La codéine remplace-t-elle le Tramadol ?

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Le Tramadol a fait parler de lui avant le Championnat du Monde avec l'annonce de la disqualification d'Alex Baudin lors du Tour d'Italie pour un contrôle positif à cet antidouleur interdit par l'UCI depuis 2019, à cause de ses effets secondaires. À l'occasion du Congrès de l'UCI, le Professeur Xavier Bigard, directeur médical de l'UCI, a publié les chiffres du programme de surveillance de l'Agence mondiale anti-dopage sur l'usage du Tramadol mais aussi de celui d'un autre antalgique, la codéine.

Le programme de surveillance de l'AMA s'appuie sur les contrôles urinaires, ce qui le différencie des contrôles de l'UCI pour le Tramadol qui s'effectuent sur des gouttes de sang séchées. En 2016, 802 contrôles décelaient la présence de cette substance. En 2018, avant l'interdiction par l'UCI, le chiffre était de 574, soit 4,3% des contrôles. À partir de 2019, les chiffres ont diminué jusqu'à 39 cas mais la saison 2022 montre une augmentation du nombre de contrôles urinaires décelant la présence du Tramadol : 57, soit 0,59% des contrôles de l'AMA.

Dans le même temps, l'utilisation de la codéine décelée par les contrôles du programme de surveillance de l'AMA augmente depuis l'interdiction du Tramadol par l'UCI. De 72 cas en 2018 (0,54% des contrôles), l'étude montre une progression avec une présence dans 1,65% des contrôles de l'AMA en 2022, soit 159 cas.

Le Tramadol est interdit par l'UCI "uniquement pour des raisons médicales", insiste le Professeur Xavier Bigard et sa détection dans les gouttes de sang séchées prélevées n'engendre pas de suspension mais une disqualification. Nairo Quintana a été disqualifié du Tour de France 2022 pour son utilisation. Il sera interdit par l'AMA à partir du 1er janvier 2024. En revanche, la codéine, un alcaloïde de l'opium, a été interdite pendant plusieurs années avant de disparaître de la liste des produits illicites.

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