Mikaël Cherel, des maux et de l'orgueil

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Un manque de vigilance, un coup de patin sans doute trop brusque et un « soleil » en guise de sentence. Dans la descente du Col de Châteauneuf, l’expérimenté Mikaël Cherel a chuté violemment. Groggy, assis en plein milieu de la chaussée pendant de longues secondes, le Normand - qui réside à Roquefort-les-Pins (Alpes-Maritimes) - a d’abord semblé incapable de repartir au combat et pourtant, il a bel et bien coupé la ligne d’arrivée une petite heure plus tard. Touché sur tout le flanc droit, du visage au genou en passant par l’épaule, il a furtivement pu trouver du réconfort auprès de sa compagne, non loin de la ligne d’arrivée de La Turbie.

SUR SES ROUTES D'ENTRAÎNEMENT

Pour le coureur de la formation AG2R Citroën, il n’était pas question une seule seconde de jeter l’éponge. Pas plus au cours de cette deuxième étape du Tour des Alpes-Maritimes et du Var (2.1) que le lendemain pour l’ultime bataille du week-end. “J’étais obligé de continuer ! J’avais ce week-end en tête depuis un long moment. C’est une course qui se déroule sur mes routes d’entraînement. Je m’étais bien préparé pour cet objectif et hier (samedi), tout est parti en fumée dans une vilaine chute. Mais j’avais à cœur de bien finir ce week-end en étant à l’avant aujourd’hui”, expliquait-il ce dimanche après-midi à DirectVelo, sur la ligne d’arrivée de Blausasc.

Car non seulement Mikaël Cherel est reparti le lendemain, mais il est même parvenu à faire la course, notamment en sortant du peloton dans le Col de Berre-les-Alpes, lorsque la course s’est emballée. “Les jambes n’étaient pas à 100% mais je me suis bien battu avec les moyens que j’avais”, souligne-t-il tout en admettant qu’il n’a “jamais perdu cette force de caractère” qui lui a permis d’aller au bout de ses idées le week-end dernier, bien que diminué physiquement. “Ma condition était bonne avant la chute hier (samedi). Je suis quand même heureux de ne rien avoir cassé, même si je n’ai pas très bien dormi. Mais j’avais surtout beaucoup d’envie pour cette dernière journée”.

CARTE BLANCHE SUR LA DERNIÈRE JOURNÉE

Sur cette dernière étape qui a vu le coup double du Colombien Nairo Quintana (voir tous les classements de la course), l’équipe AG2R Citroën n’avait plus véritablement l’espoir de renverser le classement général mais avec cinq coureurs dans le Top 25 du général au départ de Villefranche-sur-Mer, les cartes à jouer étaient nombreuses pour tenter un coup. “Le plan était d’aller chercher la victoire d’étape. On avait, chacun d’entre nous, carte blanche pour se projeter à l’avant. Puis ça s’est fait à la pédale après 40 bornes. C’était très dur. On a essayé de faire en sorte qu’Aurélien (Paret-Peintre) fasse le meilleur classement possible mais je pense qu’il n’est pas encore dans un état de forme optimal”, analyse l’athlète de 35 ans avec toute l’expérience qui est la sienne, lui qui a le bonheur de partager cette saison 2022 avec le néo-pro Paul Lapeira, dont il était l’idole il y a quelques années (lire ici).

Pas franchement en réussite en ce début de saison, Mikaël Cherel avait aussi contracté la Covid en début d’année et avait dû renoncer à participer au Grand Prix de Marseille-La Marseillaise (1.1). Mais il préfère, là encore, minimiser la portée de cet handicap. “C’est le lot de chacun d’entre nous maintenant. Chaque coureur doit y passer, je crois… J’ai été contrarié pendant huit jours, j’étais un peu fatigué. C’était comme un état grippal mais tout le monde passe par là en ce moment, ça faisait partie du jeu. Et maintenant, c’est fait et c’est derrière moi”. Comme cette maudite chute qui ne l’a pas empêché de tenter sa chance, à l'orgueil, dans l’arrière-pays niçois.



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