Yannis Yssaad est monté pour la première fois de sa carrière sur un podium de Coupe de France, dimanche dernier, sur Cholet-Pays de Loire (voir le classement). Le Francilien a pris la troisième place du sprint massif après avoir passé une grande partie de la journée (150 km) en échappée. "Quand j’ai été repris, j’ai voulu aider mes coéquipiers en tête de peloton. Les sensations étaient bonnes donc je leur ai dit que j’allais faire le sprint", explique-t-il à DirectVelo.

Si cette performance aurait satisfait plus d’un coureur, le coureur de l’Armée de Terre a vite tourné la page. "Je m’entraîne toute l’année pour être capable de gagner des courses donc je ne suis pas surpris par ce que j’ai pu faire. Troisième, je suis content sur le coup mais après on se dit très vite que l’on est passé à côté de la victoire, estime-t-il. Je préfère me focaliser sur mes prochains objectifs".

« J’AI AMELIORE MA FACON DE COURIR, DE M’ENTRAINER »

Et l’objectif est simple : "Gagner". Repassé professionnel au début de l’année, après une première expérience dans l’équipe Auber 93 en 2014, Yannis Yssaad a dû retrouver le rythme du peloton pro. "La forme vient crescendo. Après des premières courses qui ne me convenaient pas forcément, il a fallu reprendre le rythme. Je pense que ces efforts ont été bénéfiques. Depuis 2014, j’ai amélioré ma façon de courir, de m’entraîner. Par exemple, je n’aurais peut-être pas pris cette échappée mais c’était profitable pour l’équipe donc j’y suis allé. Finalement ça m’a souri".

Malgré cette escapade en tête de course, l’ancien coureur de Sojasun espoir reste un sprinter. "En t’échappant, tu prends un risque car tu n’as plus d’alternative. Il faut aller au bout et gagner. Moi, je ne me sens pas encore assez expérimenté et fort pour m’imposer dans ces conditions, juge Yssaad. J’ai une pointe de vitesse mais je travaille en amont pour rouler, grimper le mieux possible. Et arriver dans les meilleures conditions au sprint".

« JE PREFERE ME DEBROUILLER SEUL DANS LES DERNIERS KM »

Vainqueur, d’une étape sur le Tour de Bretagne (2.2) en 2015, Yannis Yssaad est un sprinter libre (retrouvez sa Grande Interview). "L’équipe m’a très bien protégé jusqu'aux deux derniers kilomètres, après je sais me débrouiller seul. Non pas que je n’ai pas confiance mais je préfère être seul responsable de ma trajectoire. J’ai tendance à bien sentir les mouvements".

Cette semaine, il n'est pas présent sur la Tour de Normandie. A 22 ans, il aurait aimé découvrir l’épreuve qui aurait pu lui convenir mais la densité de l’équipe l’oblige à retourner à l’entraînement. "Chacun doit avoir sa chance. Quelques jours sans course ce n’est pas dramatique, relativise-t-il. Un bon résultat, c’est toujours réconfortant avant de repartir à l’entraînement. J’ai besoin de me fixer des buts élevés pour me motiver. Je ne pointe pas de courses en particulier, mon seul objectif est de gagner des courses". Voilà le mantra du sprinter Yssaad.