Benjamin Thomas : « Aller au Tour à 80% n'aurait pas été la bonne solution »

Crédit photo DirectVelo

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Il y a dix ans déjà, Benjamin Thomas obtenait son premier titre de Champion du Monde, chez les Juniors, dans la course aux points, dans le vélodrome de Glasgow. À partir de la semaine prochaine, le coureur de la Cofidis va retrouver cette piste qui lui a souvent réussi pour le Championnat du Monde. Il y défendra son titre de l'Américaine conquis à Saint-Quentin, disputera l'Omnium et tentera, avec ses camarades de l'équipe de France, de conforter leur billet pour Paris 2024 grâce à la poursuite olympique. Avec DirectVelo, Benjamin Thomas est revenu sur sa préparation et son état d'esprit avant le Championnat du Monde.

DirectVelo : As-tu suivi la préparation prévue pour ce Championnat du Monde ?
Benjamin Thomas : Non pas vraiment, j'aurais dû arriver du Tour de France mais j'ai eu des problèmes physiques au Dauphiné, j'ai été malade et en accord avec mon équipe, on a décidé de ne pas faire le Tour de France cette année. Y aller à 80%, ça n'aurait pas été la bonne solution quand on voit le Tour de France difficile dès la première semaine. Ça ne m'aurait pas servi dans ma préparation du Mondial ou dans la suite de ma saison d'y aller dans ces conditions. Je partirai à la Vuelta à la fin de l'été. J'ai préparé ce Championnat du Monde différemment avec un stage en altitude et un bon stage de préparation au vélodrome de Saint-Quentin.

As-tu envisagé une participation au Tour de Wallonie ?
Ça a été évoqué mais on a fait le choix de faire un long stage d'altitude. C'est quelque chose qu'on met en place en vue des JO et c'était l'occasion de le faire. La participation à la Wallonie a été évaluée en fonction de ce stage : entre un stage en altitude qui pourrait m'apporter plus pour l'avenir  sur la route, on le verra à la Vuelta ou l'an prochain, et une participation à la Wallonie, ça a été vite pesé. Je pense avoir fait le bon choix pour la suite de la saison.

« ON FONCTIONNE À TROIS DANS L’AMÉRICAINE »

Le Tour était aussi peut-être trop rapproché des Mondiaux ?
Je savais à la base que ça allait être tendu pour arriver à Glasgow en bonne condition en sortant du Tour de France, car il y a beaucoup de fatigue. C'était un pari, on ne saura pas si c'était le bon ou pas. Cette non-participation au Tour a facilité la participation pour Glasgow mais ce n'était pas le plan initial.

Tu vas faire l'Américaine avec Thomas Boudat, c'est un essai ?
Ce n'est pas vraiment un essai car on fonctionne à trois dans cette discipline. Un peu à l'image de ce qu'on avait fait avant Tokyo avec Morgan Kneisky. On a déjà fait l'Américaine ensemble à Milton en Coupe des Nations. Il n'y a pas d'équipe définie, on travaille à trois à l'entraînement, les choses sont claires entre nous. On n'a pas de difficultés à changer de partenaires. À Glasgow, on va voir notre association avec Thomas dans un Championnat du Monde, chose que nous n'avons pas faite encore. Avec Dino (Donavan Grondin, NDLR), on a pu le faire l'an dernier. L'ambition ne change pas, c'est de gagner la course ou accrocher le podium.

« NOUS SOMMES REVENUS À DES CHOSES PLUS TRADITIONNELLES »

Et tu as ton titre à défendre...
Je suis un compétiteur, je vais au Championnat du Monde pas seulement pour participer. Chaque année, j'essaie de ramener des médailles. On essaie de performer dans les compétitions par équipes, de ramener des titres. On n'y va pas dans une stratégie de se cacher avant les Jeux, de bluffer. On y va pour faire notre course. Le titre est à défendre dans l'Américaine mais il est à aller chercher dans les deux autres disciplines.

Pour la poursuite par équipes, avez-vous suivi la même préparation que l'année dernière ?
L'an dernier, le Championnat d'Europe était dans la même période que Glasgow cette année, tous les coureurs avaient fait le stage en altitude à part moi qui étais au Tour de France. Ça s'était très bien passé à Munich où nous avions eu de belles performances. Nous avons reproduit le même schéma cette année mais en changeant un peu nos méthodes de travail. L'an dernier nous avions mis des stratégies en place comme le relais unique. C'était l'année où on pouvait tester des choses. Cette année, nous sommes revenus à des choses plus traditionnelles. On travaille vraiment cette discipline de la poursuite pour assurer notre qualification car le résultat en poursuite qualifie aussi l'Américaine et l'Omnium. On s'applique à chaque entraînement à être concentré comme si c'était la compétition. Rentrer dans le carré final serait une très belle performance et nous assurerait à 90% le billet pour Paris.

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