Killian Théot : « Je comprends pourquoi ils m’ont engueulé »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Les jours se suivent et se ressemblent pour Killian Théot. Déjà vainqueur mardi dans un sprint à trois, de la troisième épreuve des Boucles du Haut-Var, le coureur du CC Nogent-sur-Oise a refait la même, cette fois dans un sprint en plus grand comité, à l’occasion de la quatrième course du challenge (voir classement). À Montmeyan, il a réglé un groupe de 25 coureurs, au terme d’une journée où aucune échappée n’a réussi à vraiment se dégager du peloton, et où tout s’est fait par élimination. Un deuxième succès consécutif acquis grâce à sa pointe de vitesse, qui pourrait lui valoir d’être encore plus surveillé dans les arrivées groupées. Killian Théot est revenu avec DirectVelo sur sa journée, et ce nouveau statut qui l’attend peut-être dans le peloton amateurs.

DirectVelo : Tu annonçais vouloir faire mieux que l'année dernière et tes quatre succès (lire ici), tu pars sur de très bonnes bases en deux jours !
Killian Théot : C'était une course vachement dure, je sentais dès le début de course que ça faisait mal aux pattes. Hier (mardi), c'était vraiment une course d'usure, là encore c'est parti super fort. J'étais à fond, à fond, mais mes coéquipiers m'ont bien rassuré. Il y a eu une chute mais Nicolas Hamon qui m'a bien remonté, sinon je n'aurais peut-être pas été dans le groupe de tête quand le groupe de trente coureurs est sorti. À la fin, j'ai réussi à prendre les coups, on s'est juste fait un peu avoir sur le dernier qui est sorti. On était trois mais on était tous fatigués, Killyan Houcke a bien roulé pour combler l'écart, c'était dur comme peu de monde roulait. Châlette et Étupes ont bien roulé, et nous on a joué un peu, on a fait une cassure. Kevin Avoine a embrayé, ça a bien rattrapé le groupe. Et ça nous a permis de rentrer au kilomètre.

Comment s'est passé le sprint ?
Ce n'est pas un sprint habituel, il faut être devant, avec le virage ça ne remonte pas de derrière... Donc c'était comme si l'arrivée était au virage. Il fallait absolument être devant à ce moment-là. Je suis arrivé en tête, puis il restait juste une relance. Mais pour la relance, ça va, je sais faire, donc ça s'est bien passé (sourire). 

« ÇA S’EST FAIT SUR UNE CHUTE, FINALEMENT »

As-tu été surpris par ce scénario, où aucune vraie échappée n'a pu prendre le large ?
C'était un peu différent des autres jours. C'est vrai que ça a roulé presque plus fort, tout le monde s'est un peu attendu à ce qu'un gros groupe parte comme les autres jours. Mais là ça ne partait jamais. Ça s'est fait sur une chute, finalement. Ça a grimpé la bosse à fond derrière, et c'est là qu'on est parti. C'était à l'usure. On a 1700 mètres de dénivelé alors qu'on ne les sent presque pas. Mais on fait la journée à 400/500 watts, c'est là qu'on voit que c'est dur. Le parcours était beau. 

Dirais-tu que tu as abordé cette épreuve avec beaucoup moins de pression, après avoir gagné hier ?
Je n'ai pas trop de pression dans l'ensemble, j'ai bien dormi, je n'ai pas repensé à la course. Je voulais vraiment gagner assez vite. Aujourd'hui (mercredi) je ne pensais pas regagner, je pensais plus faire un Top 5 ou qu'un autre gars de l'équipe essaye de gagner. Mais au final ça s'est bien passé, j'arrive à être là à la fin et gagner encore, ce n'est que du bonheur !

« ÇA VA PEUT-ÊTRE ME RAPPELER MES ANNÉES MINIMES »

Finalement tu es habitué à ce genre de série. L'année dernière déjà, tu avais obtenu trois succès en moins d'un mois...
Quand on atteint un bon niveau de forme, c'est sûr. C'est vraiment le premier hiver où je fais les choses sérieusement. Avant je tapais difficilement les dix heures de vélo par semaine, je me faisais souvent engueuler par les DS et tout, ils me disaient que je gâchais mon talent. Cette année j'ai fait une semaine à 25 heures, une semaine à 20 heures, et on le sent directement sur le vélo. C'est beaucoup plus facile, et je comprends pourquoi ils m'ont engueulé pendant deux ans (rires). 

Penses-tu que tu seras plus surveillé et regardé différemment par tes adversaires dorénavant ?
C'est sûr, même tout à l'heure, je voyais quand on était parti que les mecs ne voulaient pas trop rouler avec nous. Parce qu'ils savent que je vais vite. Mais c'est compliqué, j'ai toujours été un peu rapide au sprint, peut-être que comme j'avais moins la forme les autres s'en foutaient un peu de m'emmener. Mais maintenant ça va peut-être me rappeler mes années très jeunes, en Minimes, où ça ne voulait jamais rouler avec moi. Mais on va faire avec !



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