Cinq petits mètres après la ligne d’arrivée, Marion Bunel s’est posée contre les barrières et s’est tenue le genou gauche. Au bout du rouleau, la Normande s’est arrachée pour décrocher un nouvel accessit lors de la dernière étape du Tour de l’Avenir (voir classement), malgré la douleur. “Je suis tellement déçue… Depuis ce matin, j’ai une douleur au genou et elle s’est intensifiée. J’ai essayé de passer outre en me disant que ça irait mieux au fil de l’étape mais ça n’a pas été le cas. J’ai demandé du froid à la voiture”, regrette-elle auprès de DirectVelo, les yeux humides et la voix tremblante.

“Dans le Cormet de Roselend, ça allait encore. Dans la descente, j’étais moins à l’aise que les autres filles mais j’ai repoussé mes limites malgré tout. J’ai réussi à ne pas perdre trop de temps”. Mais la dernière ascension a été un véritable calvaire pour celle qui ne “pédalait pratiquement plus que sur la jambe droite. C’était impossible…”. En souffrance physiquement, Marion Bunel a tenté de compenser mentalement face aux meilleures grimpeuses mondiales de la catégorie Espoir. “Mentalement, ça a été les quinze derniers kilomètres les plus durs de ma vie. J’avais vraiment mal. En temps normal, j’aurais abandonné”.

Mais cette épreuve lui tenait particulièrement à cœur et marquait l’un des plus gros temps forts de sa saison 2023. “Je suis heureuse d’avoir fini et une septième place dans ces conditions, c’est excellent”. Pour autant, il lui est impossible de ne pas se demander ce qu’il aurait pu se passer sans cette blessure au genou. “Les deux filles qui étaient devant moi (Antonia Niedermaier et Fem Van Empel, NDLR) étaient largement prenables. Mais avec un peu de recul et du temps pour digérer, je serai sûrement contente de ce que j’ai réalisé. Pour l’instant, c’est juste frustrant de savoir que j’ai été pénalisée par cette foutue douleur”.