Audrey Cordon-Ragot : « Une bonne mise en route »

Crédit photo Cloé Colinet - DirectVelo

Crédit photo Cloé Colinet - DirectVelo

Audrey Cordon-Ragot a pris ce jeudi la 15e du Championnat d’Europe du contre-la-montre (voir classement), disputé sur une distance de 22,4 kilomètres du côté de Trente (Italie). “Je n’ai pas de regret”, assure à DirectVelo la Bretonne qui n’a pas connu la meilleure des approches. Entretien.

DirectVelo : Quel sentiment domine après ce contre-la-montre ?
Audrey Cordon-Ragot : J'ai tout donné. Je n'ai pas de regret. Je me suis battue avec les moyens du jour. Je suis fière de moi parce que je ne suis pas partie dans la meilleure des confiances. Et puis c'est un exercice tellement difficile. Depuis son canapé, on ne se rend pas bien compte de l'effort que c'est. Pour moi, c'était important de retrouver des sensations, de me donner à 300%. J'avais un super coach derrière qui m'a poussée. Il m'a dit des choses qui m'ont fait me transcender. Peu importe le résultat, je suis fière de moi. Aujourd'hui (jeudi), on est battues par une très grande championne. Elle écrase depuis quelques mois maintenant sur tous les contre-la-montre. Je n'ai pas à rougir de ma performance. C'est de bon augure pour ce qui arrive.

« IL N’Y AVAIT PAS DE GESTION »

Comment as-tu géré ton effort ?
C'est un chrono où il fallait tout mettre pendant 22 bornes. Il n'y avait pas de gestion. Je me suis donnée à fond du début à la fin. Je n'avais pas de tactique. C'était un chrono très court, je savais que ça allait aller très vite, donc l'important c'était de partir dans un très bon rythme d'entrée de jeu. La position était aussi très importante. Il y avait des grands bouts très rapides, très roulants. Il fallait rentrer les épaules, baisser la tête, etc... Ce sont des choses qu'on se répète à longueur de minutes et qu'on nous répète dans l'oreillette également. Donc on se concentre vraiment sur soi-même et on donne tout. Je pense que j'ai repris du temps dans les parties techniques où je passais assez bien. Maintenant, je n'ai pas le même gabarit que Marlen Reusser qui est plus grande et plus lourde que moi. Sur les parties descendantes, c'est sûr que la puissance a parlé.

Le chrono était très plat. Ce n’était pas l’idéal pour toi...
Moi, j'affectionne les chronos avec des changements de rythme et quand c’est plus vallonné. Aujourd'hui, c'était des lignes droites de dix minutes, donc ce n'était pas forcément quelque chose que j'affectionne. Malgré ça, je pense que c'était un très bon exercice. C'est toujours important de faire des contre-la-montre. On n'a pas trop l'occasion d'en faire dans l'année. C'était le premier long contre-la-montre depuis le Championnat de France au mois de juin. C'était une bonne mise en route pour les Championnats du Monde. Je visais un Top 10 au départ. Au premier inter j'étais dans le game pour le Top 5. Je pense que j'ai un peu coincé sur le final.

« ELLES M’ONT BIEN REMONTÉ LE MORAL »

Tu n’as pas connu la meilleure des approches...
J'étais très bien à Plouay, mais je tombe pendant la course. Ensuite, j'ai vécu quatre jours de Vuelta juste horribles. J'étais vraiment dans le dur, lâchée dans le gruppetto tous les jours. Donc je suis arrivée ici un peu déprimée. J'ai la chance d'être en équipe de France avec un super staff et d'avoir des collègues vraiment super. Elles m'ont bien remonté le moral pendant trois jours. Je suis arrivée ce matin “avec la pompe” et l'envie de bien faire. Je pense que j'ai tout donné. Franchement, je suis fière de moi.

La Vuelta a été compliquée pour les Françaises !
C’était un peu l'hécatombe pour les filles de l'Équipe de France, mais Juliette (Labous) va bien, elle a bien récupéré. Je pense qu'elle sera d'attaque samedi si tout va bien. Moi, on verra. Je ne sais pas comment ça va le faire. L'important c'est d'aller chercher une médaille, peu importe qui sera sur le podium. On en a vraiment très, très envie.

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