Evita Muzic était la plus complète

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

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Il ne suffisait pas d'être grimpeuse pour s'imposer ce dimanche à l'arrivée de l'Alpes Grésivaudan Classic, il fallait être une vraie montagnarde à l'aise sur les deux versants. C'est ce qui a réussi à Evita Muzic, victorieuse pour la deuxième année de suite (voir classement). "Il fallait être une coureuse complète pour gagner. Être une bonne grimpeuse pour arriver la première en haut, puis être bonne techniquement dans la descente. Aujourd'hui, j'ai pu me faire plaisir", réagit-elle pour DirectVelo. Cette qualité a été bien utile pour pallier un coup de moins bien au sommet de la seconde montée des Petites Roches, juge de paix de l'épreuve. "Mes jambes ont lâché prise d'un seul coup. Je me suis alors dit que je devais jouer mon va-tout. Je savais qu'elles avaient des lacunes en descente et moi, je la connaissais bien. J'ai tenté le tout pour le tout. Quand j'ai vu que j'avais 30" en bas, je me suis dit que ça allait le faire, mais j'ai continué à fond, aussi pour me préparer pour les prochaines courses".

« JE N'AVAIS PLUS QU'À FINIR »

Son équipe FDJ-Suez, absente au départ de la course 1.1 française, l'ancienne Championne de France portait le maillot de l'équipe nationale. "On avait une belle équipe au départ. On a fait la course parfaite. Les filles ont donné le maximum, elles avaient confiance en moi, je n'avais plus qu'à finir". L'Alpes Grésivaudan Classic lui a permis de travailler le statut de leader. "Ça s'apprend aussi, ça ne vient pas tout seul. C'est différent du WorldTour où j'ai juste à suivre et à m'accrocher le plus longtemps possible derrière les meilleures, précise la 5e de la Flèche Wallonne. Il y a quand même de la pression sur les épaules. On avait Jade (Wiel) devant et on lui a demandé de ne pas rouler. Nous, on a roulé derrière. Il ne fallait pas se louper, je devais terminer le travail. J'ai fait au mieux, et c'est une satisfaction".

En effet, Jade Wiel a longtemps ouvert la route en compagnie de Spela Kern. La sociétaire de Cofidis faisait peur à l'équipe de France. "Il y en avait une qu'il ne fallait pas laisser partir, c'était elle. Si on ne roule pas, elles arrivent avec 5' au pied et après, on ne sait pas ce qu'il peut arriver. Peut-être que Jade aurait réussi à la battre, je pense qu'elle était très forte, mais c'était notre stratégie de départ d'arriver groupée et de tout jouer dans la montée (de la côte des Petites Roches, NDLR)".

OBJECTIF GIRO

Mais c'est donc la descente qui fut finalement décisive. "Je suis allée repérer la dernière bosse et la dernière descente il y a deux semaines". Cette reconnaissance a été payante après une course qui a connu une grosse averse en fin de course. "J'ai eu le cœur super haut toute la journée et j'avais chaud. J'avais mis un sous-maillot en pensant qu'on allait prendre la pluie". L'arrivée sur le plat à Crolles succède à l'arrivée au sommet du Pleynet-Les 7 Laux. "C'est bien qu'ils changent de parcours", apprécie la double lauréate.

Cette victoire "enlève de la pression pour le reste", apprécie Evita Muzic qui avait coupé après le Tour du Pays Basque. Elle va retrouver une autre montagne française dans le Tour des Pyrénées, avec la FDJ-Suez, avant le Championnat de France à Cassel. "Ça va être dur, avec une arrivée en montée qui me correspond plutôt bien, pourquoi pas aller chercher un deuxième titre", glisse la Championne de France 2021. Elle a aussi les yeux tournés de l'autre côté des Alpes. "J'ai fait un bon bloc de travail jusqu'au Giro, qui sera l'objectif de ma saison avec le Tour ensuite".

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