Les Belges ont sauvé leur Mondial

5 questions de www.directvelo.com à Jean-Pierre Dubois, sélectionneur de l'équipe belge espoirs, quelques minutes après l'arrivée du Mondial de Mendrisio.

DirectVélo : Vous avez pris le départ avec une équipe diminuée. La 5e place de Jérôme Baugnies, constitue-t-elle une satisfaction ?
Jean-Pierre Dubois : Oui. Comme je l'avais pressenti ces derniers jours, Jérôme a permis à l'équipe de quitter ce Championnat du Monde avec un résultat honorable. Et comme on pouvait s'y attendre depuis le Tour de l'Avenir, nous n'avions pas le Romain Zingle des grands jours. Il a réussi à suivre les meilleurs dans le final, mais, s'il avait été dans sa forme habituelle, je crois que notre performance ici aurait été encore supérieure. Mais chacun a donné ce qu'il a pu. Et lorsqu'ils ont laissé filer un grand groupe d'échappés, les coureurs ont été capables de rétablir la situation.

Ce rétablissement est en large partie l'œuvre de Jelle Wallays  ?
Oui. Je préférais qu'il abandonne après trois quarts de course plutôt qu'il termine à la 44e place. Il a appliqué les consignes donné au briefing. J'avais averti par talkie walkie nos assistants présents dans les box de ravitaillement, pour qu'ils fassent de nouveau passer le message à nos coureurs : il fallait rouler derrière les échappées. Mais il n'ont pas eu besoin de ce rappel et ont pris spontanément les choses en main derrière le gros groupe qui était parti sans eux. Jelle Wallays et Jens Keukeleire ont réalisé un super travail : en un demi tour, le peloton est revenu sur les échappés.

De quoi faire oublier la non sélection, très controversée, de Jan Ghyselinck ?
En Belgique, nous estimons souvent naturel de sélectionner les meilleurs coureurs, pas forcément les plus en forme. L'absence de Ghyselinck nous a été très reprochée. Mais il a terminé le Tour de l'Avenir complètement fatigué ! De leur côté, Keukeleire et Wallays ont sauvé notre Championnat du Monde. Je ne suis pas sûr qu'avec un leader comme Ghyselinck, nous aurions pu boucher le trou.

Sep Vanmarcke a été très remuant pendant la course...
Oui, sans doute trop. Il s'est affolé derrière une échappée de cinq coureurs alors que d'autres nations non représentées auraient facilement produit l'effort pour revenir. Sans cette débauche d'énergie, je pense même qu'un podium était envisageable pour lui.

Ce Mondial espoirs marque la fin d'un cycle pour plusieurs de vos coureurs. Avec qui continuerez-vous de travailler en 2010 ?
Seuls Sep Vanmarcke et Jelle Wallays seront toujours espoirs l'an prochain, dans des équipe qui leur donneront droit à une sélection. J'espère que Jérôme Baugnies va enfin trouver un nouveau contrat grâce à sa place au Mondial. Il faudra que je reconstitue un groupe. Le tracé pratiquement tout plat de Melbourne, en Australie, n'est ni plus ni moins avantageux pour nous que le profil de Mendrisio. Ici, avec un grand Romain Zingle et un bon Jan Ghyselinck, nous aurions eu toutes nos chances...