Team Vercors

Team Vercors : « Tout le monde était content »

Crédit photo Team Vercors

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Le Team Vercors en a terminé avec un premier gros objectif de l’année. À l’occasion de La Valence Vercors, l’équipe n’a pas levé les bras, mais est repartie avec deux podiums. Avec la troisième place de Cyril Gaillard, sur le parcours de 190 kilomètres, et la médaille d’argent de Florent Pelizzari sur le 150 kilomètres. Alors que les trois parcours partent ensemble (il y a aussi un parcours de 100 kilomètres), il faut attendre que tout le monde ait bifurqué pour que Cyril Gaillard et ses adversaires du 190 y voient plus clair. "On s’est retrouvé à dix au pied de La Machine", comptabilise-t-il. Avant que le Team Vercors ne mette en route. "Rodophe (Lourd) a pris quelques mètres, on a laissé un peu faire, il prend quasiment une minute. Puis Julien Bérard a attaqué plusieurs fois dans La Chau, on revient à la fin du col et on est seulement six".

À deux dans le groupe de tête, Cyril Gaillard et Rodolphe Lourd retentent leur chance. "Rodolphe réattaque dans La Bataille, puis je fais le jump sur la fin, se rappelle le premier cité. On a fait la descente tambour battant, la montée de Léoncel aussi. Mais Rodolphe a un incident mécanique avec sa chaine. On se retrouve finalement à quatre avec Julien Bérard et Vincent Arnaud". Le dernier cité attaque dans les portions venteuses de l’arrivée, fatales à Rodolphe Lourd. "Je ne connaissais pas trop l’arrivée, c’était sinueux, c’est dommage sur une cyclo d’arriver avec un pif paf et la ligne tout de suite. J’attaque le virage 3e et je reste 3e, il n’y a pas vraiment eu de sprint. J’avais les jambes pour gagner mais je rentre super content. L’essentiel est là. J’ai joué devant, j’ai attaqué, j’ai fait le vélo que j’aime", synthétise Cyril Gaillard.

« ÇA A COURU COMME UNE FFC »

Sur le 150, Florent Pelizzari connait un sort similaire avec une arrivée en petit comité. "Dès qu'on s'est retrouvé entre nous ça s'est couru comme une FFC. Ça ne faisait que s'allumer et s'attaquer. Puis à la fin ça s'est arrêté et ça s'est fait sur la résistance. On a fait une belle partie de manivelle, et ça se joue au sprint avec Matteo Vercher qui ne marche pas trop mal. Lui et Benjamin Buchetet se sont échappés à deux dans le dernier col, j'ai fait le forcing sur le plat en bouchant les 40 secondes. J'ai un peu subi mais c'était pas mal", décrit celui qui avait fait le choix de s’aligner sur la 150 pour préserver son corps suite à une blessure. "J'étais un peu limite. J'ai repris un peu fort les compétitions depuis début juin. Ça s'est mal passé, j'ai fait une grosse chute sur un marathon VTT, je me suis fait mal au genou, donc je ne voulais pas forcer. Mais de ce que j’ai senti, ça roulait plus sur le 150 que sur le 190. Il y avait des gars de la DN de Vaulx, l'ECSEL et tout ça, ça forçait un peu !".

Fait plutôt rare, sur les deux courses, la décision s’est faite au sprint. Profitant à Vincent Arnaud sur le 190 et Mattéo Vercher sur le 150. "Les 30 derniers kilomètres avec beaucoup de vent n’aidaient pas trop, c'était très plat. Avec une arrivée en bosse on serait arrivé éparpillé", estime Cyril Gaillard, qui pointe aussi l’homogénéité du niveau. "On était tous les quatre d'un niveau très proche, donc impossible de faire la différence. Sur les cyclos qui arrivent en bosse c'est plus rare". Florent Pelizzari rejoint l’avis de son coéquipier. "Ça a vraiment couru comme une FFC, le niveau était assez homogène. Je pense que la fin était plus roulante. On avait un bon niveau sur le parcours, tout le monde était fatigué, ça s'est nivelé comme ça. Ce n'était pas du train comme d'habitude. J'ai fait pas mal de cyclo et souvent ça craque au seuil. Là dès que les parcours se sont séparés ça a attaqué pendant 1h30".

« C’ÉTAIT VRAIMENT DU BONUS »

Comme Cyril Gaillard, l’arrivée a piégé Florent Pelizzari. "L’arrivée était un peu bizarre. La fin était un peu tortueuse, je pensais que c'était un peu plus long. Il y avait un virage à 90°, mais je pensais que l'arrivée était plus loin. Le temps de passer le virage, Mattéo Vercher avait déjà lancé. Je remontais petit à petit mais c'était trop court. Un sprint à 1400W après quatre heures de course ce n'est pas trop mal quand même !". Tout le monde repart heureux malgré tout. "Quand on a des super jambes et qu’on joue devant, on espère gagner mais ça ne l'a pas fait. J'ai pu faire le vélo que j'aime en étant devant", se réjouit Cyril Gaillard, qui a même pu faire une course d’équipe avec Rodolphe Lourd. "C'est sûr qu'on s'est vu arriver à deux dans Valence, main dans la main pour la gagne, mais ça ne l'a pas fait pour pas grand chose. Si on arrive au bas de la descente avec 20 secondes, en sachant qu’on allait s'entendre et que les deux autres pouvaient réfléchir, on pouvait ne pas les revoir".

Mais l’essentiel était ailleurs. Tout le monde a pu profiter de ses proches au bord de la route. "J'étais venu avec ma belle famille et ma copine de Valence, donc tout le monde était content. Puis aussi pour le Team, j'étais un des seuls sur le 150, c'était bien de scorer un peu pour eux", note Florent Pelizzari. "Il y avait ma femme et mes enfants qui étaient en haut de La Bataille, ma petite m'a donné un bidon, elle était super contente. C'était vraiment du bonus", ajoute Cyril Gaillard. Chacun a prolongé le plaisir ce week-end. "Je suis à Nice car ça devait être l'Etape du Tour, on avait loué un appart avec des copains, on est venu quand même. On roule le matin et l’après-midi c’est plage avec les enfants", reprend Cyril Gaillard, alors que Florent Pelizzari a retrouvé ses amis en Corrèze pour "du VTT dans le Cantal sous la pluie. Mais sans aucune intensité, des sorties de 2-3 heures".

« UNE BONNE SEMAINE DE RÉCUPÉRATION »

Après un gros objectif et une concurrence relevée, la récupération est différente pour chacun. "J'ai beaucoup bossé, ça me prend beaucoup de temps, je suis en déplacement sur des gros chantiers comme je suis ingénieur en génie civil, je bouge pas mal. J'ai revu des copains sur Lyon pour rouler ensemble, c'était une bonne semaine de récupération. Je vais remettre en route maintenant", projette Florent Pelizzari. Cyril Gaillard a lui été contraint de remonter sur le vélo tout de suite. "Ça a été dur, dès lundi j'enchainais avec un stage avec les jeunes dont je m'occupe, il y avait 100 bornes à faire en vélo, c'était compliqué, se marre-t-il. J'avais les jambes dures, mais on n’est pas allé très, très vite, je suis resté un peu derrière avec ceux qui avaient plus de mal. J'ai enchainé avec trois jours de stage, de deux bonnes heures de vélo. Puis un jour où ils étaient en muscu j'en ai moins fait".

Chacun a ses habitudes pour récupérer. Cyril Gaillard n’a pas vraiment d’exercices favoris, mais il écoute davantage ses sensations. "Je n’ai pas spécialement d'habitudes, si je suis fatigué j'en fais moins après la course. Là j'enchainais avec le boulot donc je n’ai pas le choix, mais je le savais. Je profite et puis j'écoute le corps". Florent Pelizzari a lui son petit rituel les jours d’après. "En sortie récupération, j'aime bien faire 1h30 avec des petits sprints petit plateau toutes les 10 minutes, j’en fais cinq. J'ai l'impression que ça me désengorge les jambes. Ça enlève le lactique, ça décrasse. C'est une habitude". L’ancien coureur de Limoges attend maintenant la fin de saison, entre VTT et cyclo-sport. "Avec mon emploi du temps, c'est compliqué l'été. Je vise plutôt septembre, physiologiquement je suis meilleur en fin de saison, donc je cible". Alors que Cyril Gaillard devrait chasser les courses les prochains week-ends, pour prendre sa revanche de la Valence Vercors.

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