Yoann Paillot s’est imposé ce week-end sur le Tour du Loiret (Elite Nationale) grâce à sa victoire sur le contre-la-montre individuel de 15,3 kilomètres autour de Briare. Pourtant, tout n’a pas été simple pour le leader du Challenge BBB-DirectVelo : bordures, chute, déluge, celui qui fêtera ses 25 ans le week-end prochain a dû batailler pour décrocher ses quatrième et cinquième succès de la saison. Le pensionnaire de l’Océane Top 16 raconte son week-end pour DirectVelo.

DirectVelo : Assurer sur les étapes en ligne puis écraser le chrono : le plan était simple pour remporter le Tour du Loiret ?
Yoann Paillot : Sur le papier, c’était effectivement l’idée. J’étais venu ici pour gagner le général. Mais sur le terrain, ça a été difficile et il a fallu que je me fasse mal sur chacune des étapes. Dès le premier jour, l’équipe s’est fait piéger. Un groupe de 18 mecs est parti et nous étions l’une des seules équipes non représentées. On s’est mis tous les six à rouler pour boucher le trou. J’étais obligé de rouler. Finalement, on a limité la casse en ne perdant que 23 secondes pour le général, mais ça aurait pu être plus calme que ça.

« J’AI EU UN PEU PEUR »

Puis tu as fait la course le deuxième jour…
Il y eu des bordures dans le final et un groupe s’est détaché. J’ai pu jouer les premiers rôles et prendre la 7e place de l’étape. Cela m’a permis de reprendre du temps au leader de l’épreuve et à quelques mecs qui avaient fini dans le premier groupe la veille. J’ai pu me rapprocher au général et c’était rassurant avec le chrono. Mais c’était sans compter sur l’étape du dimanche matin, où je me suis une nouvelle fois fait peur. Notre sprinter Alexis Diligeart se sentait bien et j’ai voulu l’emmener. J’ai pratiquement viré en tête à l’entame du dernier virage mais j’ai été pris dans la grosse chute (notamment fatale à Benjamin Le Montagner – lire ici – et Yoan Verardo – lire ici). Heureusement, j’ai pu rallier l’arrivée sans encombre.  

Tu aurais pu tout perdre sur cette chute ?
Sur le coup, j’ai eu un peu peur. J’avais quelques douleurs au genou, mais j’ai senti pendant l’échauffement sur home-trainer que ça n’allait pas me poser trop de problèmes. Du coup, je suis arrivé au départ du chrono assez serein. 

« USANT ET STRESSANT »

Mais là encore, tout n’a pas été simple...
J’ai fait le chrono sous un déluge. Il y avait aussi de grosses rafales de vent. C’était terrible. Quoi qu’il en soit, j’avais de superbes sensations dès le départ. Franchement, après 5 kilomètres, j’ai senti que ça tournait très bien et qu’il allait être difficile d’aller me chercher. J’ai rattrapé deux coureurs pendant le parcours, ce qui m’a permis d’avoir un point de mire durant la quasi-totalité du chrono. Finalement, j’ai pu faire coup double mais ce n’était pas fait d’avance. Pendant trois jours, c’était usant et stressant.   

Tu en es donc à cinq succès cette saison, après tes victoires sur le Circuit de l'Essor et la Boucle de l'Artois ?
Je commence à enchaîner les courses par étapes, ce qui me manquait un peu en début de saison. Je gagne en confiance et je me sens de mieux en mieux. C’est de bon augure pour les prochaines courses du calendrier.

« AU TOP POUR LE CHAMPIONNAT DE FRANCE »

D’autant que le grand rendez-vous approche…
Oui ! Bien sûr, j’espère arriver au top de ma forme pour le Championnat de France du contre-la-montre. Mais il n’y a pas que cette course. Entre temps, je vais essayer de marcher sur le Tour de Gironde, qui est également un bon objectif. Puis il y aura le Championnat régional, la prochaine manche de Coupe de France DN1 (le Tour d’Eure-et-Loir, NDLR) et peut-être la SportBreizh. Un beau programme !

Voilà qui pourrait te permettre de conforter encore un peu plus ta place de leader au Challenge BBB-DirectVelo ?
J’ai bien suivi le classement ces derniers jours. Je n’ai pas pu marquer trop de points sur les deux premières étapes et j’ai vu que l’on m’était passé devant (Benoît Cosnefroy, NDLR). Mais je ne me suis pas affolé et finalement, j’ai pu reprendre la première place et même creuser l’écart après ma victoire au chrono et au général (voir ici). Je vais continuer de me battre pour rester devant, c’est motivant de bien figurer au Challenge.