Cette année, Adrien Boichis a dominé le circuit U23. Le pilote du Team Trinity Racing MTB a gagné à neuf reprises, dont sept fois en Coupe du Monde, ce qui lui a permis de remporter le classement général. “Ça a été une superbe saison. J’ai vraiment bien progressé, j’ai eu de très bons résultats. Retrouver la victoire au niveau international (il a déjà été Champion du Monde en Junior, NDLR) était aussi un super sentiment”, confie-t-il au micro de DirectVelo. Pour sa deuxième saison Espoirs, il est passé au niveau supérieur, et a senti la différence. “J’ai bien géré ma saison, mes courses sur route m’ont permis de passer un cap au niveau physique. L’an dernier, j’étais bien, mais toujours à un petit détail d’aller accrocher un très gros résultat. Cette année, j’ai réussi à aller chercher ce qu’il me manquait”.

Pourtant, en début d’année, l’Azuréen ne s’attendait pas à être aussi performant. “J’avais fait un bon hiver, je me sentais bien sur les courses, mais sans plus. Et finalement, ça a été presque une surprise d’être à un tel niveau”. La première manche de Coupe du monde à Nove Mesto (République Tchèque) a été le premier moment charnière d’une année dominatrice. “J’ai remporté le XCC et je me suis dit que j’étais fort. Mais avec l’enchaînement des courses, je n’ai pas vraiment eu le temps de prendre conscience de la marche que j’avais franchie. Même après plusieurs bons résultats, c’était la même chose pour moi. Peut-être que je faisais la course avec des gars meilleurs, mais je souffrais toujours autant sur le vélo", sourit-il. 

« JE N’AI PAS RÉALISÉ »

Adrien Boichis a également profité de l’exercice 2023 pour remplir sa penderie de maillots, en étant sacré Champion d’Europe et Champion de France XCO. Une belle performance dont il a eu du mal à se rendre compte. “Sur les Championnats d’Europe, j’étais super heureux de mon titre, mais je n’ai pas réalisé tout de suite. Ce sont les semaines d’après, lorsque j’ai reçu le maillot, qui m’ont fait prendre conscience de ce que j’avais fait. Rien n'est plus beau que de porter un maillot de Champion”. Au point de faire passer au second plan sa victoire au classement général de la Coupe du Monde. “Je n’y ai jamais vraiment pensé. Les choses se sont faîtes au fur et à mesure. En milieu d’année, j’ai atteint une constance qui m’a permis de porter le maillot de leader, mais je n’ai jamais vraiment pensé à la victoire”. 

L’athlète de 20 ans est passé tout proche du triplé, en terminant 2e des Championnats du Monde. “C’était la première fois que je courais contre Charlie Aldridge (le vainqueur, NDLR). Je n’avais pas d’expérience face à lui, et je me suis fait surprendre. Je ne pensais pas qu’il serait aussi fort dans le dernier tour”. Au moment du bilan, cette place de dauphin lui laisse un sentiment mitigé. “Être Champion du Monde serait le Graal, alors quand j’y repense, je me dis que j’aurais peut-être dû essayer avant parce que j’avais vraiment un super niveau. Je me pose des questions par rapport à ça. Passer si proche alors que j’étais vraiment bien ce jour-là est un petit regret”.

« J’AIME LE CHALLENGE »

Après une saison si prolifique, il est temps de franchir une nouvelle marche pour Adrien Boichis. En 2024, il participera aux manches de Coupe du Monde avec les grands. “Côtoyer les Élites va me permettre de continuer ma progression, rouler avec des gars qui sont plus forts et qui roulent plus vite. J’aime le challenge et ça en est un”. Et il arrivera en terrain connu puisqu’il a participé au Test Event, fin septembre, où il a terminé 8e. “Ça a été une super expérience pour moi, j'ai adoré pour ma première course avec les Élites. Je suis resté dans le groupe de tête les trois-quarts de la course. Sur la fin, j’ai fait quelques petites erreurs qui m’ont empêché de suivre ce groupe, c’était un peu dur. Mais je pense que ça m’a montré que je n’étais pas ridicule à côté d’eux et que je pouvais avoir ma place l'année prochaine”.

C’est donc l’esprit serein que le Champion de France U23 aborde la saison à venir. “Je n’ai pas de pression parce que je n'ai pas d'attentes au niveau des résultats. Je sais que si je travaille bien, je vais continuer à progresser et donc à être de plus en plus fort”.