Cecilie Uttrup Ludwig délivre la FDJ

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Le constat était implacable depuis le début de la saison : à l’image de leur leader Cecilie Uttrup Ludwig, les filles de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope étaient particulièrement régulières, mais la victoire leur faisait toujours défaut. Les certitudes étaient tout aussi implacables : un succès (puis plusieurs ?) allait forcément finir par tomber à un moment ou un autre. Le manager général Stephen Delcourt en était convaincu, comme le directeur sportif Cédric Barre il y a encore quelques jours, à l’aube du Tour de Burgos (lire ici). Finalement, c’est bien au cœur de la course par étapes espagnole que Cecilie Uttrup Ludwig a ouvert son compteur en 2021. Le tout devant les toutes meilleures mondiales (voir classement) et à la pédale, comme on dit dans le jargon. Une sacrée performance qui fait un bien fou au collectif tricolore. “Enfin ! Enfin ! C’est un vrai soulagement ! L’équipe a tellement bien travaillé. L’étape a longtemps été très banale puis dans le final, on s’est dit qu’il fallait y aller et tenter le coup. Je suis tellement heureuse du travail de l’ensemble des filles, qui m’ont protégée toute l’étape”, se réjouissait la Danoise quelques minutes après l’arrivée.

La leader de la WorldTeam hexagonale a tenté une première fois sa chance dans l’antépénultième ascension de l’étape, en compagnie de Niamh Fisher-Black - future leader de la course - et de Pauliena Rooijakkers. Une fois le trio repris, c’est Évita Muzic qui s’est essayée à son tour. “C’était super de la voir passer à l’attaque, c’était vraiment une bonne journée !”, se réjouit encore Cecilie Uttrup Ludwig, euphorique après un succès finalement acquis dans les pentes de la courte ascension finale d’Ojo Guareña. “C’est le genre de montée que Cecilie affectionne. Elle est passée à côté de (Kasia) Niewiadoma en force. Ce qu’elle a fait, c’est très fort car les meilleures sont là. Il y avait tout le monde, c’est une victoire de prestige !”, se félicite le directeur sportif, Cédric Barre, auprès de DirectVelo. Capitaine de route de l’équipe, Eugénie Duval savoure, elle aussi. “On tournait autour depuis le début de l’année, on avait hâte que l’une de nous gagne. Cecilie avait déjà démontré à Durango qu’elle était en grande forme, il ne lui manquait pas grand-chose. Cette fois, c’est bon !”.

UNE COUPE DE CHAMPAGNE AVANT LES LAGUNES GLACIAIRES DE NEILA

Assurément, cette victoire va faire le plus grand bien à la FDJ et à sa leader. “Peut-être qu’elle commençait à douter un peu. Mais nous, non. On n’était pas inquiets. La première est toujours la plus dure à aller chercher. On espère pouvoir enchaîner maintenant. Généralement, une fois qu’on débloque le compteur, on peut espérer en prendre d’autres dans la foulée”, sourit Cédric Barre. Cela tombe bien : avant même de penser aux prochaines courses à venir au calendrier, il reste encore une étape sur le Tour de Burgos, ce dimanche. L’étape reine, avec son arrivée au sommet sur les magnifiques Lagunes glaciaires de Neila, au terme d’une ascension de 11,9 kilomètres à 6,3% de pente moyenne. Avec treize filles en cinq secondes au classement général, dont Cecilie Uttrup Ludwig 5e à deux secondes de la Néo-Zélandaise Niamh Fisher-Black, tout est envisageable. “Cette première victoire, c’est fait, c’est coché. On n’aura plus la pression de cette première victoire. Elle s’est envolée. Faire quelque chose sur la dernière étape serait du bonus. On peut y croire !”, ajoute encore Cédric Barre. “Elle fait partie des meilleures mondiales. Il lui manquait juste un peu de confiance en elle, peut-être. Cette victoire va lui faire du bien, elle se posera sans doute moins de questions et on peut espérer d’autres belles choses désormais”, explique pour sa part Eugénie Duval.

La belle accolade entre Cecilie Uttrup Ludwig et Évita Muzic, quelques encablures après l’arrivée, puis le nouveau câlin collectif avec l’ensemble des filles en zone mixte, resteront des images fortes de la saison de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. Mais pas question de s’arrêter en si bon chemin. “On va boire une petite coupe de champagne pour marquer le coup, c’est sûr. Pour les filles, car elles le méritent. Puis on va vite se reconcentrer sur l’étape de demain (dimanche). Il y a encore de belles choses à aller chercher”, rappelait le directeur sportif juste avant de passer à table, ce samedi en début de soirée. Juste après le repas et la petite coupe de champagne, Eugénie Duval savourait : “On en a profité ! C’était la première, il fallait la fêter !”. Place à la suite, désormais. Avec la satisfaction du devoir accompli, et le plaisir de constater que ce qui est pris n'est plus à prendre.  

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Eugénie DUVAL
Portrait de Cecilie LUDWIG