Même s’il n’y a pas de victoire d’étape ou de podium final, les tricolores ont répondu présent de bout en bout sur le Tour de l’Avenir, avec une belle 2e place au contre-la-montre par équipes et la 6e position au classement général de Mathys Rondel (voir classements). Pour DirectVelo, le sélectionneur national, Pierre-Yves Chatelon, dresse le bilan du Tour de l’Avenir de l'équipe de France.

DirectVelo : Quel bilan fais-tu du Tour de l’Avenir ?
Pierre-Yves Chatelon : Par rapport à l’objectif initial de rapporter une victoire d’étape et un Top 5 au général, on n'y est pas tout à fait. On n’a pas manqué de réussite par rapport à d’autres années. On est à notre place. Mathys (Rondel) a pu bénéficier d’une grosse performance sur le chrono par équipes, c’est la grosse satisfaction d’aller faire 2e à seulement treize secondes des Danois. Sur les étapes, il y a eu Pierre (Thierry) qui était devant, chez lui, lors de la première journée. Jusqu’aux premières étapes de montagne, tout s’est très bien déroulé. Ensuite, ça s’est fait à la pédale.

Au pied des Alpes, Mathys Rondel était à la 2e place au général…
Je me suis dit à ce moment-là qu’il y avait un coup à jouer. L’équipe l’a amené au pied des Alpes dans les meilleures conditions possibles. Il n’a jamais eu de soucis. Je me disais que le podium était tenable. Après, ça resitue le niveau d’ensemble avec le Mexicain (Isaac Del Toro Romero), avec Archie Ryan qui gagne l’étape d’hier (samedi) alors que c’était sa course de rentrée. Ça a été une très belle édition. Après, c’est cinq ans plus tard qu’on se rend compte de ce que deviennent les mecs dans le WorldTour. Mais il y avait du niveau, ça roulait. Sur le chrono individuel aux Karellis, (Matthew) Riccitello c’est du lourd.

« LA SAISON EST LONGUE POUR TOUT LE MONDE »

Antoine Huby n’a pas eu les résultats escomptés…
C’est vrai qu’Antoine, au vu des ambitions qu’on affichait avec lui, n’a pas évolué au même niveau qu’il y a quinze jours à Glasgow lors du Championnat du Monde. La saison est longue pour tout le monde. Peut-être que je me suis trompé mais il n'était pas au niveau qu’on espérait. Il a pris un gros gros coup de chaud lors du chrono par équipes et on a eu le sentiment qu’il a eu du mal à s’en remettre. Il n’a pas supporté ces grosses chaleurs. Aujourd’hui (dimanche), il a tenté d’aller dans les coups mais il a pris le retour de manivelle. 

Le Tour de l’Avenir a aussi été compliqué pour Louis Rouland…
On peut regretter le fait qu'il n'ait pas pu évoluer à son niveau en raison de deux chutes sérieuses. Une avec un petit coup sur la tête où on a dû mettre en place le protocole commotion. L’autre au pied de l’ascension du col de la Loze alors qu’il semblait bien revenir dans le match. C’est dommage de perdre un élément comme Louis là-dessus. Il aurait pu être bien sur étape comme celle de l’Iseran. Il a fini au courage, avec une grosse douleur au genou. 

« LES MECS ONT TENU LEUR RANG »

As-tu des regrets sur certains choix ?
Les gens vont se demander pourquoi Alexy Faure Prost n’était pas là et nous on va se demander ce qu’il aurait fait s’il avait été là mais c’est tout. Je suis droit dans mes bottes par rapport à ce que j’avais dit sur la manière dont j’avais composé ma sélection. Les mecs ont tenu leur rang. Louis a été écarté en raison des chutes et Antoine n’a pas tenu le rang qu’on pensait mais je n’ai aucun regret. 

À quoi va ressembler l’équipe de France au Championnat d'Europe fin septembre ?
Pour les gars du Tour de l’Avenir, il va falloir qu’ils récupèrent parce qu’ils finissent sur la corde raide. Eddy (Le Huitouze), qui était fortement pressenti sur le contre-la-montre des Championnats d’Europe, arrive vraiment en bout de course, il est très fatigué. On va attendre quelques jours pour finaliser tout ça et annoncer une sélection.