La Conti Groupama-FDJ a un groupe « avec beaucoup de talent »

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

Crédit photo Cédric Congourdeau - DirectVelo

Le 2 mars prochain, sur Le Samyn (1.1), la Groupama-FDJ Continental débutera sa troisième saison dans le peloton. Après s'être une nouvelle fois largement renouvelée à l'intersaison, avec notamment le passage de trois coureurs - Clément Davy, Lars van den Berg et Jake Stewart qui avait franchi le pas en fin de saison - au sein l'équipe première, la formation basée à Besançon pourra compter sur un effectif toujours aussi international (voir ici). Son manager Jens Blatter fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : À moins d'une semaine de la reprise, dans quel état d'esprit l'équipe aborde-t-elle la saison ?
Jens Blatter : L'état d'esprit est très bon ! Nous venons de finir un stage d'une dizaine de jours en Italie (à Alassio, en Ligurie, NDLR), et on a vu que les jeunes étaient en forme et motivés. C'est un bon groupe, avec beaucoup de talent.

Comment s'est passé ce stage en Italie ?
Au début, nous étions un peu inquiets à cause de la Covid, qui aurait pu empêcher les déplacements des Britanniques ou des Néerlandais. Mais ça s'est bien passé. Tout le monde a bien travaillé. L'Italie était plus simple que l'Espagne au niveau du voyage. Ça nous a aussi permis de réaliser des entretiens individuels. Marc et Yvon Madiot sont venus nous voir. J'étais vraiment content qu'ils soient là. Ça permet de montrer aux jeunes qu'on compte sur eux.

« TOUT LE MONDE RECHERCHE LES MEILLEURS JEUNES »

Peux-tu présenter les nouveaux coureurs ?
Marijn van den Berg est un sprinteur capable d'avoir du punch. C'était peut-être celui qui marchait le plus fort au stage, il est déjà prêt. Raït Arm, Joe Pidcock et Lorenzo Germani sont des coureurs offensifs, même si le premier est un sprinteur, le deuxième plutôt un rouleur et le troisième grimpe bien. Nos deux Néo-Zélandais ont des profils différents. Laurence Pithie est d'abord un pistard avec de la vitesse, là où Reuben Thompson est un pur grimpeur. Antoine Raugel aussi marchait fort lors du stage. Il a plus d'expérience que les autres. Il aura de la liberté cette saison, mais c'est vrai que dans le comportement, il a un profil de capitaine de route. Enfin, Enzo Paleni est vraiment complet. C'est un futur coureur de courses par étapes.

Huit coureurs sont arrivés à l'intersaison, et huit sont partis. A-t-il été plus facile que les autres années de constituer l'effectif ?
Au contraire, c'est chaque année plus difficile. Tout le monde recherche les meilleurs jeunes, et beaucoup de WorldTeams viennent recruter ces coureurs de plus en plus tôt. Ça complique forcément la tâche. Nous, on essaie de proposer un projet différent aux coureurs. Un projet de formation global, où le but est de faire progresser les coureurs physiquement, mais aussi mentalement. Cet aspect est aussi important que le sportif.

Justement, quel bilan tires-tu de l'équipe après ces deux premières saisons ?
Le bilan est très bon. Même s'il n'y a pas forcément beaucoup de victoires, on a réussi à faire passer de nombreux coureurs en WorldTour, aussi bien chez nous, ce qui reste l'objectif initial, mais aussi dans d'autres équipes. Un tel renouvellement chaque hiver n'était pas forcément l'idée à la base, mais on ne va pas retenir ceux qui ont l'occasion d'aller voir plus haut. On essaie aussi de toujours apporter des améliorations. On a vu qu'il était compliqué de faire venir les meilleurs Juniors français, et c'est pour cela qu'on a mis en place cette année un programme de détection mené par Benoît Vaugrenard.

Parle-nous de ce programme de détection...
On sait que l'écart de niveau entre les rangs Juniors et les Espoirs est parfois important. Le but est donc de réduire cet écart. Les trois coureurs que nous suivons (Louka Lesueur, Eddy Le Huitouze et Lenny Martinez, NDLR) étaient d'ailleurs présents au stage en Italie. Ils ne sont pas restés longtemps, mais ça leur a permis de découvrir l'équipe, et de parler avec le staff et les coureurs. Ce sont trois jeunes très forts. Même s'ils sont trop jeunes pour courir avec nous (Eddy Le Huitouze intégrera l'équipe en 2022, lire ici), ils devraient à nouveau participer à un stage avec l'équipe en juillet prochain en Suisse.

« FAIRE MONTER LES JEUNES LE PLUS SOUVENT POSSIBLE »

Maintenant que la saison est lancée, les coureurs vont-ils être réunis au siège de l'équipe à Besançon ?
C'est l'objectif. Nous venons de finir les appartements, et on va pouvoir loger tout le monde dès lundi prochain, pour au moins une durée de six semaines. Ce sera davantage pour nos deux Néo-Zélandais, qui devraient rester jusqu'à la fin de la saison. En plus, avec le Tour Alsace ou le Val d'Aoste, Thompson a une partie de ses objectifs à partir du mois de juillet...

Quel sera le programme de l'équipe dans les prochaines semaines ?
Nous allons donc reprendre avec Le Samyn, avant de disputer le GP Jean-Pierre Monseré (le 7 mars) et Paris-Troyes (14 mars). Nous irons ensuite en Slovénie pour le GP Adria Mobil (28 mars), puis en Italie pour disputer des courses Espoirs comme le Giro di Belvedere ou le Trofeo Piva. Plus tard, on espère performer sur Liège-Bastogne-Liège ou Paris-Roubaix Espoirs, et en deuxième partie de saison sur des épreuves montagneuses comme le Tour du Val d'Aoste ou la Ronde de l'Isard. Il y a déjà eu pas mal d'annulations, donc on espère que ça va tenir comme prévu. Si ce n'est pas le cas, alors on fera des stages.

On imagine que dans le même temps, certains feront toujours la passerelle avec l'équipe première...
Oui, ça reste quelque chose de très important pour nous. Même si des courses risquent encore d'être annulées, on va essayer de le faire le plus souvent possible. Ce sera d'ailleurs le cas dès la semaine prochaine, avec Alexandre Balmer qui disputera le Trofeo Laigueglia avec l'équipe WorldTour. Je pense aussi à un sprinteur comme Paul Penhoët (lire ici), qui marchait bien au stage, mais qui n'aura malheureusement pas beaucoup de courses pour lui en seconde partie de saison. J'ai parlé du programme de détection qui a pour but de réduire l'écart entre les Juniors et les Espoirs. Et bien là, c'est pareil, mais entre les Espoirs et les pros.

Pour résumer, qu'est-ce que serait une année 2021 réussie pour la Groupama-FDJ Continental ?
Tout simplement faire progresser nos jeunes coureurs, et en faire passer le plus possible à l'échelon supérieur. 

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