Demi Vollering par K.O, Annemiek van Vleuten fataliste

Crédit photo Thomas Maheux - ASO

Crédit photo Thomas Maheux - ASO

C’était LE duel au sommet que tout le monde attendait mais il a finalement tourné court. Ce samedi, au Tourmalet, Demi Vollering s’est envolée à mi-pente et a écrasé la concurrence. 2e de l’étape, la Polonaise Kasia Niewiadoma est repoussée à 1’58” tandis que la tenante du titre, Annemiek van Vleuten, a abandonné 2’34”. Un véritable gouffre qui coupe même tout suspense dans la course au maillot jaune avant la dernière étape chronométrée, tant la marge de la Néerlandaise de SD Worx-ProTime est importante au général (voir classements). "J’espère bien que ce sera suffisant. J’ai énormément travaillé sur le vélo de contre-la-montre cette année. Je suis assez confiante, ça devrait le faire".

En face, la leader de la Movistar a bien compris que la victoire finale irait chez sa rivale. "Je vais me battre pour finir sur le podium, bien évidemment. Mais dans le fond, faire 2, 3 ou 4… Je n’étais pas venue pour ça". Pourtant, dans l’Aspin, le duel semblait tenir toute ses promesses. Annemiek van Vleuten a mis ses coéquipières à rouler, avant de mettre sa propre accélération. Seules Demi Vollering et Kasia Niewiadoma suivent sa trace, avant que la Polonaise ne fasse la descente et s’en aille. "Je n’avais pas à rouler. J’avais Lotte (Kopecky) et Marlen (Reusser) derrière. C’était normal de laisser faire. Stratégiquement, il était plus intéressant pour moi d’attendre", raconte la future lauréate, qui a vu le groupe des favorites revenir sur elles sous l’impulsion de sa coéquipière suissesse.  

« TANT QUE LA LIGNE N’ÉTAIT PAS FRANCHIE… »

Tout est à refaire, alors que Kasia Niewiadoma trace sa route dans les premières pentes du Tourmalet. Mais alors que le brouillard tombe sur le dos des coureuses, c’est un coup de massue qui tombe sur la tête d’Annemiek van Vleuten. Demi Vollering accélère, et la tenante du titre remue la tête. À partir de cet instant, chaque mètre qui la sépare de la ligne d’arrivée lui sera défavorable. "Je n’étais pas au top. Bien sûr, Demi Vollering était sacrément forte et elle a réalisé une très grosse montée du Tourmalet. Mais quand je me compare au reste de la concurrence, je vois bien que je suis capable de mieux. Ce n’est pas le résultat espéré mais il faut l’accepter, je vieillis… Je n’ai pas vraiment d’explications à cette mauvaise journée mais je n’ai pas de regrets car je n’ai pas le sentiment d’avoir fait d’erreurs", constate Annemiek van Vleuten.

Devant, Demi Vollering dépose la Polonaise. Plus rien n’arrête la coureuse de SD Worx-ProTime. Et pourtant, pas question de lâcher le morceau avant d’avoir dévoré toutes ses adversaires jusqu’au dernier mètre. "J’ai tout fait pour gérer du mieux possible. C’est tellement excitant, tellement beau d’être seule à l’avant dans un col aussi mythique. Mais tant que la ligne n’était pas franchie, je n’étais pas sereine. C’était une étape tellement spéciale… J’avais quand même peur de potentiellement craquer à tout moment". Son matelas d’avance lui permet de reconnaitre quelques visages dans l’ascension. "J’avais beaucoup de supporters dans la montée, de la famille, des amis… C’était super boostant. Ils m’ont poussée à m’arracher encore plus". Avec presque deux minutes d’avance au général, et même encore plus sur Annemiek van Vleuten, Demi Vollering n’a pas attendu le dernier round pour mettre tout le monde K.O.

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