Nacer Bouhanni : « L’important, c’est de s'en relever »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Nacer Bouhanni est de retour, encore une fois. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il revient de loin, pour ne pas dire de très loin. Le 11 avril dernier, le Vosgien était pour rappel violemment projeté au sol sur les routes du Tour de Turquie alors qu’un passant marchait… sur la chaussée et avait provoqué une chute massive. S’en était alors suivi des mois de rééducation pour celui qui avait eu le temps de craindre le pire.À un centimètre près, j’étais tétraplégique (...) Il ne s’agissait plus de vélo ou de sport mais de ma vie. Le vélo est devenu très secondaire, je ne voulais plus du tout en entendre parler. J’étais dégoûté”, lâchait-il à l’époque, alors qu’il souffrait notamment d’une fracture de la première vertèbre cervicale. 

Déjà victime de plusieurs lourdes chutes par le passé, Nacer Bouhanni a même envisagé, cette fois-ci, de poser le vélo au clou. Mais bien qu’il ait passé près de quatre mois sans rouler, il a finalement eu la force mentale et physique de retourner au charbon. Après neuf mois sans enfiler le moindre dossard, le sprinteur du Team Arkéa-Samsic a repris la compétition fin janvier, en Espagne. Décidément pas verni, il a une nouvelle fois goûté au bitume lors de sa deuxième journée de course, au Challenge de Majorque. Bilan : un traumatisme crânien et des douleurs aux côtes. De quoi se sentir sacrément poissard ? Dur au mal, l’athlète de 32 ans ne veut pas se plaindre. “Dans ma carrière pro, des chutes j’en ai prises et reprises, c’est vrai… Mais si on commence à ne voir que du négatif, à se dire qu’on n’a pas de chance, on ne peut pas avancer. Il y en a d’autres qui en prennent aussi des gamelles… Malheureusement, c’est vrai que j’en ai pris des bonnes. Mais l’important, c’est de pouvoir s’en relever. Je ne veux pas dire que je suis un poissard, non”, analysait-il auprès de DirectVelo, ce week-end. 

NEUF MOIS APRÈS, TIRRENO-ADRIATICO POUR ENFIN SPRINTER

Trois semaines après ce nouveau traumatisme espagnol, l’homme aux 70 succès chez les pros est reparti au combat, encore une fois, en reprenant la compétition sur le Tour des Alpes-Maritimes et du Var (2.1). Et bien qu’en reprise, il est parvenu à accrocher une place d’honneur le premier jour (voir classement). “Les jambes sont plutôt pas mal. Ce sont des parcours avec beaucoup de dénivelé donc ce n’est pas le top pour moi, mais il fallait bien reprendre sur une course après cette grosse chute à Majorque. Je venais ici pour reprendre des automatismes et du niveau physique plus qu’autre chose”, indique-t-il tout en précisant qu’après cette nouvelle chute, il n’avait pas pu monter sur le vélo pendant cinq jours. “Je souffrais des côtes et j’ai encore des douleurs, même si ça s’améliore au fur et à mesure du temps. L’important, c’est de retrouver une bonne condition physique et quand j’aurai l’opportunité de jouer la gagne sur un sprint à plat, j’espère avoir les jambes pour le faire”

Avant d’imaginer se frotter aux coureurs les plus rapides du peloton international dans les semaines à venir, il va continuer de peaufiner sa condition physique dimanche prochain, lors de la Drôme Classic. “Ce sera pour continuer de travailler, comme ce week-end”. Puis viendra Tirreno-Adriatico, avant Milan-Turin. “J’espère pouvoir disputer mes premiers sprints purs à Tirreno, si tout va bien. Je saurai, à ce moment-là, où j’en suis exactement”. Nacer Bouhanni devrait alors avoir l’occasion de disputer ses premiers emballages massifs depuis près d’un an. Une éternité. “Ce seront mes premiers vrais sprints depuis la Turquie et ce sera directement au niveau WorldTour. Mais j’espère être en mesure d’y faire déjà quelque chose de bien, je pense que c’est possible. En tout cas, je suis sur la bonne voie”


 

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