AG2R Citroën ressort déjà la tête de l’eau

Crédit photo Martiné Lainé

Crédit photo Martiné Lainé

AG2R Citroën retrouve le sourire. En difficulté sur les Flandriennes et contrainte de déclarer forfait pour le Région Pays de la Loire Tour la semaine passée, la formation savoyarde a dominé ce mercredi la Flèche Brabançonne, le dernier rendez-vous qui mène vers les Ardennaises. À Overijse, Dorian Godon s’est imposé aisément au sprint face à Ben Healy (voir classement). Derrière, Benoît Cosnefroy a avalé Rémi Cavagna dans les derniers hectomètres pour venir déposer la cerise sur le gâteau. “Je n’aime pas faire 2e, ça m’aurait fait chier, reconnaît au micro de DirectVelo le vainqueur du jour. Ben Healy ne m’a pas trop relayé à la fin, il était super costaud toute la course, ça m’a donné encore plus la rage pour le sprint. Je ne pensais qu’à la victoire”. Dans une équipe qui n’est pas réputée pour souvent lever les bras ces dernières années, Dorian Godon, qui sait mettre la balle au fond, s’est offert un septième succès chez les professionnels. “C’est ma plus belle victoire. Si on regarde le palmarès des années précédentes, il n’y a que des grands coureurs qui ont gagné”. À ses côtés, Benoît Cosnefroy savoure. “Dorian a magnifiquement conclu le travail collectif. Il était le plus fort aujourd’hui (mercredi)”.

Au briefing, le message était clair alors que Benoît Cosnefroy, 2e l’an passé, était annoncé comme l’un des grands favoris en l’absence des cadors. “On voulait ressortir la tête haute et commencer un nouveau cycle”, rapporte Dorian Godon. Confirmant ainsi les propos de son directeur sportif Julien Jurdie dimanche soir de Paris-Roubaix (lire ici). Avec notamment un gros travail de Michaël Schar, les coureurs d’AG2R Citroën ont pris leurs responsabilités dès le début de course. “On était la seule équipe à rouler derrière l’échappée”, dit Benoît Cosnefroy. Sur le circuit final, la course s’est sans surprise décantée. “Avec le froid, tout le monde était congelé, indique Dorian Godon. Durant tout le premier tour, j’ai essayé d’être assez offensif. Je me suis retrouvé dans un groupe de quatre-cinq. Après, on est rentré sur Rémi (Cavagna). On s’est tout de suite bien entendu, on a bien creusé”. Mais pendant longtemps, il a imaginé servir de point d’appui à Benoît Cosnefroy. “Mais les scénarios sont assez ouverts sur ces courses, rappelle le Normand. Le but était de jouer le surnombre”. Avec une minute de retard pour le peloton, l’ancien Champion du Monde Espoirs a compris que la victoire allait se jouer entre les fuyards. “Quand on connaît la qualité des échappés et la difficulté du circuit, c’est difficile de boucher même 20 secondes”. Dorian Godon va dans le même sens. “On était assez costauds. Le circuit est vraiment très difficile pour qu’une équipe puisse contrôler derrière. C’est toujours important d’avoir un coup d’avance”.

« C'ÉTAIT POUR LE SHOW »

Restait alors le plus difficile pour le double vainqueur de Paris-Camembert, devancer un Ben Healy en pleine forme actuellement. Dans la dernière montée de la Mokestraat, il s’est mis à la hauteur de l’Irlandais. Pour le faire douter ? Pas vraiment. “C’est une bosse pavée très dure. Avec l’ambiance de folie… Les Belges sont fous de vélo. C’était pour le show”, sourit le coureur de 26 ans. Doté d’une belle pointe de vitesse, il était confiant pour prendre le meilleur sur son adversaire au sprint, même si ce dernier ne voulait plus passer dans les deux derniers kilomètres. “J’étais focus sur la victoire, insiste-t-il. J’ai essayé de le faire passer mais j’ai vu que pendant 500 mètres, il ne collaborait plus. Je me suis dit : « je fais ma vie, je me concentre »”. Et il n’a pas tremblé pour s’offrir son premier succès de la saison, le troisième pour son équipe (voir ici).

Derrière, Benoît Cosnefroy s’est montré le plus costaud du peloton pour s’offrir la 3e place. “Je n’ai pas lâché pour aller chercher un résultat derrière Dorian. Au pied de la dernière difficulté, j’avais cette idée d’attaquer. Je suis très content de ce résultat”, apprécie-t-il même s’il n’avait pas “de super sensations” sur cette épreuve ProSeries. “Ça fait super plaisir de partager le podium avec Benoît. Ce n’est pas tous les jours qu’on vit de bons moments comme ça”, jubile Dorian Godon. Le Rhodanien est prêt à se sacrifier pour son leader ce dimanche sur l’Amstel Gold Race. “J’espère aller le plus loin possible pour l’épauler pour qu’on soit en surnombre à la fin. Ce sera plus facile pour envisager un super résultat”. Benoît Cosnefroy attend lui aussi la suite avec confiance. “Débuter ainsi cette quinzaine des Ardennaises, c’est l’idéal”. Chez AG2R Citroën, personne ne dira le contraire.

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Portrait de Benoît COSNEFROY
Portrait de Dorian GODON