Badreddin Wais concentré sur Paris 2024

Crédit photo Noémie Morizet

Crédit photo Noémie Morizet

Depuis son arrivée la saison dernière à Hexagone-Corbas Lyon Métropole, Badreddin Wais a réalisé le week-end dernier sa meilleure performance en France lors du contre-la-montre du Tour du Loiret. Il a fini aux portes du Top 10 (voir classement). “Je suis content de ce résultat. C’est ma discipline favorite. Mais la saison est encore longue, il y a beaucoup de travail à fournir pour avoir un bon niveau“, avoue au micro de DirectVelo le Syrien réfugié en Suisse.

« LE PELOTON EN FRANCE EST NERVEUX »

Les deux journées précédentes, lors des étapes en ligne, l’athlète de 32 ans a été moins à son avantage. “La première étape était très difficile avec les bordures et le vent. Sur la deuxième, j’ai été victime d’une crevaison et ça a été dur. Je me suis ensuite focalisé sur le chrono. Le peloton en France est nerveux. Ce n’est pas facile même si je suis plus à mon aise que l’an passé“. En dehors de l’effort solitaire, il se considère comme un puncheur-baroudeur. “Je préfère aller dans les échappées et le chrono car il n’y a pas trop de stress (sourire). Denis (Repérant, le directeur sportif, NDLR) est mon entraîneur depuis l’été dernier et il m’aide beaucoup“.

Badreddin Wais avait fui la Syrie lors de l’été 2014, il n’y est pas retourné depuis. “Ils m’attendent pour le service militaire. Si le président continue comme ça, il n’y a aucune chance que j’y revienne“. Il garde contact à distance avec sa mère et un frère qui sont restés sur place, à Alep. “Je n’ai pas bien vécu le tremblement de terre là-bas en début d’année, ça a été un gros choc. Mais la vie continue même si personne ne sait vraiment ce qu’il passe vu que le pays est fermé et qu’il n’y a pas de presse libre“.

« ON TRAVAILLE POUR ATTEINDRE CE BUT »

Badreddin Wais vit à Berne et travaille dans un magasin de running. “Je fais des analyses des pieds des clients pour les aider à trouver les meilleures chaussures adaptées à leur morphologie“. Après avoir évolué plusieurs années dans le club helvète du VC Horgen, il a passé une saison dans la Continentale Kuwait Pro Cycling Team. Et l’an dernier, il a donc décidé de rejoindre la France et Hexagone-Corbas Lyon Métropole. “Le niveau ici est le plus élevé dans le monde. Jean-Jacques Henry, le manager du Centre Mondial du Cyclisme, m’a aidé. On m’a présenté une nouvelle équipe et un nouveau projet où on m’a convié“.

Ces prochains jours, il va préparer le contre-la-montre de Thoune et surtout le chrono du Championnat de Suisse. “Ils m’autorisent à prendre le départ, mais je ne peux pas être sur le podium. Ça me permet de voir où j’en suis par rapport aux coureurs suisses“. Ses prochains objectifs sont les Championnats du Monde à Glasgow en août avec l’équipe olympique des réfugiés. “Je serai bien sûr au contre-la-montre. Pour la course en ligne, je ne sais pas encore“. Avec la perspective des Jeux Olympiques de Paris 2024. “Je suis concentré sur ça. Le fait d’être dans un club en France me prépare de façon idéale pour les qualifications de l’équipe des réfugiés. L’équipe me soutient et on travaille pour atteindre ce but“, conclut Badreddin Wais qui avait déjà participé au contre-la-montre olympique de Tokyo, en 2021.

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