Paul Seixas : « C’est bien, mais il faut relativiser »

Crédit photo Christophe Dague / DirectVelo

Crédit photo Christophe Dague / DirectVelo

Paul Seixas n’aura pas attendu bien longtemps avant de se faire une place dans le peloton des U19. Pour sa première Fédérale Juniors, au Tour du Pays d’Olliergues (Puy-de-Dôme), en Auvergne, l’ancien Champion de France Cadets de cyclo-cross (2022) a remporté les deux étapes en ligne, empochant du même coup le classement général. Voilà désormais le J1 du VC Villefranche Beaujolais à la 2e place du Challenge S1Neo-DirectVelo Juniors (voir classement) et prêt à viser encore plus haut dans les semaines à venir. Entretien.

DirectVelo : Tu as remporté ta première Fédérale Juniors, un moment forcément particulier dans une (jeune) carrière cycliste !
Paul Seixas : Bien sûr, c’est un beau moment pour moi et pour l’équipe. C’était ma première Fédérale tout court. J’y venais pour découvrir le niveau et savoir ce que je pouvais espérer. Le parcours me convenait bien car il était difficile, pour les grimpeurs. Je me suis vite dit que je pouvais peut-être espérer un petit quelque chose. Finalement, tout s’est parfaitement bien passé. J’ai réussi à gagner la première étape puis le groupe a parfaitement contrôlé la seconde étape en ligne, après le chrono. On a laissé faire d’autres équipes sur la dernière journée et finalement, alors que ce n’était pas forcément le plan initial, j’ai encore pu jouer la victoire d’étape et j’en ai profité pour gagner une autre fois. C’était le scénario rêvé.

« C’EST UNE AUTRE FAÇON DE FAIRE DU VÉLO »

T’es-tu surpris ?
Oui et non. J’espérais pouvoir faire quelque chose, mais de là à remporter le général et deux étapes… L’avantage, c’est que sur un parcours comme celui-là, ça s’est totalement joué à la pédale. Les plus forts étaient devant. Le plus plaisant aura été la façon dont on a géré la défense du maillot jaune. On a vraiment bien couru en laissant faire les autres car l’échappée ne représentait pas une menace directe pour nous. Ce n’est pas facile de découvrir la défense d’un maillot jaune car ça n’a rien à voir avec les courses Cadets. En Juniors, je sens bien que la force collective et la notion tactique sont beaucoup plus importantes. Gagner encore le dimanche après-midi, alors que ce n’était pas vraiment le plan, a été la cerise sur le gâteau. C’est un vrai bonheur de voir toute l’équipe se mettre à mon service de la sorte. On avait vraiment un très gros collectif à Olliergues. C’est une vraie victoire collective.

Certains Juniors sont parfois isolés sur certaines épreuves qu’ils disputent mais de ton côté, que tu portes le maillot du VC Villefranche Beaujolais, d’AG2R Citroën U19 ou du Comité AURA, tu seras toujours dans un collectif puissant !
C’est vrai que j’ai cette chance-là. Peu importe les coéquipiers qui sont autour de moi, on peut toujours miser sur une grosse force collective. J’ai aussi la chance de pouvoir travailler avec pas mal de coureurs différents, avec plusieurs staffs. Sur l’apprentissage et l’expérience, ce n’est que du positif. Que ce soit le collectif qui se mette à mon service, comme à Olliergues, ou moi qui me mets à la planche pour d’autres gars de l’équipe, cette année, chaque course et chaque situation seront importantes dans ma progression.

Bien au-delà de ce week-end impressionnant à Olliergues, tu avais déjà réalisé un début de saison solide !
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en arrivant dans la catégorie Juniors mais c’est le scénario idéal pour le moment. Je ne pensais pas pouvoir prétendre à ça en janvier dernier. La marche entre les Cadets et les Juniors est importante, c’est une autre façon de faire du vélo. Le niveau est évidemment très différent, puisque maintenant, on dispute des courses internationales. Je suis très heureux d’avoir pu m’adapter aussi vite. 

« TOUT EST DÉJÀ CALÉ »

Tu as été habitué à toujours jouer les premiers rôles, en cyclo-cross comme sur la route. Te voilà déjà à la 2e place du Challenge S1Neo-DirectVelo Juniors. Dans quel état d’esprit abordes-tu la suite de la saison ?
C’est bien, mais il faut relativiser. Voilà ce que je me dis. Gagner à Olliergues avec deux étapes, ça fait plaisir mais il faut savoir passer à autre chose. Je prends du recul, les meilleurs n’étaient pas là. Je n’ai pas pour seul objectif de gagner en Fédérale. Je vais souvent tomber sur des adversaires encore plus coriaces au niveau UCI, comme ça a d’ailleurs déjà été le cas depuis le début de la saison. Je vais encore devoir réhausser mon niveau si je veux faire partie des meilleurs. Pour le moment, ce n’est pas le cas. Il faut garder les pieds sur terre. Il y a une sacrée adversité au niveau national et, bien sûr, à l’international. Pendant cette course à Olliergues, les meilleurs mondiaux étaient en Coupe des Nations (sur la Course de la Paix, en République tchèque, NDLR). Il ne faut pas l’oublier. Il reste beaucoup de travail.

Tu as déjà pu découvrir le niveau international, justement, via un calendrier très qualitatif depuis le début de l’année !
J’ai enchaîné les belles expériences. Elles étaient toutes très différentes (voir sa fiche DV). Il y a eu les chemins blancs de l’Eroica, les pavés de la Pévèle etc. J’ai affronté des gars très forts, ça m’a permis de mesurer le chemin qu’il me reste encore à accomplir pour espérer faire partie des tout meilleurs. Mais je suis vraiment content de ce début de première année chez les Juniors.

À quoi va ressembler la suite de ta saison ?
Tout est déjà calé. J’ai un programme bien précis en tête. Je connais mes objectifs principaux : la Classique des Alpes et le Valromey. La seule inconnue, c’est l’équipe de France. J’espère être sélectionné et découvrir une course avec la sélection nationale. Pour le reste, on verra bien ce que ça donne. Il faut faire attention à ne pas s’éparpiller. Entre Villefranche et AG2R, le calendrier est très riche. Je n’ai pas le temps d’aller courir au niveau régional et il ne faut pas tomber dans le piège de vouloir courir partout et tout le temps. Etant donné la qualité de mon calendrier, je dois absolument faire attention à ne pas me cramer. Tout est, déjà, une question de gestion. 

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