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Romain Campistrous : « Certaines fois, je mange mon volant »

Crédit photo Cloé Colinet - DirectVelo

Crédit photo Cloé Colinet - DirectVelo

Cet hiver, Romain Campistrous a fait la transition. Il est passé du guidon au volant, toujours à l'Occitane Cyclisme Formation-Team Legends Wheels. Après la bonne performance de ses coureurs lors du Chrono 47 et avant le Tour du Gévaudan, disputé ce dimanche, DirectVelo a fait le point avec le directeur sportif occitan.

DirectVelo : Quel regard portes-tu sur la 7e place de l’équipe au Chrono 47 ?
Romain Campistrous : L'an dernier, on avait fini 5e sans avoir de grands spécialistes du chrono. Cette année, on a quelques coureurs qui aiment cet exercice donc on avait l'ambition de faire au moins aussi bien qu’en 2022. Je pense que le plan de route mis en place était plutôt bon. On voulait arriver à six sur la partie plate, au bout de 30 kilomètres. Malheureusement, on perd Antoine Tremoulet juste avant d'arriver sur cette partie-là. Il est Espoir 1, c'est son premier contre-la-montre par équipes, c'est normal que ça ait été dur pour lui. En plus, il était remplaçant mais un des coureurs prévus a été malade au dernier moment. Finalement, ça ne s'est pas trop mal passé, on arrive à cinq sur cette partie-là et on regagne du temps. Finir à une seconde de la 6e place et à huit secondes de la 5e, c'est un peu rageant.

As-tu des regrets ?
Les mecs se sont donnés à fond et ont tout fait parfaitement. On n'a rien perdu sur la dernière partie. On est parti prudemment, comme prévu. Les consignes ont été respectées. La seconde pour la 6e place, on doit pouvoir la trouver quelque part. Dorian Carreau a fait pas mal de boulot, c'est son effort. Finalement, il arrive légèrement décroché, c'est peut-être là qu'est la seconde. Mais pour trouver les huit secondes, c'est plus difficile. On a essayé de préparer un peu l'exercice, on a fait trois jours de travail. Mais c'est difficile de faire plus, les gars courent souvent, certains habitent loin. On a fait comme en 2022. L'année dernière, on avait créé la surprise, cette année ça a encore bien marché. 7e c'est pas mal alors qu'on est dans une région où le chrono n'est pas développé. Le parcours était assez difficile, je pense que c'était à notre avantage.

« INTÉGRER LE TOP 10 »

Ce dimanche, c’est le Tour du Gévaudan pour les N1… Quelles seront vos ambitions ?
Comme je dis aux coureurs, "si on met un dossard sur le dos, c'est pour gagner la course". Après ça reste du vélo, tant que la ligne n'est pas franchie, tout peut arriver. Mais c'est sûr qu'on y va pour faire du mieux possible. On a déjà marqué des points sur le Chrono 47, il faudra essayer d’en marquer encore sur le Gévaudan. Cette année, on a une équipe plus "hybride", on a des mecs qui aiment rouler, les bordures, etc… Et d'autres qui préfèrent quand ça grimpe. C'est sûr que je ne vais pas aligner la même équipe que sur le Chrono 47 (rires). C'est bien d'ailleurs de pouvoir faire tourner. On aura une équipe avec des grimpeurs qui auront de quoi s'exprimer sur un parcours difficile. La Coupe de France sert de fil rouge dans l'année. On n'a pas d'objectifs précis, mais pour ceux qui veulent passer professionnel, c'est sûr que c'est important. En tant qu'équipe ça l'est un peu moins puisque ça ne compte plus pour les montées/descentes. Mais bon, on est 11e (voir classement), j'essaie de les motiver en leur parlant d'intégrer le Top 10.

Que penses-tu du début de saison de l'équipe ?
Je trouve ça pas trop mal. On a perdu plusieurs coureurs expérimentés donc on se retrouve avec une équipe assez jeune. On a beaucoup travaillé cet hiver, notamment sur la cohésion. Les jeunes sont motivés, à l'écoute, ils prennent les conseils. Finalement, on est assez homogène et on a déjà trois victoires. Je retire beaucoup de positif de ce début de saison. La cohésion est bonne, ils ne se prennent pas au sérieux, mais sont concentrés quand il le faut, c'est le vélo que j'aime. Il y a aussi des choses à améliorer, en particulier sur l'aspect tactique. J'étais un coureur qui courait au millimètre et je savais qu'on aurait du boulot sur ça. Certaines fois, je mange mon volant (rires). Mais bon, quand ils commettent une erreur, l'important, c'est que ce soit constructif. On en parle pour qu'ensuite, ils ne la fassent plus.

« JE ME SUIS SURPRIS »

D'un point de vue personnel, tu as fait le pas entre coureur et directeur sportif cette saison. Comment se passe la transition ?
C'était un peu compliqué en début d'année comme je suis en formation à Poitiers. Je n'ai pas été beaucoup à la maison. Mais autrement, c'est cool. L'avantage, c'est que j'apprends beaucoup de choses, et je peux tout de suite le mettre en application avec l'équipe. Je me suis surpris. Je pensais être assez rigide et finalement, ça va. Je prends beaucoup sur moi. Au début, j'étais beaucoup derrière les mecs mais depuis un mois, je leur ai dit que j'allais leur laisser un peu plus d'autonomie, pour me consacrer à la préparation des courses. Quand je rentre de week-end, je suis super content de faire ce métier-là. J'ai arrêté sans regrets, et je n'en ai toujours pas. Je ne me suis encore jamais dit "qu'est-ce que tu fous là ?". Certaines fois, je suis plus content d'être dans la voiture que sur le vélo. J'aime le cyclisme et je voulais rester dans le domaine. Je ne ferai peut-être pas ça toute ma vie mais pour l'instant, je prends beaucoup de plaisir là-dedans.

Tu encadres des coureurs avec qui tu as couru l'année dernière, est-ce que c'est difficile à gérer parfois ?
C'était peut-être la chose la plus compliquée effectivement. Mais je prends l'exemple de mon DS de l'année dernière (Christophe Garcia, NDLR). Il y avait une distance avec les coureurs mais il rigolait quand même avec nous. Je trouve important que le directeur sportif ne soit pas à l'écart, qu'il soit intégré avec ses coureurs. Après ça dépend de chacun, mais moi, ma philosophie c'est la cohésion et la bonne ambiance. Si le DS fait toujours la gueule et ne rigole jamais, je ne trouve pas ça chouette. La proximité avec les coureurs peut être difficile à gérer mais ils comprennent, je dois prendre des décisions, c'est comme ça. L'important, c'est de trouver l'équilibre. 

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