Paul Magnier : « Ce qu’on pouvait faire de mieux »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Paul Magnier était peut-être le plus fort, ce vendredi, au Championnat d’Europe Espoirs. En haut du VAM-berg, le Français a pris le meilleur sur le reste du peloton (voir classement). Mais, il a dû se contenter d’une médaille de bronze. La faute à une échappée matinale qui a tenu à l’avant jusqu’au bout. D’abord à trois, puis à deux lorsque Mateusz Gajdulewicz a laissé Ivan Romeo et Henrik Pedersen partir, le peloton n’a eu qu’une médaille à se jouer en guise de consolation. Et c’est au sprint que l’habituel sociétaire de Trinity Racing a montré toute sa puissance. Paul Magnier est revenu avec DirectVelo sur ce scenario étrange, mais aussi sa saison entre les courses professionnelles sur route et le VTT, qu’il s’apprête à mettre un peu plus de côté.

DirectVelo : Quelle saveur a cette médaille ?
Paul Magnier : Je suis un peu déçu parce que c'est un coup "de merde" qui part et on n'est pas dedans. Après c'est quand même une médaille au Championnat d'Europe. Mais quand tu vois que le maillot n'est pas loin... C'est un peu dommage. On a fait ce qu'on pouvait faire de mieux avec l'équipe, c'est comme ça.

As-tu été surpris par ce scenario ?
On savait au briefing que des coups comme celui-là allaient partir et qu'il ne fallait pas les laisser. Les routes n'étaient pas larges. Ça a fait un peu blocus. Mais on ne s'attendait pas à ce que ça prenne autant de temps. Personne n'a voulu rouler. Une fois sur le circuit, je savais que ça me plaisait bien et que j'étais en forme. J'ai essayé de sortir quelques fois avec des petits coups, et plusieurs nations. Mais il en manquait toujours une donc ça nous roulait dessus à chaque fois. À la fin, on était un peu les seuls à rouler. Les autres équipes nous laissaient faire. Elles ont commencé à nous aider à la fin mais c'était trop tard.

« J’AI VIRÉ COMME UN FOU »

En voyant l'écart important, comment était l'état d'esprit ?
Ce n'était pas la panique car on revenait vite. C'est redescendu à 1'20" à environ 30 bornes de la fin. Je me suis dit que ça allait rentrer, on nous le disait aussi. Mais en fait tout le monde s'est reposé à ce moment-là. Ça attaquait, ça revenait, ça n'était pas du tout organisé dans le peloton. Donc l'échappée est allée au bout. C'était rideau complet sur le circuit. C'est trop tard, et chaque équipe n'avait plus forcément ses rouleurs. Peut-être qu'avec trois gars devant la situation aurait été différente, mais là avec une médaille à aller chercher, les équipes ne se sont pas mises à rouler. 

Comment s'est passé le sprint ?
On était super bien placés en bas, donc merci à l'équipe. Ça a été le chaos dans la première montée. J'étais super fort donc je suis remonté 2e dans les pavés. En bas, aux 200 mètres, j'ai viré comme un fou. Je me suis dit qu'il ne fallait pas réfléchir. J'ai fait le trou tout de suite, je l'ai senti, et je ne me suis jamais retourné.

En tant que spécialiste de VTT, tu t'es amusé sur ce circuit ?
Je me suis bien amusé, mais sur les longues parties plates, il y avait des coups qui partaient qui faisaient bien mal. Mais sur le circuit c'était top pour moi.

« JE CONTINUERAI LE VTT, MAIS CE NE SERA PLUS MON GROS OBJECTIF »

Tu n'es qu'Espoir 1, mais tu es déjà capable de répondre présent chez les professionnels, es-tu conscient de ta force ?
En début de saison j'avais des résultats mais ce n'était pas vraiment ce que je voulais. Je voulais mieux. À l'Orlen j'ai eu la mononucléose qui m'a bien coupé. J'ai arrêté un mois, et quand je suis reparti j'étais tellement motivé que je me suis entrainé comme un fou. J'ai eu du soutien avec mon entourage, je suis revenu la tête haute. Et c'est génial de finir la saison comme ça.

Comment s'est passée ta saison de VTT ?
Ça a été plutôt dur. J'ai eu du mal par rapport à la mononucléose. J'avais souvent des coups de fatigue, je n'arrivais pas à faire le programme que je voulais. Mais j'aime toujours le VTT, j'ai pu faire la Coupe du Monde en Andorre, ça me plait. Je continuerai l'année prochaine, mais ce ne sera plus mon gros objectif. La route m'a toujours donné envie, surtout quand tu peux jouer à l'avant. Mais tant que je vois que je peux progresser sur la route, je ne m'interdirai pas de faire du VTT.

Comment vois-tu ton avenir ?
À court terme, je vais me préparer pour être prêt pour le WorldTour. Je ne veux pas non plus arriver dans une équipe en faisant toute ma vie l'équipier. Mais surtout, je veux prendre du plaisir ! J'ai déjà des contacts, mais il faut bien être conscient que c'est un grand pas de passer en WorldTour, j'ai des progrès à faire.



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