Henry Lawton : « Ça fait changer la manière de courir »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Henry Lawton n’est pas passé loin d’un premier succès cette saison, lundi dernier, à la Maggioni Classique Chatillon-Dijon. "Je suis un peu déçu de ne pas aller chercher la victoire. Je pense que je cours la course parfaite jusqu'au dernier kilomètre. Noah Bogli a flingué, il a pris de l'avance et j'ai risqué de ne pas y aller tout de suite, je n'étais pas très bien". Si le coureur d’AG2R Citroën U23 était à bout de souffle dans les derniers hectomètres, c’est parce que la journée a été infernale. D’abord sorti dans un groupe fleuve de favoris, il a fallu ensuite être malin pour affronter des équipes en surnombre, lui qui était seul de sa formation. "Tout le monde flinguait, j'essayais de ratonner un maximum en étant seul, mais aussi suivre quand c'était nécessaire. Sur le sommet, ça se regroupe, et il y a une plaine derrière où c'est reparti".

Alors que les coureurs filent vers Dijon pour rallier l’arrivée, Henry Lawton est dans un premier temps piégé. Mais heureusement, pas seul. "Je surveillais surtout Carisey, c'était le plus fort je pense. Sinon il y avait Dijon, Roubaix et Bourg. Je pensais que ça roulerait pour rentrer à chaque fois. Roubaix était piégé, il n'y a jamais eu plus de dix secondes mais j'ai été obligé de collaborer. Là ça m'a poncé. Je voulais en garder le plus possible pour le sprint. J'étais limite, c'était vraiment dur". Surtout que le Britannique venait de faire des efforts après avoir tenté d’anticiper, en compagnie de trois autres coureurs. "Avant la dernière bosse je me suis dit que la meilleure défense était l'attaque. Mais il manquait peut-être un mec de Bourg pour aller plus loin. On ne se fait reprendre qu'au sommet, c'était peut-être un peu trop tôt".

« PARIS-ROUBAIX A TOUJOURS ÉTÉ COCHÉ »

Finalement, aucun des quatorze coureurs de tête n’a trompé la vigilance de ses adversaires. Et une arrivée au sprint n’était pas pour déplaire à l’ancien vainqueur d’étape du Tour des Deux-Sèvres. "J'ai des qualités de sprinteur donc j'ai essayé d'être le plus malin possible. Mais tout se regroupe dans le virage (à 400 mètres, NDLR) donc je me retrouve un peu trop derrière. J'ai pris le train de Roubaix en pensant qu'ils arriveraient à passer le virage devant, mais finalement ils ont pris tous les graviers. Donc j'ai sprinté d'un peu plus loin que prévu, mais ça donne confiance d'être là pour la gagne". Au pied du podium (voir classement), Henry Lawton est frustré. "Niveau sprint il ne me manque pas grand chose. C'est ça qui est frustrant. À la vitesse à laquelle je revenais, c'était un sprint qui valait une victoire. Il me manque peut-être un peu physiquement, j'étais un peu limite pour remonter et mieux me placer. C'était tout étiré avec les attaques, et je me fais avoir là-dessus, c'est comme ça".

Cette saison, Henry Lawton est moins souvent dans les pelotons. "On court beaucoup moins en Elite en France. On a souvent été en Italie. C'est cool, ça fait changer un peu la manière de courir. En Italie c'est beaucoup plus contrôlé. En France c'est un peu tout le temps à bloc, ça peut partir à tout moment, il n'y a pas d'endroit spécifique, mais ça rend la course intéressante et fun". Avec la forme qui monte, il espère être au top ce dimanche, pour Paris-Roubaix Espoirs. "Si ça a lieu, enfin, ça serait cool !, plaisante-t-il en référence aux trois dernières éditions annulées. Ensuite on va en Suisse et l'Alpes Isère Tour qui est un bon objectif avec deux-trois étapes qui me conviennent. Après il y a l'Eure-et-Loir, le Nivernais et je retourne en Angleterre pour mes Championnats". Jusqu’à présent, il n’a pas pu pleinement réaliser ses objectifs. "Annemasse-Bellegarde était bien cochée, Bordeaux-Saintes qui a été annulée aussi. Paris-Roubaix l’a toujours été, mais entre parenthèses comme on ne sait jamais si ça a lieu", rigole encore Henry Lawton, qui aura cette fois sa chance d’y briller.

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