 10 (voir classement) en terminant dans le premier petit peloton. La structure italienne aura encore de nombreuses occasions de s’illustrer sur les routes hexagonales dans les prochaines semaines, et même dès mercredi à l’occasion de l’Étoile de Bessèges. “C’est déjà la course aux points UCI. Le classement mondial est important, on va se battre pour ça sur tous les fronts”.

 

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