Stephen Delcourt : « Il ne faut pas désespérer »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Les yeux humides, le visage fermé, l’air dépité, Cecilie Uttrup Ludwig a rapidement quitté la zone d’arrivée pour rejoindre le bus de sa formation. Un contraste saisissant avec ses éclats de rire au départ, quelques heures plus tôt. Très ambitieuse pour la quatrième étape du Tour de France et son arrivée difficile dans les rues de Rodez, la leader de la FDJ-Suez est passée à côté. Autres cartes maîtresses du collectif hexagonal, Marta Cavalli et Evita Muzic sont également légèrement en retrait pour le moment. Mais tout n’est pas encore fini pour les protégées de Stephen Delcourt et une victoire d’étape lors de la seconde partie de la compétition satisferait le collectif poitevin. DirectVelo s’est entretenu avec le manager de la FDJ-Suez à mi-course.

DirectVelo : Le plan de l’équipe était d’être à 100% autour de Cecilie Uttrup Ludwig ce mercredi…
Stephen Delcourt : Oui, mais on a quand même fait une erreur. Une échappée de quatorze est partie… On a essayé de mettre quelqu'un devant mais Grace (Brown) est sortie un peu trop tard et n’est jamais rentrée. Une fois que c’était sorti, on n'a pas voulu jouer avec les SD Worx. Franchement, on en a ras-le-bol… Elles ne roulent jamais. Toutes les équipes se sont concertées, on a décidé de les laisser rouler. Ce qu'elles n'ont pas fait…

Cecilie était très ambitieuse sur cette étape qui lui convenait bien sur le papier, mais tout ne s’est pas passé comme espéré…
La bataille s'est faite entre les favorites et malheureusement, Cecilie n'a pas pu suivre les meilleures. Il n'y a pas de regrets à avoir car on n'a pas perdu tactiquement. Cecilie est un ton en-dessous des (Demi) Vollering, (Annemiek) van Vleuten, (Ashleigh) Moolman, (Juliette) Labous... Mais ce n'est pas dit que ce sera le même scénario dans les prochains jours. 

« EVITA, J’AI VRAIMENT CONFIANCE EN ELLE »

Evita Muzic est, de son côté, souffrante. Peut-on tout de même la voir à son meilleur niveau en fin de semaine ? 
Elle n'est pas dans sa meilleure condition. Elle s'est fait piquer par une guêpe pendant la course. Elle est quand même bien, mais sur le Tour de France, il faut être à 120%. Elle est un peu diminuée, mais ce n'est pas parce qu'elle l'est aujourd'hui qu'elle le sera samedi sur les pentes du Tourmalet. On se rappelle que l'année dernière, au début, elle était très malade et elle avait fini comme une bombe. Evita, j'ai vraiment confiance en elle. Elle est très impliquée, très sérieuse. Elle se bat avec les moyens du bord mais je suis persuadé que ça va le faire. Il faut qu'elle mange bien, qu'elle dorme bien, qu'elle récupère bien et ça va le faire.

Qu’est-ce que l’équipe peut espérer de la seconde partie du Tour de France ?
Un Tour réussi, c'est une victoire d'étape ou un podium au classement général. Pour le second point, ce n’est pas fini mais c’est quand même mal embarqué… Il faudra une très grande Cécilie (Ludwig) au Tourmalet, et dimanche. Samedi, on a aussi d'autres cartes à jouer, en étant un peu plus stratèges. Les deux étapes qui arrivent ne sont pas favorables pour nous, mais tous les scénarios sont possibles sur le Tour de France.

« ON EST MOINS FORTS, C’EST TOUT »

On imagine que Demi Vollering et Annemiek van Vleuten vont vouloir jouer la victoire d’étape, prestigieuse, au Tourmalet…  
Elles ont le droit d'avoir des jours sans et nous le droit d'avoir des jours au top. L'an dernier, qui aurait dit que Cecilie (Ludwig) serait plus forte que (Marianne) Vos, qui paraissait intouchable ? Il ne faut pas désespérer. Il faut qu'on soit vigilant pour les deux prochaines étapes, être bien placées et pourquoi pas jouer en cas d'opportunité. Et on a aussi une chance dimanche, au chrono, avec Grace (Brown). C'est sûr que ce n'est pas le Tour de France qu'on aurait voulu faire. Ce n'est pas bien embarqué mais ce n'est pas fini.

Comment sens-tu le groupe moralement ?
Elles sont fatiguées, ça a été une longue journée... On est en dessous de nos espérances, il n'y a rien de catastrophique mais ce n’est pas ce que l’on espérait. On aurait aimé gagner lundi et/ou gagner aujourd'hui mais sur cette étape, on a perdu à la pédale. On est moins forts, c’est tout. Il n’y a pas de regrets à avoir. 

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