On a retrouvé : Marc Staelen

Crédit photo Www.sudgirondecyclisme.fr

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Marc Staelen veut revenir dans le milieu du vélo. Après avoir arrêté sa carrière cycliste fin 2016 à Creuse Oxygène Guéret, le garçon de 38 ans lorgne sur un poste d'animateur sportif au vélodrome de Limoges métropole. L'ancien coureur d'Agritubel évoque pour DirectVelo ses souvenirs et sa nouvelle vie.

DirectVelo : Comment vis-tu cette période de confinement ?
Marc Staelen : Je me retrouve, avec mes enfants, à Limoges. J'ai un garçon de 4 ans et une petite fille de 17 mois. Ma femme a récemment repris le travail. J'ai la chance d'avoir un petit bout de terrain. On est confiné à la maison, on n'a pas trop à se plaindre. On l'a achetée il y a un an. Tout se passe bien pour nous, la famille va bien. C'est un peu long, mais je m'occupe des enfants.

Que fais-tu dans la vie désormais ?
J'étais vendeur de cuisines aménagées depuis que j'avais arrêté ma carrière de cycliste fin 2016. En août dernier, la franchise nationale a fermé du jour au lendemain. J'ai eu un licenciement économique. Je suis donc au chômage. J'ai passé des bilans de compétence. J'ai refait quelques piges avec le Comité de Nouvelle-Aquitaine. J'étais avec Maxime Médérel à la dernière manche de la Coupe de France Juniors sur route. J'ai fait les manches de la Coupe de France de cyclo-cross et le Championnat de France avec François Trarieux. J'y étais en tant qu'accompagnateur comme j'ai un BF3. Je faisais mécanicien, aussi. Ça m'a permis de revenir dans le milieu.

« EN COURS DE RECONVERSION »

Ton but est donc de revenir dans le milieu du vélo ?
Je suis en cours de reconversion. Je suis dans un processus de réinscription pour passer les tests de sélection au DEJEPS, au CREPS de Poitiers. J'ai postulé pour rentrer en formation. J'avais déjà passé les tests il y a cinq ans et ça n'avait pas pu fonctionner par rapport à l'emploi que je devais avoir. J'avais préféré ne pas suivre la formation et repartir dans le vélo encore deux ans à fond.

As-tu un poste dans le viseur ?
J'ai postulé pour un poste d'animateur sportif au vélodrome communautaire de Limoges métropole. Il y a eu un appel à candidatures. Il y a déjà une personne en poste qui a besoin d'aide. J'ai eu un premier entretien. Je devais en repasser un autre mais le confinement est arrivé.

Tu dois continuer à suivre l'actualité du vélo...
Je la suis tout le temps, je vais toutes les semaines sur DirectVelo. Je regarde les copains. Même quand j'étais dans le commerce, j'allais voir des courses dans le coin les week-ends. J'ai vu Mickaël Guichard commencer, je suis super admiratif de ce qu'il fait aujourd'hui. J'étais près de lui les premières années. Je vois qu'il a une science de la course énorme. J'ai également coaché le Champion de Nouvelle-Aquitaine, Mathieu Morichon. J'ai toujours un oeil sur tout et j'ai des nouvelles de pas mal de coureurs ou d'anciens comme Christophe Agnolutto. 

« PAS DANS LE COUP TOUT DE SUITE »

En 2004, après tes années Espoirs, tu avais signé chez Agritubel-Loudun 86. Savais-tu à ce moment-là que l'équipe allait devenir professionnelle l'année suivante ?
Ils m'avaient contacté par rapport à ça. J'étais en pourparlers avec Jean Delatour jusqu'au mois de décembre et ça ne s'était pas fait au dernier moment. J'étais un peu déçu, c'était dur de se relancer. J'avais fait une grosse fin de saison, j'avais fait 2e de Paris-Tours, j'avais gagné le Boischaut. Denis Leproux m'a appelé et m'a dit qu'ils avaient le projet de monter une équipe professionnelle. Il m'a proposé de venir et m'a dit que je ferai peut-être partie des personnes susceptibles de passer pro à la fin de l'année. J'ai sauté tout de suite sur l'occasion.

Tu es finalement passé professionnel en 2005 avec Agritubel mais la saison a été compliquée...
J'ai chuté vers le mois de mai. Depuis le début de saison, ça n'a jamais été ça. Ce fut une erreur de ma part, je n'ai pas été présent tout de suite. J'arrivais tout juste à Limoges, il y avait le changement de vie et de cadre. Je me dis ça avec le recul. J'aurais peut-être dû le faire avant ou après. Je n'ai pas été dans le coup tout de suite. Je courais très peu, une fois par mois. J'avais besoin de faire beaucoup de jours de course pour être en forme. Après, j'ai été un peu malade. Puis, quand on n'a pas trop la confiance, on gamberge vite. Ce n'était pas forcément un bon moment, mais ça m'a servi plus tard au niveau psychologique. J'ai gardé de très bonnes relations avec certains coureurs, ils m'encadraient bien. J'avais le rôle d'équipier, j'aimais ça.

Tu as eu un traumatisme crânien lors de cette chute. Gardes-tu des séquelles ?
J'ai des bonnes migraines assez régulièrement. Il n'y a pas eu de conséquences tout de suite, mais j'ai commencé à avoir des petits soucis 4-5 ans après. Le choc avait été assez violent, j'avais convulsé. Je n'avais pas de casque à l'entraînement, on n'était pas trop obligé de le mettre à l'époque. En voyant des ostéos, ils m'ont fait comprendre qu'au niveau du crâne, des choses avaient un peu bougé. Je continue à faire des séances d'ostéopathie une fois tous les trois mois, ça me fait du bien.

« JE RAISONNE DIFFÉMMENT »

En as-tu voulu à Agritubel de ne pas t'avoir conservé pour l'année suivante ?
Au début, oui. Aujourd'hui, je me dis que c'est dommage, je raisonne différemment. Je me dis plusieurs choses. Peut-être que je n'étais pas prêt ou fatigué à ce moment-là car ça faisait plusieurs années que je marchais pas mal et que ça ne s'était jamais concrétisé que je passe pro. Cette année-là, je n'étais peut-être pas prêt ou j'étais lassé. Je n'étais peut-être pas tombé au bon moment avec la bonne structure. Au niveau de la Ligue, c'est la seule année où ils ont autorisé les équipes à prendre des néo-pros pour un an uniquement. Quand on ne court même pas une saison, c'est dur de faire voir ce qu'on vaut. On nous prend et on nous jette. Je trouve ça un peu dommage. Si ça se trouve, j'aurais pu refaire une deuxième année et me remettre en selle. Je n'ai pas pu voir ce que ça pouvait donner.

En 2006, tu es donc retourné chez les amateurs à l'AVC Aix-en-Provence...
J'ai arrêté en août. Je n'étais pas dedans, j'ai eu une mononucléose. Je faisais la route Limoges-Aix assez régulièrement. J'ai accusé le coup de ne pas repartir chez les pros. La mononucléose a achevé ma saison. Je leur ai dit que j'avais trouvé un travail et que j'allais arrêter. Ils ont compris et j'ai passé une belle petite saison à l'époque. Je suis devenu réparateur et vendeur de cycles dans un Intersport.

Finalement, tu as repris la compétition en 2009, au CRC Limousin !
J'ai perdu mon boulot. Le temps de retrouver un travail, je me suis amusé à faire du vélo pour perdre du poids. J'avais pris dix kilos. Je m'amusais avec les copains à faire 3-4 heures tous les jours. Je me suis dit ; pourquoi ne pas aller à l'Essor Basque ? Et c'est vite revenu. J'ai pris du plaisir, mais je ne remarchais pas tout de suite au niveau Élite. Il fallait quand même digérer les deux saisons où je n'avais pas fait de sport du tout. J'avais des hauts et des bas.

« J'ÉTAIS UN BAROUDEUR »

Puis, tu as retrouvé le Blois CAC 41 et la DN1...
J'étais capitaine de route à Blois. Il y avait Morgan Lamoisson, les frères Samokhvalov ou encore Jérémy Ortiz. Je briefais un peu tout le monde, je prenais du plaisir sur les courses à faire ça. À la fin, ça ne s'est pas super bien passé au club. Je suis parti au Top 16. J'ai fait trois belles saisons en tant que capitaine de route. J'ai vraiment pris du plaisir avec Blanquefort et Paillot. J'étais là pour "driver", pour être le second du directeur sportif, Stéphane Bauchaud.

Enfin, tu es revenu dans le Limousin à l'EC Felletin Ussel Creuse Corrèze...
Le président du Comité de Limousin m'avait approché pour me dire qu'il y avait un projet de vélodrome dans la métropole de Limoges. Ils avaient besoin de quelqu'un d'expérience pour tenir ce rôle-là. Il fallait donc que je revienne dans un club du Limousin pour recommencer quelques formations et faire quelques encadrements. Je me suis dit que c'était une belle reconversion même si finalement, ça ne s'est pas fait à l'époque. J'ai encadré des jeunes comme Mickaël Guichard et Victor Tournieroux. J'ai aidé François Trarieux dans des stages de préparation.

Que gardes-tu comme souvenirs de carrière ?
Mon plus beau souvenir est d'avoir gagné le Kreiz Breizh quand j'étais Espoir. C'était quelque chose d'inattendu, j'étais sorti de nulle part. J'ai vécu des bons moments, ce n'était pas forcément des victoires mais des raids de 150 kilomètres en solitaire. J'étais un baroudeur. Je me rappelle aussi de ma victoire à la dernière étape du Tour de la Manche. Je venais d'arriver dans le club à Felletin et c'était quelque chose de très émouvant. Sans oublier l'année où Sylvain Blanquefort a gagné les Boucles de l'Artois avec le Top 16. J'ai fait l'aboyeur pour que les jeunes roulent face aux équipes plus aguerries. À l'arrivée, c'était une émotion forte.

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