Philippe Wagner : « On n’a pas à pâlir avec notre équipe »

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

Alors que la saison sur route reprend doucement, la formation Philippe Wagner-Bazin approche de sa reprise, au Tour de Sharjah (26 au 31 janvier) et au Grand Prix de Marseille-La Marseillaise (28 janvier). Nouvelle arrivée en Continental, l'équipe portée par Philippe Wagner va dans la bonne direction. Et nouveauté cette année, c’est avec Geoffrey Coupé que ce dossier s’est monté, l’ancienne structure de N1 ayant donc pris la nationalité belge pour 2024. Avant de voir ses protégés donner leurs premiers coups de pédale chez les professionnels, Philippe Wagner, manager général, s’est entretenu avec DirectVelo sur l’évolution de son projet, la rencontre avec Geoffrey Coupé, et la suite qu’il imagine plus haut dès 2025.

DirectVelo : Quel est ton état d’esprit à quelques jours de la reprise ?
Philippe Wagner : Ce qui est bien, c'est que c'est une équipe fédérée, qui est à fond dedans et qui a compris le projet. J'ai échangé avec certains qui étaient dans d'autres équipes et ils n'ont pas connu ça. Pour moi, ce qui est important est de faire les choses sérieusement, pour qu'ils soient dans les meilleures conditions, sans soucis. Ils partagent à fond notre identité. Dès le début l'idée était de passer en Conti, je ne voulais pas faire plus de deux ans en N1. Maintenant, une fois en Conti, l'objectif est de faire les plus belles courses. On va faire le Grand Besançon, le Tour du Jura, tant d'autres, en Belgique aussi. Des ProSeries aussi, et on n'a pas à pâlir avec notre équipe.

La nouveauté cette année, en plus de changer d’échelon, c’est l’arrivée de Geoffrey Coupé dans le projet...
Au début, j'avais mis un petit billet dans son équipe juste pour le fun. Je trouvais qu'il avait ce côté passion, il s’y connait bien. Moi j'ai ma rigueur, je me disais qu'on pouvait créer quelque chose à deux. Le côté international est bien aussi, car on vend aussi une marque, et la Belgique est un bon moyen de vendre. Comme Johan Museeuw est un copain de Geoffrey, je me disais qu'il pouvait être notre ambassadeur en Belgique. On va donc pouvoir vendre là-bas, et c'est une sacrée carte (sourire) ! Au niveau de nos rôles, Geoffrey est manager sportif, moi manager général. Mais on prend toutes les décisions à deux, on a fait le recrutement ensemble. Les choix des courses ensemble aussi. C'est également important d'avoir des courses qui correspondent à mes zones commerciales. On a des responsabilités chacun, mais on les partage.

« ON A FAIT ADOPTER LE RÉGIME FRANÇAIS EN BELGIQUE »

Pourquoi ce choix de se tourner vers la Belgique ?
Bien sûr, on peut dire qu’il y a des avantages, mais tout seul on ne pouvait pas monter une Conti en France. Il aurait fallu un co-sponsor français, mais malheureusement on ne l'a pas trouvé. Je n'avais pas l'intention de continuer en N1 car ça demandait trop d'énergie pour le peu de retour, et on a fait ce choix. Il y a des avantages, c'est vrai. Mais je suis sûr qu'avec des performances, un jour, on aura d'autres sponsors qui arriveront et qui pourront faire évoluer le projet.

La question de la rémunération des coureurs entre les Français et les Belges est forcément dans les têtes…
On a fait adopter le régime français en Belgique, à Geoffrey. Lui est parti d'une petite équipe, maintenant c'est nous qui avons mis notre organisation et notre modèle. Son budget a fait un bond. Mais en même temps c'est la condition, si Gwen (Leclainche) est resté, c'est qu'il y a une raison, si on a les meilleurs Belges et un Luxembourgeois, il y a une raison aussi. Humainement, il n'y a pas de moitié-moitié. C'est une équipe. Ils vont tous partir ensemble au stage et on partage sur les courses. À Sharjah on aura les frères Barbier et des Belges. À Marseille, il y aura des Français et un ou deux Belges. On veut une vraie équipe.

« ON VEUT MONTER UN DOSSIER PROTEAM POUR 2025 »

Quels sont les premiers objectifs ?
Les objectifs commencent dès la Marseillaise. J'ai aussi l'objectif de claquer des victoires ici à la Mirabelle et en Alsace, sur les Classe 2. En Belgique aussi. Et le Tour de Bretagne également, car j'ai un actionnaire breton, et cette course est un sujet important pour nous (sourire).

L’objectif, à un peu plus long terme, reste de monter ProTeam ?
Dans le meilleur des mondes, si tout marche comme on le souhaite, on veut monter un dossier pour 2025. Maintenant il peut y avoir des impondérables ou des ajustements qui font qu'on ne sera pas tout à fait prêts. Mais si on peut, et que tout se passe comme prévu, on monte le dossier pour 2025. Si un gros sponsor français vient nous trouver, on peut regarder les choses différemment par rapport à la nationalité belge. Mais pour l'instant on constitue le projet comme ça et on verra l'évolution.

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