Reuben Thompson est heureux de disputer le Critérium du Dauphiné (2.UWT) cette semaine, l’une des courses les plus prestigieuses du calendrier international. “C'est trop cool, c'est un rêve de travailler pour un mec comme David (Gaudu) !”. Mais derrière le sourire de façade, le Néo-Zélandais est en réalité en plein doute et compte se relancer au plus vite. “Cette participation au Dauphiné est une bonne opportunité de retrouver mon niveau après un début de saison frustrant”.

Embêté par quelques maladies et par des erreurs dans sa façon de s’entraîner, le coureur de la Groupama-FDJ est pour l’instant un ton en-dessous de la plupart de ses ex-coéquipiers de la Conti, passés eux aussi dans la WorldTeam l’hiver dernier. Et forcément, c’est une déception. “C'est sûr qu'en début de saison, j'attendais autre chose, je voulais faire mieux que ça. En décembre, le plan initial était d’ailleurs que je fasse le Giro au mois de mai. J'en ai sûrement trop fait à l'entraînement, j'en ai trop demandé à mon corps et je n'ai pas tenu le rythme. J'étais très affaibli avant le Giro et il a fallu renoncer. C'était une grosse déception”.

« DÉJA LÀ-BAS, ÇA N’ALLAIT PAS »

Les premiers signaux négatifs de la saison remontent au mois de février. Après une reprise à la maison ou presque, en Océanie, sur les routes australiennes de la Schwalbe Classic, du Tour Down Under puis de son Championnat national, le grimpeur de 22 ans s’est raté sur l’UAE Tour. “Déjà là-bas, ça n'allait pas, je n'étais pas au niveau espéré en montagne. Alors j'ai roulé très fort à l'entraînement, j'en ai fait beaucoup, pour corriger le tir. Mais c'était sûrement trop. Et je suis arrivé cramé au Tour de Catalogne”. Un cercle vicieux dont il a eu du mal à sortir. “J'en ai demandé toujours plus à mon corps mais avant le Giro, c'est devenu impossible de continuer à ce rythme”.

La situation n’est évidemment pas celle espérée pour Reuben Thompson. “Je manque de confiance vu tout ce qu'il se passe. J’ai été malade, c’est dur…”. Forcément, il se retrouve pour l’instant tout en bas de la hiérarchie sur ce Critérium du Dauphiné. “Cette semaine, mon rôle est de rouler de grands bouts droits dès les premiers kilomètres de course - voir photo ci-dessous - pour contrôler une éventuelle échappée dangereuse par exemple. Je suis le premier maillon de la chaîne. C'est la première fois que ça m'arrive, c'est comme ça…”. Dans d’autres circonstances, le « Kiwi » pourrait évidemment jouer un tout autre rôle. On pourrait par exemple l’imaginer rouler pour David Gaudu dans les pentes les plus raides des cols alpestres, comme devrait le faire Lenny Martinez ce week-end (lire ici).

« J’AIMERAIS POUVOIR Y ALLER »

Ancien vainqueur du Tour du Val d’Aoste, 2e de la Ronde de l’Isard, 4e du Tour Alsace, 5e du Tour d’Italie Espoirs, Reuben Thompson a des qualités de grimpeur et de chasseur de classement général qui sont évidentes. Reste à se faire une place dans la WorldTeam et à retrouver la confiance. “J'ai enchaîné les courses WorldTour d'une semaine. Si je peux encore faire quelques Classe 1 pour essayer de jouer un peu devant, ce serait peut-être bien aussi”, sourit celui qui a récemment participé à la Mercan’Tour Classic Alpes-Maritimes. “Mais c'est bien aussi de courir ici, ça permet de progresser”.

Privé de Tour d’Italie à cause de sa condition physique et de performances décevantes, espère-t-il désormais pouvoir faire le Tour d’Espagne en fin d’année ? “Il n'y a rien de sûr. J'aimerais pouvoir y aller bien sûr, ça pourrait bien m'aller de faire un Grand Tour. J'ai de bonnes facultés de récupération. Je voudrais m'y tester mais il faudra voir où j'en suis et ce que décide l'équipe”. Un bon comportement sur ce Critérium du Dauphiné pourrait marquer le début d’un nouveau chapitre pour Reuben Thompson.