Samuele Rivi : « Je n’avais pas le moral »

Crédit photo Amélie Barbotin - Tour Poitou-Charentes

Crédit photo Amélie Barbotin - Tour Poitou-Charentes

Samuele Rivi va se souvenir longtemps de cette journée, surtout du dernier virage de cette troisième étape du Tour Poitou-Charentes. Le coureur d’Eolo-Kometa a triomphé à La Roche-Posay, dans le déluge, après avoir fait la différence dans un virage et des pavés, à 300 mètres de la ligne. "C'est incroyable. Je voulais cette victoire car je n'ai pas de contrat pour l'année prochaine. Ça tombe à pic vu ma situation", exulte celui qui décroche ainsi son premier succès professionnel (voir classement). Après un premier passage sur la ligne à mi-course, au sec, l’Italien avait repéré ce fameux virage. "Au premier passage j'ai vu que le dernier virage était dangereux et qu'il ne fallait pas l'aborder trop vite. Donc j'ai freiné mieux que les deux autres, c'était un long sprint où j'ai pu faire la différence sur Gabburo".

Si ses adversaires s’appelaient Davide Gabburo et Jean-Louis Le Ny, c’est parce que les trois hommes ont joué leur va-tout dès le kilomètre 0, en prenant l’échappée du jour. "C'était une étape courte mais je savais que c'était ma chance aujourd'hui. Hier je suis tombé. Quand j'ai vu la tempête arriver j'ai commencé à croire qu'on pouvait aller au bout. On était très fort, autant que le peloton. On a eu de la chance, je me sentais bien". À l’origine, il y avait un quatrième homme, en la personne de James Fouché. Mais celui-ci a fait le choix de se relever après avoir pris les points de la montagne. "Au début il y avait le coureur de Bolton qui était très fort. Je savais qu'il était déjà devant les derniers jours. Il était fatigué dans le final, mon DS m'a dit qu'il allait probablement faire le dernier grimpeur et s'économiser pour le maillot demain".

UNE ÉCHAPPÉE QUI FAIT SUITE À LA CHUTE DE LA VEILLE

C’était alors l’occasion ou jamais, entre la météo et le contre-la-montre de l’après-midi qui pouvaient en refroidir certains. "Je n'avais pas prévu le mauvais temps, mais dans ces conditions et avec le chrono de l'après-midi, l'échappée avait plus de chances d'aller au bout. J'ai commencé à y croire quand on avait 40 secondes à moins de 6 kilomètres de l'arrivée". Des derniers kilomètres à couvrir dans la tempête, entre la pluie, la grêle et le vent. "C'était tranquille au début. Je n'aime pas trop la pluie, mais je me dis que les autres non plus. Ce sont des conditions normales, on court régulièrement là-dessous dans l'année. On a eu la pluie, la neige, on fait avec".

La suite, c’est donc ce final qui lui sourit. "Les deux autres coureurs étaient forts aussi mais je pense qu'ils se sont un peu loupés dans le dernier virage donc ça m'a servi". Samuel Rivi est soulagé. Après un bon Tour du Limousin, le coureur de 25 ans avait des ambitions sur ce Tour Poitou-Charentes. "J’espérais jouer le général mais j'ai perdu trop de temps sur la chute hier. J'ai tenté ma chance aujourd'hui, du coup". Un mal pour un bien. Même si la soirée a été longue après avoir digéré la déception de la journée. "Je ne m'attendais pas à gagner après l'étape d'hier. Je n'avais pas le moral". Ce jeudi midi, il ne fait aucun doute que Samuele Rivi a largement retrouvé le sourire.

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