Team Vercors

Une Marmotte plus discrète pour le Team Vercors

Crédit photo Team Vercors

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L’heure du deuxième gros rendez-vous de la saison a sonné pour le Team Vercors. En tout cas, sur le papier… Car après la Valence Vercors où tout le monde au club s’était donné rendez-vous pour dompter les différents parcours proposés, La Marmotte risque d’être un peu moins festive, ce samedi. Repositionnée en septembre en raison de la crise sanitaire, Yohann Charvet et les siens seront finalement bien plus discrets que prévu à l’origine. "C'est la rentrée pour beaucoup donc on a beaucoup moins de participants que prévu. En juillet on aurait eu tout le monde. Tous les papas ne la font pas, comme Cyril Gaillard, par exemple. On va avoir quelques coureurs mais pas autant que ce qu'on aurait aimé. On espère que c'est la dernière année où elle est décalée en septembre, parce que pour nous c'est un peu chaud, vu notre organisation et les contraintes". Les ambitions sont donc revues à la baisse du fait de l’absence de l’essentiel des leaders de l’équipe.

Le responsable cyclo-sport du Team Vercors regrette forcément cette année particulière, mais affirme son soutien à une organisation qu’il connaît bien. "Historiquement, La Marmotte appartient au Grand Trophée, on est copains avec eux parce que ça fait partie de nos premiers partenaires. On a à cœur d'aller sur leurs événements. L'épreuve est mythique aussi, ça donne hyper envie. On a des places réservées pour nous, c'est dans le partenariat. Mais depuis deux ans, avec le Covid on n’a rien demandé, ceux qui s'inscrivent paient. On est là pour eux comme ça va moins bien. C'est ce qui nous ennuie de pas avoir beaucoup de coureurs cette année". Le replacement en septembre pénalise le Team Vercors. "On a des coureurs qui peuvent courir beaucoup en juin, mais on sait qu'à la fin de l'été, la plupart arrêtent leur saison parce qu'il y a trop de contraintes. On savait qu'elle serait décalée, on espérait en août. Mais finalement c'est septembre donc ça ne peut pas le faire correctement".

« LE DÉFI QUE LA COMPÉTITION REPRÉSENTE »

Rodolphe Lourd, parmi les plus costauds du Team Vercors, sera absent cette année. Mais il explique ce qui rend la course aussi renommée. "Il y a un historique très fort. C’est une cyclo très symbolique. Le parcours est très exigeant, on passe quand même plusieurs fois à 2000 voire 2500 mètres. On finit par l’Alpe qui est mythique, notamment pour les étrangers. Le peloton est très international et les meilleurs cyclosportifs de montagne viennent à La Marmotte. À l’image de l’Etape du Tour quand elle a lieu, c’est un peu la même aura". Mathieu Blanchin, qui sera lui présent, met en avant "le défi, physiquement, que la compétition représente. Finir une Marmotte classique, ce n'est pas donné à tout le monde. Et se rajouter une ascension de l'Alpe, je pense qu'on ne sera pas forcément nombreux sur le gros parcours". Puisque les coureurs devront en effet affronter l’Alpe d’Huez à deux reprises, en plus du Galibier, entre autres.

Mathieu Blanchin met donc toutes les chances de son côté pour finir en un seul morceau. "Je me suis inscrit sur l’ultra, ça va être un saut dans l’inconnu avec 225 kilomètres à 6300 mètres de dénivelé. Je n’ai jamais fait autant mais je suis assez optimiste pour bien gérer". Il est arrivé sur place au début de la semaine. "Je suis arrivé à l'Alpe où je loge pour la semaine, je profite pour me reposer et faire un peu de jus, il y en a besoin ! Puis profiter avec modération du coin. Rouler un peu et se mettre en mode Marmotte pour affronter les différentes difficultés dont deux fois l'Alpe, ça va être sympa ! Surtout en franchissant la ligne, peut-être pas avant", s’amuse celui qui qualifie la course de "point d’orgue" dans sa saison. "Ça pousse à ne pas s'arrêter complètement au mois d'août. Je mettrais plus de temps pour retrouver le niveau que si je m'arrête seulement quelques jours comme je l'ai fait".

« JE NE SUIS PLUS AUTANT INVESTI QUE D’HABITUDE »

Mathieu Blanchin devra se faire violence durant la journée de samedi. "D'habitude, le plus long que je fais c'est 175km et 5000m de dénivelé. Mais je connais par cœur tout le tracé, donc pour gérer l'effort c'est quand même un plus. Il faut sortir de sa zone de confort et se tester sur les formats plus longs. Je mets un peu de temps à démarrer mais je finis fort, donc je pense que ça devrait bien se passer". Rodolphe Lourd concède que le parcours est très exigeant, et qu’on ne peut pas affronter La Marmotte sans avoir la motivation qui va avec. "C’est un parcours sur lequel on ne va pas pour faire de la rando, plaisante-t-il. Il faut être vraiment en top forme, être frais dans la tête et l’envie d’y aller et se faire mal. Le parcours est magnifique. J’ai déjà fait cet été les cols qui sont proposés. Ça reste un grand rendez-vous, mais à ce moment de la saison il faut rester motivé".

Et justement, Rodolphe Lourd n’a pas trouvé cette fraîcheur et motivation pour participer à La Marmotte. "C’est une course très difficile, très relevée, très longue. Même en jouant Top 20 il y en a quand même pour 6h/6h30 de vélo. D’habitude c’est en juillet où on est relativement frais dans la tête, mais là ça fait tard. J’ai déjà commencé à penser à autre chose comme des grimpées chrono. Je ne suis plus autant investi que d’habitude sur les cyclos, je n’en ai plus fait depuis le 1er août". En plus, il y a l’aspect budgétaire qui entre en compte pour lui. "L’épreuve se destine majoritairement aux étrangers, eux s’en moquent puisqu’ils ont le voyage, l’hébergement à payer… Que l’engagement fasse 30, 50 ou 100€ ils s’en fichent, dans le budget global c’est une goutte d’eau. Mais moi ça me gêne de payer deux fois plus cher que d’autres belles épreuves parce que c’est l’Alpe d’Huez et le Galibier. Mais c’est très personnel".

« ON NE COURT PAS QUE POUR LES VICTOIRES ET LES PODIUMS »

D’ailleurs, Rodolphe Lourd admet qu’il aurait volontiers participé si la date avait été plus avantageuse. "Je pense qu’en plein été je l’aurais faite. J’y allais chaque année parce que ça faisait partie d’un challenge sur la saison, et je progressais donc c’était motivant de revenir l’année suivante. L’an passé, tout le Team était invité, on y allait en groupe, c’était super sympa. J’ai aussi fait une très belle course, mais il manquait un petit truc dans le Galibier pour vraiment être au contact. C’est un petit regret, donc j’y retournerai une autre fois pour essayer de faire mieux à ce niveau-là". Il admet avoir préféré ralentir le rythme des compétitions ces derniers temps. "J’avais juste envie de faire du vélo, des sorties longues, mais pas en compétition. À ce moment de la saison, ça ne le faisait pas".

Un avis que peut comprendre Yohann Charvet. "Ce n'est pas que notre club. La saison bat son plein d'avril à juillet. Souvent en septembre, il n'y a pas grand chose. L'offre est proposée quand les gens peuvent s'inscrire de toute façon". Alors en l’absence des meilleurs, il a forcément "un peu moins d’attentes. Mais je suis toujours mal à l'aise avec les ambitions. On en a forcément mais elles ne sont jamais clairement dites. On ne promet rien donc on n’impose rien. On ne court pas que pour les victoires et les podiums". Comme Mathieu Blanchin, qui vise un objectif à son niveau. "J'ai à cœur de terminer. Dans quel état, je ne sais pas. Si c'est comme à La Madeleine, ça ne sera pas joli à voir, rigole-t-il. Mais dans tous les cas, le but est de terminer. En temps, je ne sais pas trop juger avec la boucle supplémentaire. Mais je veux terminer et être le plus régulier possible pour pouvoir appuyer sur les pédales jusque dans le final". Et dompter les géants de La Marmotte.

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