Une chute pour Victoire Berteau qui « change tout »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Le jeu des chutes est bien décisif au Championnat d’Europe du VAM-berg. La France en a fait les frais dans une nouvelle catégorie. Comme les Juniors ce matin, les Bleus ont vu leur leader désignée, Victoire Berteau, aller au sol. "C’était une chute à la con. Au km 35, j'avais la main à la poche. Il y a eu une vague devant, avec Aude (Biannic) et Maëlle (Grossetête), ça a pilé et moi je n'avais qu'une main sur le frein. Ça n'a pas suffi, je suis rentrée dans le dérailleur de Maëlle et j'ai perdu l'équilibre. Je m'en veux, je suis vraiment trop conne, parvient-elle quand même à sourir. C'est une seconde de pas de chance. Si ça arrive dix secondes plus tôt je n'ai pas la main à la poche". À l’image d’Églantine Rayer sur la course Espoirs, la Championne de France a fait un blocage. "Je n'ai pas su me remettre dedans et j'ai eu peur de frotter. J'étais milieu de paquet, à chaque fois dans la bosse je faisais plus d'efforts".

« J’AVAIS JUSTE BESOIN D’UN SOUTIEN MENTAL »

Elle l’admet elle-même d’ailleurs, ce n’est pas le physique qui a pêché. Car quelques instants après avoir pris la gamelle, Victoire Berteau a le moral dans les chaussettes. "J'avais mal partout. J'ai essayé de me remobiliser, Audrey (Cordon-Ragot) est venue me voir pour me demander de quoi j'avais besoin. Je lui ai dit que j'avais juste besoin d'un soutien mental. C'était juste dans la tête". La spécialiste de la piste doit encore s’améliorer sur ce point. "Je me suis régalée sur la bosse. Mais la partie toute plate avec le vent, c'était très nerveux. Je déteste ça. C'est quelque chose que je travaille depuis de nombreuses années. Le placement, frotter… Je vois qu'il y a encore beaucoup de taff. Je vais retourner travailler ça avec ma préparatrice mentale".

Au briefing, la coureuse de Cofidis avait plusieurs éléments pour elle : Marie Le Net, Maëlle Grossetête et Aude Biannic. "Les autres étaient plus en électron libre. On voyait ensuite dans le final comment ça se déroulait. En cas de sprint on pensait arriver dans le groupe de tête avec Juliette, on aurait dû se parler mais ça ne s'est pas fait comme ça. Les filles étaient toutes autour de moi toute la journée, ça faisait bizarre d'être entièrement leader. Je suis déçue du résultat que je leur apporte, mais il y a quand même Juliette (Labous) devant !". En effet, lorsque la cassure décisive se fait, Juliette Labous est la seule à accrocher le bon wagon. Maëlle Grossetête, idéalement placée toute la journée, a pioché. "On est sorties sur le plat dans l’avant-dernier tour mais la collaboration n’était pas top alors ça n’a pas été bien loin. Dans le dernier tour, ça s’est fait à la pédale et il m’en a manqué un peu".

« C’ÉTAIT JUSTE TROP DUR DE BIEN COURIR FACE AUX NÉERLANDAISES »

La coureuse du Team dsm-firmenich n’était pourtant pas sur son terrain. "Je savais que ça ne me convenait pas forcément car c'est super explosif. C'est ma moins bonne qualité. Mon punch s'est réduit au fil des tours. Je ne pouvais rien faire face aux autres". Surtout que derrière, l’équipe de France essaye de tout regrouper. "Les filles ont fait un gros travail, j'ai même cru qu'on allait rentrer. Finalement non, je suis hyper frustrée", peste Victoire Berteau. "On s’est fait un chrono toutes les trois (avec Jade Wiel et Marie Le Net, NDLR). On était à dix secondes et on est restées pendues", ajoute Maëlle Grossetête. Devant, Juliette Labous ne sait pas où sont ses coéquipières. "C’est un peu dommage. J'ai tenté un peu, mais c'était dur de jouer face aux Néerlandaises dans le final".

Et lorsqu’elle tente un coup avec Marlen Reusser, les Pays-Bas reviennent, et c’est l’instant choisi par Mischa Bredewold pour s’envoler. "Elles sont vraiment fortes, concède la Franc-Comtoise. Je l'ai vu partir mais je venais d'y aller donc je n'ai pas pu y retourner. Mais je ne regrette pas, j'ai tenté, c'était juste trop dur de bien courir face aux Néerlandaises. Elles sont dominantes toute l'année et aujourd'hui aussi". Les Bleues doivent ainsi de contenter d’un Top 10 (voir classement). Toutes sont d’accord, la chute de la leader a peut-être privé la France de mieux. "Ça a tout changé", pense Juliette Labous. En plus de son incident, la principale intéressée va se rappeler des quelques mètres qui les ont empêchées d’effectuer un retour en nombre dans le groupe de tête dans le final. "Ce n'est pas rentré. Ce sera pour une prochaine fois".

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