Marion Borras : « Un bel indicateur »

Crédit photo Philippe Pradier

Crédit photo Philippe Pradier

Marion Borras connaît quasiment dans les moindres détails son programme jusqu’au mois d’août prochain et les Jeux Olympiques de Paris. Elle débutera l’année sur le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines en cette fin de semaine, dans le cadre du Championnat de France, avant d’enchaîner avec le Championnat d’Europe disputé la semaine prochaine à Apeldoorn (Pays-Bas) et où elle prendra part à la poursuite par équipes et à l’Américaine. Viendront ensuite des rendez-vous importants sur la route, comme Paris-Roubaix, ou encore sur la piste, avec la manche canadienne de la Coupe des Nations. Des points de repère importants pour l’Iséroise de 26 ans. La sociétaire de St-Michel-Mavic-Auber 93 fait le point sur une saison si particulière.

DirectVelo : Dans quel état d’esprit vas-tu te présenter au Championnat de France sur piste ?
Marion Borras : Je n’ai pas commencé l’année de la meilleure des manières, j’ai une bonne gastro depuis le week-end passé. Mais je me dis que ce n’est pas tombé au pire moment même si je serai peut-être un peu courte au Championnat de France. Je commence à en sortir, les entraînements se sont bien passés ces derniers jours. Je me dis que ça ne peut aller que mieux. J’étais bien en forme avant ça donc je ne me fais pas trop de soucis pour le Championnat d’Europe. On a ajusté les entraînements ces derniers jours. Tout est en train de rentrer dans l’ordre. Et avant ça, la préparation a été bonne.

Comment as-tu préparé cette saison olympique ?
J’ai enchaîné un stage de deux semaines avec la fédé, à Ténérife, puis un stage avec mon équipe, à Calpe. Tenerife, c’était pour moi une reprise car j’avais eu le Covid juste avant. J’y suis donc allée progressivement. On était dans de très bonnes conditions, avec le beau temps. Et tout est adapté pour qu’on ne soit jamais dans un état de fatigue qui amène une baisse de performance. J’étais bien en jambes après ce gros bloc. J’espère que le fait d’être malade ne va pas entacher tout ça.

Quelle importance donnes-tu à ces deux Championnats ?
C’est super important de bien commencer l’année. On n’a pas énormément de rendez-vous sur piste avant les Jeux. Au niveau international, il y a les Europe et la Coupe des Nations au Canada. Ça ne fait que deux rendez-vous, c’est donc important de bien faire les choses ces prochains jours, d’être impliquée.

« TOUT VA ÊTRE BON À PRENDRE »

Le Championnat de France, c’est l’occasion de courir sur la piste des JO…
La dernière fois que j’ai pu courir à Saint-Quentin, c’était lors du Championnat du Monde 2022. J’avais disputé les deux poursuites, individuelle et par équipes. Là, faire un omnium, la poursuite individuelle et l’américaine, ça sera un point de repère même si le niveau ne sera pas le même bien sûr. C’est toujours bien pour l’expérience de rouler sur cette piste. Tout va être bon à prendre cette année.

Tu sens que les JO se rapprochent ?
On met les pieds dedans… Jusqu’à maintenant, on parlait de 2024, c’était lointain. Là, on a commencé la prépa finale. C’est tout bête mais le jour du Nouvel An, on se dit qu’on est en 2024. C’est maintenant… On a rapidement les deux Championnats qui nous mettent dans le bain. Apeldoorn permettra de faire un point pour voir où en sont les autres Nations. On va savoir où on en est dans notre préparation. Ce sera un bel indicateur même s’il ne faudra pas s’affoler si ça se passe moins bien. La saison sera encore longue derrière. Il y a encore plein de choses avant, à commencer par ces prochains jours. J’essaie de prendre les choses une à une même si bien sûr, les Jeux sont très présents dans ma tête et dans ma vie en ce moment.

Qu’est-ce que tu dis à ceux qui doivent beaucoup te parler des JO ?
On fait la préparation idéale, on fait tout ce qu'on peut faire de mieux. J’essaie d’en parler de manière naturelle et détachée, car j’essaie aussi de le ressentir ainsi. Je sais qu’on va beaucoup m’en parler et qu’il y aura de l’agitation autour de ça, mais je sais que ça ne doit pas prendre le dessus sur le reste. Comme c’est clair dans ma tête et que je le gère plutôt bien avec mon entourage, je n’ai pas de mal à en parler. Ça ne m’ajoute pas de pression supplémentaire.

« PLUS DE ROUTE QUE L’AN PASSÉ »

Vas-tu beaucoup courir sur la route cette année ?
Je vais faire plus de route que l’an passé. En 2023, on avait fait les deux Coupes des Nations mi-février puis mi-mars. J’avais commencé la route que fin mars. Ce sera différent cette année, je vais pouvoir courir du début février jusqu’à Paris-Roubaix. Notre Coupe des Nations au Canada sera mi-avril. Il y aura ensuite quelques belles courses par étapes en mai puis le Championnat de France sur route, en juin. Ça devrait être ma dernière course sur route. Juillet sera consacré uniquement à la préparation finale pour Paris. Il y aura un stage en altitude après la Coupe des Nations, en avril, puis un autre après le Championnat de France, jusqu’à mi-juillet.

C’est dense…
Oui mais c’est l’année où il faut que tout se passe bien. Ça ne me paraît pas plus dense que les autres années car au final, on est toujours en stage… Et là, il y a la carotte au bout.

On va aussi beaucoup te parler de Paris-Roubaix après ta 5e place l’an passé…
Dans ma tête, ça m’aide à compartimenter ma saison. Les Jeux, c’est l'objectif d’une vie mais ça reste une course de vélo comme on a l’habitude d’en faire… Avoir des points de passage comme Paris-Roubaix, ça me permet de “dégrandir” les JO. Ça permet d’être moins stressée. J’ai mes points de repère jusqu’à Paris, avec les deux Championnats sur piste, Paris-Roubaix, la Coupe des Nations, le France route… Il y aura des objectifs intermédiaires comme le Tour de Normandie où il y aura un chrono. C’est important d’avoir aussi tout ça.

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