Emilian Broë : « Les filles ont fait ce qu’il fallait »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Ce n’était pas le résultat espéré, mais les conditions n’ont pas vraiment souri à l’équipe de France, sur cette première édition du Tour de l’Avenir. En tout cas au classement général, Cédrine Kerbaol et Maëva Squiban, toutes les deux dans le Top 10 au départ de l’étape reine, n’ont pas été en réussite, dès l’ascension des Saisies. Pour la première, les jambes ont vite brûlé, alors que la deuxième a été victime d’un problème mécanique au moment où Gaia Realini a décidé de faire exploser le peloton. Résultat, ce sont Léa Curinier et Flavie Boulais qui ont défendu les chances des Bleues, pour un Top 15 finalement pour la première citée (voir classements). Emilian Broë a fait le bilan de cette première participation au Tour de l’Avenir féminin avec DirectVelo. Le sélectionneur des Bleus en retire du positif malgré tout, et des enseignements.

DirectVelo : Quel bilan fais-tu de la semaine ?
Emilian Broë : C’est une semaine pleine d’enseignements. Ça a permis de voir que les nations ont répondu présent avec leurs meilleurs éléments, que ça joue le jeu, et que sur une course de cinq jours tous les paramètres doivent être optimisés, à commencer par l’état de fraicheur. On ne peut pas improviser. On a beaucoup appris dans le groupe, sur l’approche de l’événement, c’est intéressant.

Cette dernière journée a été un peu plus compliquée…
Oui, au niveau du résultat. Mais les filles ont fait ce qu’il fallait. Ça s’est joué à la canne, il n’y a pas de mystère. Quand il y a 3000 mètres de dénivelé sur 100 bornes, on ne peut pas se cacher. Les aspects tactiques sont beaucoup moins importants. Elles ont quand même tenté. Olivia (Onesti) a essayé d’accompagner Stiasny au début des Saisies. Les jambes n’ont pas répondu. Et quand Realini a dynamité elles ont fait ce qu’elles ont pu, en gérant. Au niveau du résultat brut ce n’est pas ce qu’on venait chercher. Mais en même temps on ne venait pas chercher un résultat particulier. Disons que ce n’est pas ce à quoi on pouvait s’attendre.

« UNE FATIGUE GÉNÉRALE S’ÉTAIT INSTALLÉE »

Comment ont-elles abordé cette dernière étape, avec deux gros cols ?
Il y avait de l’envie. C’est pour ça que je dis que l’approche était bien. Il n’y a pas eu de défaitisme, de pessimisme. Elles étaient remontées, avec l’envie de bien faire. Mais ce sont les jambes (sourire).

Cédrine Kerbaol était la carte maitresse au général, mais a dû abandonner…
Elle a tout de suite senti que ça n’allait pas. On a eu un pépin mécanique aussi au plus mauvais moment pour Maëva (Squiban), qui était bien en jambes. Elle a eu un problème de dérailleur sur l’attaque de Realini. Donc Cédrine est passée en coéquipière de luxe, elle a attendu Maëva et a essayé de la faire rentrer. Mais le problème a été trop compliqué, on a perdu trop de temps. Elle s’est muée en équipière, elle avait l’intention de finir mais une fatigue générale s’était installée. C’était préférable qu’elle mette le clignotant.

Il y a des regrets sur la semaine ?
On va débriefer à froid. À première vue j’ai envie de dire que pas forcément. Dans tout ce qui a été mis en place, on était dans les mêmes conditions que les autres équipes. Maintenant si on avait choisi les hébergements auxquels on a eu droit, ça aurait peut-être été différent, car ce n’était pas optimal au niveau de la récupération. Le sommeil est essentiel. Quand les filles dorment mal avec le bruit, l’environnement pas forcément serein, ce n’est pas idéal. Mais elles ont joué le jeu, le staff aussi.

« LE PLATEAU MONTRE QU’IL Y A UN RÉEL BESOIN »

Que leur as-tu dit au départ de l’épreuve ?
Je leur ai dit d’être opportunistes, valeureuses. Collectivement bien courir aussi. De ce point de vue, elles ont atteint les objectifs. Je ne fixe jamais d’objectifs de résultats. Ça vient avec la performance. On était plus axé sur le fait de saisir des opportunités et d’avoir du courage, et là-dessus on ne peut rien leur reprocher.

Tu as senti un vrai besoin d’avoir une telle épreuve chez les Espoirs ?
Le plateau présent montre qu’il y a un réel besoin. Avec van Anrooij, Realini, Niedermaier… Elles gagnent en WorldTour. Il ne manquait pas grand monde. C’est clairement qu’elles ont besoin de se confronter en U23, rentrer dans un autre rôle que celui qu’elles ont dans leur équipe, qui est plus axé sur faire l’équipière, généralement. Elles sont en formation, ça rentre dans le cursus de rêver sur des épreuves de ce type où elles ont d’autres cartes à jouer.

Marion Bunel ne portait pas le maillot de l’équipe de France mais elle aura été le meilleur élément tricolore de la semaine ! 
Je suis vraiment content pour elle. Elle est besogneuse, travailleuse, appliquée. Elle était venue sur l’Alpes Grésivaudan l’an dernier, avec l’équipe de France Juniors. Elle avait montré de belles choses et depuis elle a bien travaillé, optimisé pas mal de trucs. Je lui souhaite de poursuivre cette progression parce qu’elle a montré des choses prometteuses. Mais le chemin est encore long !

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