La Grande Interview : Adrien Legros

Crédit photo Myriam Salles

Crédit photo Myriam Salles

Fin 2011, Adrien Legros sortait des rangs Juniors avec une solide réputation et son avenir s’annonçait doré. Le Francilien avait terminé l'année avec une victoire au général du Grand Prix Patton (Coupe des Nations), une place de 2e à la Classique des Alpes ou encore une 7e place au Championnat d'Europe. Il était devenu l'un des tauliers d'une Équipe de France composée d'Olivier Le Gac, Guillaume Martin, Alexis Gougeard, Pierre-Henri Lecuisinier, Florian Sénéchal ou encore Pierre Latour. Mais lui n'aura jamais l'occasion de signer un contrat pro. Il s'est vite retrouvé en difficulté au Chambéry CF où il a passé ses trois premières années Espoirs. Puis il a enchaîné les saisons en DN1 et les clubs. En quatre ans, il est passé de Sojasun espoir-ACNC à l'Océane Top 16, après une expérience d'un an chez Côtes d'Armor-Marie Morin-Véranda Rideau. Bien loin de la trajectoire de son ami Pierre Latour, devenu l’un des hommes forts d'AG2R La Mondiale. “Je regrette vraiment de ne pas avoir eu ma chance chez les pros”, reconnaît celui qui s'est fixé un dernier challenge en tant que coureur. A 26 ans, il entend aider le club normand de Moyon Cyclosport, non-labellisé, à grandir.

DirectVelo : Après sept années en DN1, dans quel état d’esprit as-tu débuté la saison 2019 ?
Adrien Legros : J'ai complètement changé de cap et de projet. Je suis resté sept ans en DN1 et aujourd'hui je suis à Moyon Cyclosport. C'est sûr que c'est complètement différent. Si ça avait dû marcher pour moi, ça l'aurait déjà fait... Il fallait partir sur autre chose. Je suis content du projet et de ce qu’on fait pour le moment à Moyon. Il y a encore beaucoup de choses à améliorer. Le club manque d'expérience. J'ai été approché dans cette optique par Pierrick Leclerc, qui est vice-président et coureur (lire ici). J'ai bossé cet hiver et j'ai pour ambition de ne faire encore que du vélo cette saison. Si je n'arrive pas à être trop sérieux, j'irai certainement travailler. Pour le moment, ce n'est pas le cas.

As-tu pensé arrêter le vélo l'hiver dernier après une année difficile à l'Océane Top 16 ?
La saison dernière a en effet été compliquée. Avec ma compagne, nous avons eu tous les deux la mononucléose, en mars. Je n'avais déjà pas fait un bon hiver car j'avais bossé à temps plein pendant trois mois. J'avais été recruté par l'Océane Top 16 pour épauler Clément Saint-Martin en tant que capitaine de route. Mais je n'ai jamais pu mettre en route. J'ai fait des petits résultats, mais rien de plus. J'avais le moral à zéro en fin de saison dernière. Mais en fait, je voulais déjà arrêter le vélo en sortant de Côtes d'Armor-Marie Morin l'année précédente.

Pourquoi avoir changé d'avis ?
Je venais de gagner Paris-Vierzon et je ne voulais pas partir après m'être imposé sur une Élite. Je trouvais ça dommage et surtout, je n'en avais pas vraiment envie. Stéphane Bauchaud m'a appelé et j'ai décidé de rempiler pour un an. Je lui avais dit en revanche qu'il était certain que je ne faisais qu’une année au Top 16. J'habitais loin d'Angoulême alors c'était compliqué financièrement. Pour 2019, j'ai là aussi hésité à continuer. Moyon m'a sollicité, tout comme des DN2 et DN3. Dans ma tête, soit je refaisais une dernière année en DN1 en mettant tout pour réussir, soit je partais sur autre chose. Habitant à Caen, il aurait fallu rejoindre une DN1 comme Rouen ou Côtes d'Armor mais je n'ai eu aucun contact, alors c'était vite réglé. Le projet de Moyon m'a plu. J'ai toujours été du style à aider les autres plutôt qu'à penser à leur la faire à l'envers . Ça a toujours été un grand plaisir pour moi d'aider quelqu’un à gagner. J'ai un peu d'expérience même si je n'ai jamais été professionnel. J'ai disputé plusieurs épreuves de Classe 2. C'est avec plaisir que j'apporte mon expérience à une équipe qui n'a que deux ans d’existence. Je suis investi à 100 %. Je suis motivé ! J'espère que ça durera.

« ENVIE DE M'INVESTIR A MOYON »

Comment vois-tu la suite ?
J'ai envie de continuer à m'investir à Moyon. Je cherche des partenaires. J'ai envie de faire évoluer le club à ma petite échelle. Si je peux trouver 1000, 5000,10 000 euros ou beaucoup plus... Et si je peux apporter des résultats ! Je me considère aujourd'hui comme un petit coureur. Dans le peloton, on me dit « le 192, écarte toi ! ». Ce n'est plus « Legros, dégage ». C'est différent. Je suis un coureur opportuniste. Dimanche dernier, j’ai terminé 4e à Yquelon sans être en forme. C'est le meilleur résultat de l'histoire de Moyon. J'ai toujours l'ambition de gagner des Toutes Catégories voire des Élites. Imaginons que le club passe un jour en DN1. Pourquoi pas alors devenir directeur sportif, manager ou autre chose ? J'ai envie de m’investir ici. Le club n'est pas loin de la maison. On me fait confiance. C'est important pour moi.

Tu te vois donc rester dans le vélo après ta carrière ?
C'est dans ce milieu où j'ai le plus d'expérience. J'ai 26 ans et je suis au haut niveau amateur depuis huit ans, sans oublier mes deux saisons Juniors où j'ai été en sélection régionale puis en Équipe de France. Je n'ai donc pas beaucoup d’autres expériences. Le cyclisme, ça me plaît même si je ne suis pas du milieu à la base et que ce n'est pas mon sport de prédilection. Pourquoi pas continuer ?

Comment as-tu débarqué dans le vélo ?
Mon père me disait que j'avais un physique à faire du vélo. J'étais grand et fin. Moi, je faisais du roller, du skate... En 5e, je ne pensais pas du tout au vélo. Je passais ma vie à l'extérieur. Je faisais du VTT avec mes potes. En 4e, je me suis retrouvé comme par hasard avec un gars qui pratiquait. Un jour, je suis allé le voir à une course et le lendemain, son père m'a prêté un vélo. Depuis, je n'ai jamais posé le vélo.

Ça a vite marché pour toi !
J'ai commencé la compétition en Cadet 1ère année. J'ai débuté à l'AS Chelles, un club dans le 77 (Seine-et-Marne, NDLR). J'ai gagné six ou sept fois en Cadet 2. J'ai été approché par Argenteuil. Arrivé là-bas, en J1, j'ai été Champion d’Île-de-France et j'ai gagné des courses de 2e catégorie. J'ai découvert l’Équipe de France l'année suivante.

« C'EST PLUS FACILE EN JUNIORS »

C'est la période où tu as été le plus fort. Penses-tu souvent à cette seconde année Junior ?
Oui, car c'était une super année. Je me souviendrai toujours d'un Pierre Latour qui me disait : « je ne comprends pas comment tu me fais péter dans les bosses ». Nous avions eu un stage avec l’Équipe de France. Je l'avais bien préparé avec mon entraîneur, Frédéric Blanchon, afin de montrer que j'étais capable de faire toute la saison avec la sélection. Ça avait marché, j'ai ensuite toujours été appelé. Le collectif était ultra bon. L'entente était bonne également. On gagnait tout... Je me rends compte aujourd'hui que très peu de coureurs ont connu ce genre de saison. C'était tellement exceptionnel. Nous avions gagné le Championnat du Monde, le Championnat d'Europe, des manches de la Coupe des Nations... C'était un autre vélo. Chez les Juniors, tout le monde ne s’entraîne pas de la même façon. Tu n’as que 20 mecs qui font du spécifique. Ça se fait au physique et au mental. C'est plus facile. En Elite, c'est autre chose.

N'en as-tu justement pas trop fait en Juniors ?
Non. J'estime ne pas avoir beaucoup roulé. Il faut remettre les choses dans leur contexte. J'ai disputé le Mondial, le Championnat d'Europe et la Classique des Alpes, trois dates ultra-importantes où je voulais absolument scorer. J'ai travaillé pour. Je me souviens avoir fait une sortie de cinq heures la semaine de ces trois gros rendez-vous. C'est beaucoup mais ce sont de grosses courses ! Si je ne tombe pas dans le dernier virage de la Classique des Alpes, je suis censé finir devant Pierre Latour (Il termine 2e, NDLR). Au Championnat d'Europe, je finis 3e français mais 7e de la course. Au Mondial de Copenhague, c'était plus décousu mais je termine quand même dans le Top 20. Je n'ai pas fait des grosses séances toute la saison. Sur une semaine, je faisais entre 14 et 18 heures d’entraînement. Ce qui m'a porté préjudice est peut-être d'avoir fait tôt du spécifique mais c'est ce qui me faisait marcher à l'époque. J'étais sérieux à l'entraînement car j'en avais envie. Je ne partais pas faire deux heures de vélo mais deux heures d'exercices. J'ai fait de la course à pied et du tennis avant de commencer le vélo, et on faisait toujours du spécifique dans ces sports-là. C'était normal pour moi de faire des exos à l'entraînement. Aujourd'hui, si je dois faire six heures, je ne vais pas faire des exercices pendant toute la sortie. Le plaisir n'est plus le même car tout est plus long. Chez les Amateurs, le niveau est plus homogène. C'est totalement différent.

A la sortie des années Juniors tu as choisi d'intégrer le Chambéry CF. Tu imaginais alors passer chez AG2R La Mondiale ?
Je ne me suis jamais imaginé chez les pros. Je voyais les autres passer et moi je faisais ma vie. Tout le monde avait une entière confiance en moi, on me disait que je pouvais passer chez les pros. En y repensant, je ne me suis jamais dit « tu vas être pro chez AG2R La Mondiale ». Avec le recul, c'était une erreur. J'étais trop suiveur, je n'avais plus la hargne que j'avais en Junior. Je suis arrivé chez les Espoirs en me disant que j'allais galérer pendant une ou deux saisons. De plus, ça ne s'est pas bien passé du tout à l'école. J'ai lâché un peu le vélo. Je me laissais aller. La seule année où j'ai pensé à passer pro, c'était lors de ma première année à Sojasun, en 2015. J'ai été vice-Champion de Bretagne, j'ai été en Équipe de France Espoirs mais ça ne l'a pas fait. A partir de là, je suis devenu un coureur « DN1 », une sorte de mercenaire. Tant mieux si je pouvais rester dans une équipe, sinon j'allais voir ailleurs. Je ne suis pas quelqu'un qui me prends la tête. Fin 2017, j'ai été remercié de Côtes d'Armor. Ce fût une grande déception car j'avais bossé pour les autres toute la saison. J'ai pensé à ma gueule uniquement le dernier mois et j'ai eu trois résultats pendant cette période. J'aurais bien aimé continuer là-bas car je m'entendais bien avec les coureurs et le staff, mais ça ne passait pas avec le bureau. C'est comme ça...

« IL FAUT ÊTRE UN GRAND PASSIONNÉ AU CHAMBÉRY CF »

Avec le recul, est-ce que le Chambéry CF était une équipe pour toi ?
Aujourd'hui, quand un coureur me demande des conseils avant de choisir son futur club, je ne crache pas du tout sur le CCF. C'est une super école. Avec le Vendée U, c'est le seul vrai centre de formation. Il faut aimer le vélo en arrivant à Chambéry. Aucun mec ne passe pro là-bas uniquement grâce à son talent. Ce sont des passionnés de vélo, ils adorent ça. A Chambéry, on mange, on dort, on pisse vélo... L'hiver, tu vas en boîte avec tes coéquipiers. Tu passes tout l'hiver avec eux. Il faut aimer le vélo car ça parle vélo même s'il n'y a pas que ça. Moi, ce n'est pas mon sport de prédilection, comme je le disais. J'ai eu un coup de cœur pour le vélo car ça a marché très vite. Mais je ne suis pas né dedans. Pour performer au CCF, il faut être un grand passionné et être intéressé par tout. Chacun bosse bien, du docteur aux mécanos. C'est un puits de savoir. Il y a plein de choses à apprendre, mais encore une fois, il faut aimer le vélo. Tu vis loin de chez tes parents, il faut en tenir compte. Je me demande deux ou trois fois par an si c'était une bonne chose d'aller là-bas. Mon expérience sur le vélo n'a pas été très bonne. Je n'ai pas eu de grands résultats mais à côté de ça, ce fut une très bonne expérience de vie. D’un côté, je ne regrette pas d'avoir passé trois ans à Chambéry et de l’autre, si, car ça n'a pas marché... Je ne sais pas si ça aurait fonctionné ailleurs. Je ne saurais pas dire si ça m'a freiné d'aller au CCF. J'ai en tout cas rencontré des très bonnes personnes à Chambéry, aussi bien au club qu’à l'école.

 

Pourquoi, selon toi, n’es-tu pas actuellement chez les pros ?
C'est sans doute en raison d'un manque de sérieux sur pas mal de choses : l'entraînement, la bouffe, le sommeil. Ce n'est pas un manque de réussite. Il faut être sérieux sur tout quand on aspire à passer pro. Il n'y a pas besoin d'être parfait partout, mais il faut être bon dans tous les domaines. Je n'avais pas ça en moi après les années Juniors. J'ai manqué de sérieux sur les entraînements. Tu fais des sorties de 140, 160, 180 kilomètres... Ça te prend une journée entière ou presque.

Et c'est donc là où tu as eu du mal ?
Oui, sur la quantité plus que la qualité. Aujourd'hui, j'ai toujours envie de me faire mal à l'entraînement, mais j'ai des difficultés à faire sept jours de vélo de suite hors compétition. Je n'en suis pas capable mentalement. Faire des semaines à 25 heures, je ne peux pas, excepté pendant les stages car je suis avec d'autres coureurs et que ça dure une semaine. Tout seul, je ne vais jamais aller rouler 20h par semaine.

A quel moment t’en es-tu rendu compte ?
En étant à Chambéry, je voyais bien que ça me gonflait de faire cinq heures de vélo. C'était pourtant ludique car tu roulais dans les cols. Je suis ensuite parti vivre à Rennes et je me suis rendu compte que faire cinq heures de vélo, quand tu n'es plus dans la montagne, c'est très très long. Je m'obligeais à le faire... C'était une contrainte même si j'aspirais à passer pro. J'ai alors compris que quelque chose n'allait pas le faire.

« CE N'ÉTAIT QUE DU BONHEUR »

Que te diras-tu au moment d'arrêter le vélo ?
Les années Juniors, ce n'était pas le vélo. Ce n'était que du bonheur. Je ne regrette pas d'avoir fait ce que j'ai fait car c'était énorme. Je repenserai à tout ça sans me dire que j'étais le troisième meilleur français au classement FFC en 2011. Je suis un garçon humble. Je ne suis pas du genre à aller dire bonjour à quelqu'un en disant « j'ai gagné le week-end dernier ». J'en ai vu des coureurs comme ça. Mais oui, j'aurai forcément le regret de ne pas être passé pro. C'est la vie. Ça n'a pas marché. Si j'avais vraiment voulu être pro, je m'y serais sûrement mis plus sérieusement. Je n'ai pas une vie de rêve par rapport à certains pros qui gagnent beaucoup d'argent tout en se faisant plaisir. Mais je me fais plaisir avec peu. J'ai acheté une maison avec ma compagne. Ça me suffit largement ! Je ne sais pas de quoi l'avenir sera fait. Aujourd'hui, j'ai encore envie de me battre pour Moyon. J'ai des choses à apporter. Je ne vais pas être maillot blanc sur le Tour mais je veux continuer tant que je le peux.

En parlant de maillot blanc, que t'inspire la carrière de Pierre Latour ?
Je suis hyper envieux. Je suis persuadé que j'aurais pu être un bon équipier chez les pros. Je ne suis pas un gagneur même si j'adore me faire mal, faire mal aux autres... Mais je trouve beaucoup plus gratifiant de se battre pour faire gagner quelqu'un. Quand je vois Romain Bardet, il était déjà leader chez les Amateurs. Il n'a jamais été équipier. Avec Pierre, en Espoir 1, ça nous est arrivés de tourner à trois comme des cons en tête de peloton pendant 80 bornes. C'était top ! Pierre est toujours le même. Nous avons un contact très régulier. C'est un mec en or. Je peux aller chez lui quand je veux. Il fait une super carrière. J'ai pleuré quand il est devenu Champion de France chrono. Je lui ai demandé le soir s'il avait vraiment gagné. C'était incroyable. Nous avons passé des belles années ensemble. Savoir que je peux toujours compter sur lui est important. J'ai peu d'amis dans le vélo. Je peux compter sur deux mecs : Pierre et Yannis Yssaad. J'ai voulu me rapprocher d'un coureur en J2 mais ça ne l'a pas fait. C'est le destin. On ne choisit pas ses potes. Il vaut mieux avoir quelques amis dans la réalité que 5000 sur Facebook. Car ceux-là ne sont pas présents quand tu es dans la merde.

« UN PEU HONTEUX »

Quels souvenirs garderont de toi les gens du vélo ?
On parlera de mon manque de sérieux à l'entraînement... C'est perçu comme de la fainéantise pour ceux qui me connaissent de loin. On parlera peut-être de mes années Juniors. J'ai pu également marquer certaines courses Élites. J'ai fait 40 bornes tout seul sur un Tour d'Auvergne. J'ai fait des barouds sympa. J'ai gagné à Vierzon, à Redon-Redon... J'étais lundi à Mortagne-au-Perche et un coureur d'Orléans est venu me voir. Dix ans après, il m'a reparlé d'une course Juniors ! Mais je ne sais pas trop ce qu'il peut se dire sur moi. Et honnêtement, j'accorde peu d'importance au regard des gens. L'important est d'être entouré des bonnes personnes.

Es-tu fier de ton parcours ?
Je le suis tout en étant un peu honteux de ne pas être passé pro malgré les capacités que j'avais. D'après ce qu'on me dit, j'aurais dû passer pro. J'ai été marqué par un mec comme Nans Peters. Il se bat alors qu'il a peut-être moins de capacités que Pierre Latour ou Benoît Cosnefroy. Mais il est très sérieux sur la bouffe, sur l'entraînement... Pour passer pro, il n'y a pas besoin d'avoir un énorme moteur, mais il faut être sérieux sur tout. Je peux aussi citer Hugo Hofstetter. Je me souviens d'un stage en Alsace avec l’Équipe de France Juniors. On a croisé un mec qui “ne ressemblait à rien”. Il avait un vélo « tunné », avec une guidoline en or. Il avait les yeux pétillants en nous voyant. C’était Hugo... On l'avait croisé et il avait fait demi-tour pour rouler avec nous, puis il voulait venir tous les jours. Il n'excellait pas chez les Juniors. On ne le connaissait pas mais il a bossé. Maintenant, il « claque » des courses chez les pros. Cela prouve encore une fois qu’il ne faut pas se fier aux années Juniors, c’est un autre vélo.

Arrêteras-tu le vélo avec des regrets ?
Je regrette vraiment de ne pas avoir eu ma chance chez les pros. Je me serais vu faire une carrière d'équipier. Il y a des coureurs que l’on ne connaît pas beaucoup et qui ont fait carrière. Je pense à Guillaume Bonnafond, qui était connu de peu de personnes. Il n'a jamais été mis en avant, mais il a fait carrière. Anthony Delaplace, c'est un peu pareil. Ils ont perduré. Ils se sont donné les moyens de réussir. J'aurais pris le vélo différemment en étant pro. Ça serait passé d'une contrainte à une obligation professionnelle. J'aurais été plus rigoureux.



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