Elliot Phillippon en avait entendu parler, il connaît désormais pour de bon la taille de la marche qui sépare le monde Juniors des rangs Élites. 16e du Challenge Morphologics-DirectVelo Juniors l’an passé, l’Ariégeois a effectué ses débuts parmi les grands cette saison sous les couleurs du GSC Blagnac Vélo Sport 31. Non sans difficultés, à l’image de la Ronde de l’Isard, son objectif majeur de la saison, où il a eu beaucoup de mal à exister (voir sa fiche de résultats). “Il y avait un gros niveau, c’était dur, et en plus je me suis mis la pression. C’était le gros rendez-vous que j’avais coché, une course internationale chez moi, dans l’Ariège. J’étais à domicile. J’ai voulu prendre des coups en début de course mais j’étais simplement trop juste. J’ai subi. C’est frustrant mais ça reste une belle expérience, avec ma famille au bord de la route”, se souvient-il pour DirectVelo.

Cette Ronde de l’Isard est peut-être arrivée un peu tard dans la saison pour l’Espoir 1ère année. Fin septembre, il avait déjà perdu beaucoup de jus, tant physiquement que psychologiquement. “Il y avait moins de courses pour se montrer et j’avais beaucoup misé sur l’Isard. J’en ai sûrement trop fait pendant le confinement. Je suis arrivé sur les courses de reprise très en forme. D’ailleurs, j’ai directement fait un Top 5 pour ma reprise (lire ici) et en fait, ça a été mon meilleur résultat de la saison (rires). Après l’Isard, j’ai coupé trois-quatre jours puis j’ai réussi à retrouver un second souffle. J’ai osé tenter un peu plus de choses sur les dernières courses mais sans faire de résultats”.

Pas question de tirer un bilan négatif de cette saison pour autant. Au contraire, l’ancien vainqueur de deux manches du Tour PACA 2019 préfère relativiser et voir à plus long terme. “Je m’attendais à ce que ce soit difficile. On ne s’appelle pas tous Remco (Evenepoel). On ne peut pas tous directement tout écraser dès notre première année en Espoirs. Faire la bascule depuis les Juniors est toujours particulier mais cette saison, avec ce qu’il s’est passé, c’était encore plus particulier. Malgré un calendrier léger, je garde plein d’enseignements de cette saison. J’ai pris beaucoup d’expérience au côté de Maxime Agut ou de Clément Jolibert, qui ont marché fort sur certaines belles Élites. C’était chouette, j’ai pris de la caisse”. Ses perspectives à plus long terme restent ainsi les mêmes qu’il y a douze mois. “J’ai toujours les mêmes ambitions de passer au-dessus d’ici la fin de mes années Espoirs, comme 90% des mecs du peloton, mais il faut prendre les choses dans l’ordre. J’aimerais déjà pouvoir jouer un peu plus les premiers rôles l’an prochain”, concède l’étudiant, par correspondance, en deuxième année de BTS Négociation Relation Client, prêt à se lancer dans un nouveau stage de huit semaines dans un magasin de cycles, là même où il a déjà connu une première expérience cette année. “Mais la priorité reste le vélo pour l’instant et maintenant, il me tarde déjà de passer à la saison 2021 !”.