Romain Hardy : « Je retourne chez les Amateurs pour attaquer, être devant »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Avec treize saisons chez les pros dans les jambes, Romain Hardy rempile pour une saison supplémentaire, mais cette fois-ci chez les Amateurs, à l'UC Briochine-Bleu Mercure, en N3. L'ancien coureur de Côtes d'Armor-Maître Jacques retrouve donc un club du département. Avec quatre victoires chez les pros - la dernière au Tour de Savoie Mont-Blanc 2019 - et un bon paquet de places d'honneur dans les courses pour puncheurs, grâce à une bonne pointe de vitesse, le coureur de 34 ans va retrouver un calendrier qu'il a bien connu dans ses jeunes années. Le désormais ancien sociétaire d'Arkéa-Samsic ne pensait pas redescendre en National. "Mais j'aime trop le vélo pour arrêter du jour au lendemain", explique-t-il à DirectVelo, en marge de la présentation de son nouveau club. Entretien. 

DirectVelo : Pourquoi retournes-tu chez les Amateurs après ta carrière pro ?
Romain Hardy : Je ne me voyais pas arrêter du jour au lendemain le cyclisme de haut-niveau. Je vais me faire plasir, faire de belles courses sans trop de contraintes. Quand j'étais pro, je ne pensais pas retourner chez les Amateurs. J'ai un petit garçon qui commence à comprendre, j'ai envie de lui faire plaisir en gagnant devant lui, que ce soit une course pro ou amateur, il ne va pas faire la différence. Ça me ferait plaisir de monter sur le podium avec lui, car on n'a pas souvent l'occasion de monter sur les podiums chez les pros.

As-tu eu beaucoup de propositions ?
Beaucoup de N1 m'ont appelé mais c'était trop de contraintes pour moi. Si j'ai arrêté le haut-niveau, c'est parce que je n'ai plus envie de ces contraintes. J'ai trouvé le bon compromis. 

« ÊTRE AU NIVEAU POUR ME FAIRE PLAISIR SUR LES CLASSIQUES BRETONNES »

Comment t'es-tu préparé pour cette saison ?
Quand on est pro, on respecte un entraînement précis, on respecte le programme. Là, j'y vais en fonction de la météo et de l'envie. Ces dernières semaines, je roule pas mal parce que j'ai envie d'être au niveau pour me faire plaisir sur les belles Classiques bretonnes qui arrivent. Chez les pros, les dernières années, j'étais de moins en moins acteur car j'étais cantonné dans un rôle d'équipier. Je retourne chez les Amateurs pour attaquer, être devant, essayer de gagner, sprinter... Tout ce que j'aime dans le vélo !

As-tu des regrets par rapport à ce rôle d'équipier chez les pros ?
Non, ce n'est pas un regret. J'ai connu un peu tout dans ma carrière. J'ai pu jouer ma chance dans certaines courses. Je fais partie des coureurs qui ont eu la chance de pouvoir s'épanouir. Mais l'équipe Arkéa dans laquelle j'évoluais a grandi énormément ces trois-quatre dernières années et il y a de très gros leaders qui sont arrivés. Je n'avais plus le niveau pour jouer les premiers rôles et je faisais donc le travail pour Warren (Barguil) ou pour Nairo (Quintana). C'est quelque chose que j'ai aimé et que je suis fier d'avoir fait.

« PAS ENVIE DE POUSSER LE BOUCHON TROP LOIN »

As-tu pointé certaines courses ?
Je n'ai pas d'objectif, j'ai fait le tour des plus grandes compétitions du monde. Cette année, l'objectif, c'est de prendre du plaisir et d'essayer de jouer les premiers rôles. Normalement, je ne courrai qu'une seule fois par week-end. Je vais débuter aux Plages vendéennes avant la Route Bretonne, Manche-Atlantique et le Louison Bobet.

L'UCB, c'est pour une année ou plusieurs ?
Je n'ai pas envie de pousser le bouchon trop loin. J'ai envie de faire un bon début de saison parce que je pense avoir encore la caisse de pro et puis on verra au fil des mois.  J'ai aussi envie de partager avec les jeunes, je vais voir quel sera mon rôle dans l'équipe. Mais je pense qu'une année, ça me suffira. Je ne vais pas enchaîner les hivers comme ça et il va falloir aussi que je me reconvertisse.

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