Eglantine Rayer : « Super étonnée d’être là »

Crédit photo DR

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La série se poursuit. Depuis que le Trophée Alfredo Binda a lancé une version Juniors Femmes de son épreuve en 2015, il y a toujours eu une Française sur le podium. Juliette Labous, Clara Copponi - deux fois dont une victoire en 2016 -, Jade Wiel puis Léa Curinier s’étaient ainsi succédées sur le podium jusque-là. Pour l’édition 2021, disputée ce week-end, c’est cette fois-ci la Normande Eglantine Rayer qui a permis aux Bleues de Julien Guiborel d’avoir une fois encore une représentante sur le podium. L’adolescente de 16 ans, qui réside à Neuvy-au-Houlme (Orne) - et qui envisage de se lancer dans des études de psychologie après son Baccalauréat -, est revenue sur sa performance italienne pour DirectVelo.

DirectVelo : Comment as-tu vécu cette première expérience à l’international ?
Eglantine Rayer : C’était compliqué pour moi sur le début de course. Pendant les premiers tours, j’ai trouvé que ça frottait beaucoup. C’était très tendu, il y avait de grands mouvements dans le peloton. Je suis restée à l’arrière du peloton, voire parfois légèrement décrochée. J’ai pris deux cassures pendant la course, je n’étais pas bien du tout. C’était un chantier. Je n’y croyais pas trop, j’avais du mal à faire le taff.

« J’AI CRU QU’ON ALLAIT SE FAIRE BOUFFER SOUS LA FLAMME ROUGE »

Comment t’es-tu remise “à l’endroit” ?
J’ai fait l’effort de me replacer au pied de la dernière bosse du circuit, au dernier tour. Nous étions encore deux de l’équipe à ce moment-là, avec Floraine (Bernard). Elle m’a dit qu’elle ne se sentait pas super bien. J’avais prévu d’attaquer dans la seconde partie de la bosse mais la Championne d’Italie (Francesca Barale, NDLR) l’a fait avant moi. On s’est retrouvées à cinq devant. Il a ensuite fallu négocier la descente. Je n’aime pas ça du tout mais je me suis forcée car ça aurait été vraiment dommage de perdre les roues à ce moment-là de la course. J’ai débranché le cerveau. Le peloton n’était vraiment pas loin, je voyais que ça revenait fort. J’ai cru qu’on allait se faire bouffer sous la flamme rouge mais finalement, ça a tenu d’un rien. J’étais super étonnée d’être là. J’ai passé la Championne d’Italie in-extremis, vingt mètres avant la ligne, pour finir sur le podium.

N’as-tu pas le sentiment qu’il était possible de faire encore mieux si tu n’avais pas laissé tant d’énergie - mentalement comme physiquement - en cours de route ?
C’est vrai qu’avec du recul, je me suis dit que c’était dommage d’avoir perdu du jus sur des choses inutiles. Je suis comme ça, à chaque course j’ai tendance à repenser aux erreurs que j’ai commises et donc à avoir des regrets. Mais d’un autre côté, est-ce que je peux avoir des regrets après un podium sur une manche de Coupe des Nations, pour mes débuts chez les Juniors ? En début de course, je ne pensais même pas aller au bout (sourire). Les premiers tours étaient vraiment horribles pour moi. J’aurais peut-être pu faire certaines choses différemment, il va falloir que je travaille sur certains points pour me faire encore plus violence. Mais c’est déjà pas mal, je trouve.

« J'ÉTAIS COMPLÈTEMENT LARGUÉE »

L’automne dernier, suite à ta nouvelle médaille sur le Championnat de France Cadettes, tu expliquais ne pas savoir quoi attendre de tes débuts chez les Juniors (lire ici). En sais-tu un tout petit peu plus suite à cette première expérience italienne ?
Oui, il y a une grosse différence. Je ne m’y attendais pas. Enfin… pas dans ces proportions. C’est très nerveux. Je me suis dis que si ça bougeait comme ça sur une course française, ce serait tombé plein de fois. J’ai réalisé que j’avais encore une grosse marge de progression dans plein de domaines, notamment pour frotter. Mais aussi pour descendre. Je l’avais déjà remarqué lors du stage de l’équipe de France dans le Gard, en février. Dans les descentes, j’étais complètement larguée (sourire). Toute l’avance que je prends en montée, je la perds dans les descentes… Je travaille sur cet aspect-là, depuis. Et cette expérience sur le Binda m’incite encore plus à travailler les descentes et toutes les parties techniques. C’est une grande motivation.

Tu ne pourras malheureusement pas confirmer cette bonne prestation dans les semaines à venir…
Oui, je n’ai aucune course de prévue au calendrier pour l’instant, à cause de la covid. Tout est annulé. Heureusement qu’il y a eu cette première course car j’en avais marre de me contenter des entraînements, tout l’hiver, sous la flotte… Mentalement, ça devenait dur. Mais le stage de l’équipe de France puis cette manche de Coupe des Nations m’ont permis de retrouver la motivation. J’espère que je vais vite pouvoir retrouver la compétition, maintenant.

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