Marlen Reusser s’est fait mal mais surtout, elle s’est fait peur. La Suissesse, actuellement considérée comme la meilleure rouleuse du monde et récente lauréate du chrono final du Tour de France à Pau, a une fois encore porté son équipe lors du relais mixte du Championnat du Monde. Avant de partir à la faute sur le circuit urbain de Glasgow, en Ecosse. Une faute qui aurait pu coûter (très) cher à sa sélection. “Ce n’était clairement pas prévu que ça se passe de cette façon... J’ai fait ce qu’il ne fallait surtout pas faire en prenant un virage un peu trop fort. C’était une erreur stupide”.

Mais le trio des Suissesses ne s’est pas démobilisé pour autant, après que l’habituelle sociétaire de la SD Worx-ProTime soit rapidement remontée sur sa machine. “On a gardé notre calme et on s’est vite remis en ordre de marche. Nous, les filles, on est super heureuses que les gars soient aussi forts car avec une marge de 20 ou 30 secondes à chaque fois, ils nous laissent l’opportunité de faire des bêtises sans que ça nous coûte le titre, rigole-t-elle en évoquant également la victoire de l’an passé, en Australie. Si ça nous avait coûté le titre, je m’en serais vraiment voulu”. Mais les Helvètes l'ont finalement emporté avec sept secondes d'avance sur l'équipe de France. 

ON PREND LES MÊMES ET ON RECOMMENCE

Pour gagner il a également fallu compter sur une Nicole Koller qui s’est arrachée, pour sa première course sur route de la saison à l’international. “Ce type de parcours m’a rappelé les efforts intenses que l’on a en VTT. J’ai réussi à me remettre d’une blessure à l’épaule juste à temps pour ce Mondial. J’ai passé du temps sur les rouleaux… Finalement, c’était une bonne prépa pour ce chrono !”, se félicite celle qui était déjà de la victoire de 2022.

Il faut dire que du côté suisse, on ne change pas une équipe qui gagne. Ainsi, ce sont les six mêmes athlètes que l’an dernier - et qu'en 2021 également - qui l’ont une nouvelle fois emporté : Elise Chabbey, Nicole Koller, Marlen Reusser, Stefan Bissegger, Stefan Küng et Mauro Schmid. “Il fallait impérativement se faire une confiance aveugle pour éviter de laisser des trous. On s'en est bien tiré mais le fait de bien se connaître, ça aide. Parfois on perdait un peu la roue mais on se remettait dedans assez vite”, témoigne le dernier cité. Stefan Bissegger s’est écarté au pied de Montrose Street avant de laisser Mauro Schmid et Stefan Küng finir le travail. Et récompenser tout un collectif. “Pour nous, il est important de briller dans cet exercice, promet le puissant rouleur de la Groupama-FDJ, déjà très solide dimanche lors de la course en ligne. Nous voulons rendre à la Fédération ce qu’elle nous donne. On nous met dans les meilleures conditions alors que nous n'avons pas un panel de coureurs comme en Belgique où si tu en remplaces un, tu ne vois pas la différence. C’est donc une récompense pour le travail de tout le monde”.