Mélanie Briot : « Mettre l'athlète au centre de tout et réguler »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Le cyclisme féminin grandit en France et se professionnalise. Nouvelle étape dans cette croissance, la naissance de la commission Sport pro féminin, installée lundi, et rattachée à la FFC. Sa première présidente est Mélanie Briot qui en a été la cheville ouvrière depuis plus d'un an, comme elle le raconte à DirectVelo avant d'expliquer les missions de cette commission.

DirectVelo : Depuis combien de temps travaillais-tu à la mise en place de cette commission Sport pro féminin ?
Mélanie Briot : J'étais déjà au Conseil d'administration de la Ligue, nommée par la FFC. J'ai rencontré Michel Callot et Xavier Jan (présidents de la FFC et de la LNC, NDLR) en juin 2021. Ils m'ont confié la tâche de structurer et développer le cyclisme féminin. À l'image de la Ligue, il fallait réunir trois familles : les organisateurs, les coureuses et les équipes. Ça a été un peu long.

As-tu rencontré des difficultés ?
Au début, ce n'était pas facile de réunir les trois familles du jour au lendemain car il fallait aller vite alors que chacun est bien occupé pendant la saison. Ils ne voyaient pas forcément l'intérêt au début mais à la fin, ils étaient tous demandeurs pour structurer les choses. Notre but, c'est de mettre l'athlète au centre de tout et de réguler.

« QU'EST-CE QU'UNE CYCLISTE PRO EN FRANCE ? »

Qui la compose ?
Il y a deux représentants des organisateurs (ROCC), Patrice Pion et Thierry Adam, deux représentantes de l'Association française des coureures cyclistes (AFCC), Marion Clignet et Elisabeth Chevanne-Brachet, et deux représentants des équipes, Stephen Delcourt pour les équipes du WorldTour et Gaël Le Bellec pour les Continentales. La commission est rattachée à la FFC. Mon élection, c'est aussi une recherche de cohérence pour le lien entre la LNC et cette commission.

Quelles seront les compétences de la commission ?
Tout est à faire et il faut définir un périmètre. Nous avons trois axes de travail. Le premier est de définir "qu'est-ce qu'une cycliste pro en France ?". Aujourd'hui, elles n'ont pas toutes un salaire. Nous souhaitons donc définir un cahier des charges pour les équipes pour cadrer l'émergence de nouvelles équipes Continentales. Le deuxième axe, c'est la gestion du calendrier avec cohérence. Il faut rechercher les regroupements géographiques pour optimiser les déplacements. Le dernier axe est la place des athlètes : leur après-carrière, préserver leur santé pendant la saison face à un calendrier conséquent, favoriser l'éclosion de talents, jeter des passerelles entre les pros et les amateurs. L'objectif global est de structurer l'ensemble de la pyramide.

« C'EST IMPORTANT DE CADRER »

Quelles premières mesures allez-vous prendre ?
Au mois de juin prochain, nous allons présenter le travail effectué. Nous allons d'abord mener un audit de chaque famille pour connaître les problèmes de chacun.

Après le retour du Tour de France féminin, on assiste à un emballement avec les projets de nouvelles équipes et déjà l'un d'entre eux, celui de Nice, ne verra pas le jour. Est-ce que ça t'inquiète ?
Il y a un engouement pour le cyclisme féminin mais il n'est pas assez cadré, ce qui provoque des flops. Toutes les filles pensent pouvoir être pro mais être pro, c'est quoi ? Faut-il un salaire minimum ? À force de vouloir aller trop vite, on risque de démolir la pyramide. Le budget n'est plus le même quand il faut payer tout le monde mais c'est important de cadrer.

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