Sur 25 kilomètres, il fallait « sortir des schémas pré-écrits »

Crédit photo Corentin Richard - DirectVelo

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Même si l’étape n’était longue que de 25 kilomètres, il fallait finalement avoir un coup d’avance, ce jeudi après-midi, pour s’imposer sur les hauteurs de Gavarnie-Gèdre. Samuel Fernandez a été le dernier, et le seul, survivant de l’échappée initiale. L’Espagnol  de Caja Rural-Alea a triomphé devant des favoris de cette Ronde de l’Isard, Lenny Martinez et Fernando Tercero. Mais il n’était pas seul dans son entreprise. Ilan Larmet était avec lui, et a été le dernier à pouvoir le suivre. "On a pris un coup d’avance très vite mais sur cette drôle d’étape, il a fallu tout de suite rouler fort. C’est sûrement ce qu’il m’a manqué à la fin. J’étais dans un bon jour mais malgré ça, j’ai coincé sur la fin", regrette le coureur du VC Pays de Loudéac, finalement avalé par le groupe Lenny Martinez à deux kilomètres de la ligne.

Il y avait aussi les retardataires. Unai Aznar (Lizarte) n’avait pas pris la première échappée, et a dû appuyer pour revenir au plus vite. "C’était très particulier, on n’a pas vu le temps passer. Je suis vite parti dans un groupe de contre et il a fallu s’employer pour rentrer sur les trois coureurs de tête. J’ai déjà lâché du jus à ce moment-là. Dans la partie difficile de l’ascension, Samu (Fernandez) a vite accéléré, plusieurs fois. Il était le plus fort, je n’ai pas de regrets car je ne pouvais clairement pas le suivre". Et pire encore, il y avait les retardataires qui n’ont jamais vu la tête de course, comme Cooper Johnson. "J’ai essayé. C’était super dur mais l’idée était d’anticiper les attaques des meilleurs grimpeurs du peloton. Je suis content d’avoir pu passer une petite partie de la course à l’avant, même si je n’ai jamais vraiment récupéré la tête de course finalement", sourit le Champion des Etats-Unis.

« ÇA BRÛLE TRÈS VITE LES JAMBES »

Une chose est sûre, ces trois garçons qui ont tenté leur va-tout ne se donnaient pas la moindre chance au départ de l’étape. En tout cas, pas à la pédale avec les meilleurs. Et surtout pas sur un format d’étape aussi original. "C’est très rare de courir sur une heure. Les sensations ne sont pas les mêmes que d'habitude, ça brûle très vite les jambes. Mais au final, les plus forts finissent quand même devant. Dans mon cas, je ne pouvais pas espérer beaucoup mieux. Je ne suis pas un pur grimpeur", concède Unai Aznar. Cooper Johnson voulait changer le scénario évident. "Je voulais tenter quelque chose et sortir des schémas pré-écrits. Je ne pouvais rien espérer à la pédale. On ne sait jamais, ça aurait pu marcher". Même Ilan Larmet, dernier homme à suivre le futur vainqueur, n’y croyait pas. "Je n’ai jamais vraiment eu le temps d’y croire. Je suis plutôt un puncheur et j’ai toujours su que les grimpeurs allaient revenir. Sur la fin, je me doutais que ça rentrerait".

En plus de ce format condensé, la pente a simplement fait la sélection. "La fin était dure, il y avait des passages à 8%, ça faisait mal et ça a mis chacun à sa place", synthétise Unai Aznar. Même constat pour Ilan Larmet. "Même si ça ne durait que 25 bornes, il fallait quand même gérer. On ne peut pas faire n’importe quoi, surtout avec une ascension comme celle-là". En plus, les coureurs ont dû affronter un chrono par équipes le matin. "C’était une journée très étrange, avec ce chrono par équipes qui était aussi long que l’étape en ligne de l’après-midi finalement, rigole Cooper Johnson. Je n’avais jamais expérimenté quelque chose de similaire. Ce n’était pas facile à gérer, en fait. Et ce n’est pas fini, il reste encore du lourd avec trois étapes de montagne". Et il s’agira de tenir davantage que 25 kilomètres.


 

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