Le Giro del Belvedere d’Alexandre Balmer a été mouvementé. Mais il s’est bien terminé avec un podium sur l’épreuve 1.2U disputée ce lundi en Vénétie (voir classement). “Je suis content d’avoir pris la 3e place mais il y a un peu de frustration”, lâche-t-il à DirectVelo au moment de revenir sur sa journée. Sur la fin de la partie plate, précédant la double ascension de Montaner (1,7 km à 11%), un coureur est venu taper le dérailleur du sociétaire de la Groupama-FDJ Continental.

« C'ÉTAIT POSSIBLE DE LE SUIVRE »

Si le Suisse n’est pas tombé, un dilemme s’est présenté à lui : changer de vélo ou poursuivre sur une machine aux vitesses incertaines après cet accrochage. “Le mécano m’a proposé mon vélo de rechange mais je croyais qu’il avait des roues en alu comme le vélo de rechange de l’an passé. J’ai donc préféré faire la bosse avec mon vélo”. Il a alors dû faire attention à préserver sa monture. Ce qui ne l’a pas empêché de se montrer à son avantage. “Au pied de la première montée, j’étais vers la 40e position. Je suis remonté jusqu'à sortir en contre seul et revenir sur les trois échappés en haut”. Mais le quatuor est rapidement avalé.

Puis c’est son coéquipier Antoine Raugel qui a bougé dès le début de la seconde ascension, accompagné de Valentin Paret-Peintre (AG2R Citroën U23) et Juan Ayuso (Team Colpack-Ballan). Et comme la veille au Trofeo Piva, l’Espagnol s’est envolé seul vers la victoire. Intouchable ? Ce n’est pas le sentiment d’Alexandre Balmer. “Franchement, je pense que c’était possible de le suivre. Mais bon, avec des si”, sourit-il. Le Romand a fait “hyper gaffe” pour ne pas avoir un problème mécanique qui aurait pu lui être fatal. “Je ne voulais pas péter mon dérailleur. J’ai été prudent. Ce n’était pas dérangeant dans le final qui était plat, avec le grand plateau”. Derrière l’homme de tête, le Suisse a été très actif. Sorti en compagnie de six coureurs dont Antoine Raugel, il est reparti dans le dernier kilomètre avec le Croate Viktor Potocki (Ljubljana-Gusto-Santic). “Nous étions plusieurs de l’équipe présents dans le final, on a bien joué le coup, apprécie-t-il. Ce n’est que le début de saison. On a un collectif très fort”.

DES RECORDS DE PUISSANCE

À Cordignano, l’Espoir 3 obtient son premier podium international depuis sa sortie de la catégorie Juniors. “Je continue d’apprendre. L’an passé, ce n’était que ma première année dans une équipe sur route”. S’il est fort physiquement, il a bien conscience d’avoir encore des lacunes. “À Paris-Troyes, je me suis arrêté pisser en étant dernier du peloton, et derrière quand je repars, il y avait des lâchés donc les commissaires ont fait un barrage… J’ai mis un tour et demi à rentrer sur le peloton”.

Malgré la période incertaine, Alexandre Balmer assure ne pas se poser trop de questions. Il profite de sa chance de pouvoir alterner les courses avec la Continentale et la WorldTeam - il devrait participer au Tour de la Communauté valencienne du 14 au 18 avril -. Sans oublier le VTT puisqu’il disputera ce week-end une compétition internationale en Italie. Avec toujours cette volonté d’apprendre pour obtenir des résultats dignes de son potentiel. “Je suis content d'avoir répondu présent avec un résultat ce lundi”. Le Champion du Monde Juniors de VTT 2018 se savait en forme avant de se rendre en Italie. “Ces derniers jours, j’ai battu des records de puissance à l'entraînement. Je me sens vraiment fort en ce moment. Je dois encore m’affûter. Je suis content car je suis de mieux en mieux”, dit le coureur qui avait connu un hiver compliqué (lire ici).