On a retrouvé : Thomas Bouteille

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Thomas Bouteille en a vu passer, des coureurs, au sein du CC Etupes. Durant toute une décennie, de 2006 à 2015, le Franc-Comtois a porté les couleurs du club de DN1. Arrivé tardivement dans le monde du cyclisme, le veillant baroudeur avait finalement été contraint de mettre un terme à son aventure avec sa formation de toujours à 35 ans, poussé vers la sortie par les dirigeants. Aujourd’hui, le garçon ne garde que du positif de cette longue expérience, qui lui aura permis de côtoyer quelques-uns des plus grands noms du peloton tricolore actuel. DirectVelo a retrouvé la trace de Thomas Bouteille, entre le Doubs et la Suisse. 

DirectVelo : On t’avait laissé, fin 2015, sur un sentiment d’inachevé de ta part…
Thomas Bouteille : Sur le coup, je n’avais pas très bien pris le fait que le CC Etupes ne me garde pas pour la saison 2016. J’étais quand même au club depuis très longtemps et je ne comprendrais pas trop cette décision. Mais c’est surtout la façon dont cela s’est fait qui m’avait déçue. Je ne l’avais même pas appris par les dirigeants eux-mêmes mais par quelqu’un de l’extérieur. J’étais déçu. Enfin bon… C’est de l’histoire ancienne désormais, et je ne regrette pas tous les bons moments passés au sein de cette équipe, pendant de nombreuses années.

Il n’y a donc aucune amertume, avec le recul ?
Non, ça n’a pas gâché tout le reste. Je suis fier d’avoir fait partie de cette équipe durant une bonne petite partie de ma vie. C’était une superbe expérience personnelle, avec de très belles rencontres humaines.

Lorsque tu nous avais fait part de ta déception à l’époque, on t’imaginait désireux de rester au club, peut-être dans l’encadrement ?
Je comptais d’abord continuer en tant que coureur, au moins une année supplémentaire. Mais ensuite, j’aurais effectivement été intéressé par un poste de directeur sportif adjoint, ou quelque chose comme ça. Bon, sans  doute que le budget du club ne le permettait pas. J’étais vraiment bien dans ce club et ça me faisait envie de continuer avec eux.

Durant cette décennie passée au CC Etupes, tu as vu évoluer de sacrés coursiers !
Il y a trois coureurs en particulier qui m’ont vraiment marqué : Warren (Barguil), Thibaut (Pinot) et Rudy (Molard). J’ai de suite compris qu’ils allaient devenir de très bons coureurs, même si l’on ne pouvait pas savoir qu’ils allaient marcher à ce point… Physiquement, on voyait de suite qu’ils étaient au-dessus du lot mais surtout, ce qui me marquait chez eux, c’était leur force mentale. C’était bluffant, vraiment. Je continue de suivre leur parcours à la télé et c’est un plaisir.

Tu as aussi longtemps côtoyé Jérôme Gannat, qui a quitté ses fonctions au club cet hiver pour rejoindre la Continental de la Groupama-FDJ…
Il a marqué l’histoire du club, c’est évident. Beaucoup de coureurs sont passés professionnels grâce à lui, ou du moins, en partie grâce à lui. Je me souviens qu’il arrivait à mettre les jeunes dans de très bonnes conditions, et en confiance. Il a fait du beau boulot.

« A 35 ANS, J’AVAIS TOUJOURS L’ENVIE ET LA FRAÎCHEUR »

Quelle image penses-tu avoir laissé dans le peloton ?
L’image de quelqu’un qui en voulait et qui ne lâchait pas souvent l’affaire. L’image d’un coureur assez bagarreur.

Ta fin de carrière avait donc été précipitée, mais tu avais tout de même 35 ans. Comment as-tu vécu les mois qui ont suivi ?
Même si la décision m’est tombée dessus comme ça, je m’étais quand même déjà un peu préparé. A mon âge, je savais que j’étais plus proche de la fin de ma carrière que du début. Mais comme j’avais commencé le cyclisme assez tard, j’avais toujours l’envie et la fraîcheur (sourires). J’avais tout de même pris le temps de réfléchir à la suite.

Et la suite alors, justement ?
Cela a été assez facile pour moi de passer à autre chose, puisque dès que j’ai arrêté, j’ai retrouvé un poste dans un magasin de cycle, à La-Chaux-de-Fonds (il habite de l’autre côté de la frontière, près de Morteau, NDLR). J’y travaille toujours et tout se passe bien. En plus, Laurent Colombatto y travaille également avec moi, depuis un an. Et puis, dès que j’ai arrêté, je me suis lancé dans la construction de ma maison. Je me suis retrouvé à travailler toute la semaine et à bosser sur le chantier de la maison les week-ends. Autant dire que je n’avais pas le temps de m’ennuyer, de cogiter, ou même de regretter les moments passés sur le vélo. Je n’y pensais pas beaucoup (sourires). Je suis rapidement passé à d’autres choses, sans cogiter.

Continues-tu de rouler, malgré tout ?
J’essaie de le faire, une à deux fois par semaine. Je me suis aussi mis à la course à pied. C’est plus facile que le vélo pour moi désormais : question de temps. Je fais aussi du ski l’hiver, et je promène en montagne. J’aime toujours les grands espaces !

Te rends-tu toujours sur les courses ?
C’est marrant de me poser cette question car en fait, j’ai vraiment décroché depuis que j’ai pris ma retraite sportive. Mais je compte justement m’y remettre cette saison. Je pense aller sur le Tour du Jura, notamment. Peut-être que l’on s’y verra…



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