Les Espoirs bretonnes frustrées à domicile

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Tenante du titre grâce à Amandine Fouquenet, la Bretagne avait à cœur de défendre son bien dans la catégorie Espoirs Femmes, à domicile, autour de Plédran. Mais cette année, tout ne s’est pas passé comme prévu. Alors que la coureuse d’Arkéa, absente cette année, avait triomphé en solitaire, c’est une autre concurrente qui a fait cavalier seul, pendant 70 kilomètres. Océane Mahé a grillé la politesse aux Bretonnes (voir classement). Au grand dam de Marie-Morgane Le Deunff, qui a échoué au pied du podium. "Tous les ans je fais 4e. L’an dernier je fais 4e sur la course en ligne et 4e du chrono. Il n’y pas de course si nous on ne bouge pas… Personne ne bouge. Les filles viennent râler parce qu’on les attaque mais en même temps elles ne nous prennent aucun relais quand on demande. C’est normal qu’on les attaque. Finalement, on essaie de faire ce que l’on peut mais c’est comme ça", déplore-t-elle à l’arrivée.

La médaille de bronze de Maeva Squiban est loin d’être une consolation. "On était venu pour le maillot comme beaucoup de comités. Sur un Championnat, il n’y a que la première place qui compte. Ce n’était pas trop l’objectif", regrette la coureuse du Stade Rochelais Charente-Maritime. Lorsqu’Océane Mahé est partie, la Bretagne pouvait compter sur Glwadys Moal. "C’était parfait pour nous. Malheureusement, elle était moins forte et elle s’est fait distancer. C’est à ce moment que ça a été plus compliqué pour nous. Quand il y avait trois minutes à boucher, c’est devenu mission impossible, personne ne pouvait rouler". Les problèmes ont commencé, et il fallait trouver un plan B pour espérer revoir la coureuse du Grand Est.

« IL FAUT BIEN QUE QUELQU’UN SE PRÊTE AU JEU »

À tour de rôle, les Bretonnes essaient de réaccélérer en tête de peloton. "Au bout d’un moment si tu ne roules pas on t’attaque. On n’est pas là pour t’emmener sur un plateau. Certaines attendent que ce soit nous qui fassions le boulot pour les emmener sur le podium, mais elles sont aussi fortes que nous… Des fois, elles doivent prendre aussi les choses en main. Mais c’est comme ça, il y en aura d’autres", peste à nouveau Marie-Morgane Le Deunff. Maeva Squiban peut comprendre la démarche de ses adversaires. "On savait que si Eglantine Rayer bougeait, il fallait y aller. On a fait notre course et c’est clairement les autres comités qui ne voulaient pas rouler avec nous. C’est dommage mais c’est le jeu aussi, on était le comité favori avec beaucoup de filles au départ. Félicitations à celle qui gagne, elle était la plus forte aujourd’hui vu comment elle gagne", applaudit-elle.

Maeva Squiban a plusieurs fois tenté de partir à la chasse. "J’essayais régulièrement, notamment dans la bosse d’arrivée, je la faisais toute seule, personne ne voulait relayer. Vent de face avec tout le monde dans la roue… ça ne sert à rien. Et lorsqu’on attaquait, on voyait que l’écart ne réduisait pas, ça montre qu’elle était très forte". Peut-être que la stratégie de base n’était pas la meilleure. "Je pense qu’on aurait dû contrôler plus que ça, parce qu’on savait qu’on avait quand même de bonnes cartes pour finir sur le podium. Il aurait fallu contrôler la course et après nous laisser faire dans les trois derniers tours", pense la 4e du jour, qui n’a pas connu sa meilleure journée sur le vélo. "J’ai un peu foiré mon sprint. Après, je n’étais pas forcément dans un grand jour. J’étais un peu juste sur la fin. Mais si nous on n’attaque pas personne n’attaque et ça ne fait pas la course. Alors il faut bien que quelqu’un se prête au jeu". La Bretagne a joué, mais cette fois, la Bretagne a perdu.

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