Christophe Laporte découvre depuis le 1er janvier 2014 le monde professionnel. Entre le Gabon, la France métropolitaine, l'Espagne, la Belgique et la Corse, le coureur de Cofidis a déjà beaucoup couru. Ce qui n'est pas pour lui déplaire. Pour www.directvelo.com, le Varois fait le point sur ses premiers mois comme coureur professionnel.

« Mon début de saison se passe plutôt bien. J’ai bien aimé ma première course, au Gabon. C’était vraiment un peloton atypique. On pouvait trouver des grands noms du cyclisme aux côtés de coureurs africains que l’on ne connaît pas spécialement, comme nous ne courrons jamais avec eux. Même si il y avait une forte disparité de niveau entre certains coureurs, il ne faut pas croire que c’est une course facile, bien au contraire. Cette mise en route m’a permis d’être de suite dans l’allure à mon retour en Europe où j’ai pas mal enchaîné les courses depuis le début de saison. Lors du stage en décembre, j’avais émis le souhait de participer aux courses qui ont lieu dans le sud puisque je vis dans le coin. L’équipe a été sympa en m’alignant sur le Grand Prix La Marseillaise, le Tour Méditerranéen et le Tour du Haut-Var.

« POSSIBLE DE FAIRE DES RESULTATS CHEZ LES PROS »

Pour le moment, je n’ai pas eu de résultats si ce n’est mes placettes sur une étape du Tour Méditerranéen puis du Critérium International (12e), ma 20e place à Cholet-Pays de Loire et mon bon prologue (14e) aux 3 jours de la Flandre Occidentale. Je sens qu’il y a un gros palier entre le niveau amateur et le niveau professionnel. C’est beaucoup plus stéréotypé en roulant de façon régulière, mais lorsque ça met en route dans le final, ça ne fait pas semblant, il faut de la puissance. Dans les bosses aussi, je sens que je manque encore un peu de force par rapport aux coureurs plus aguerris mais cela va venir. D’ailleurs, je suis ravi d’avoir un calendrier assez fourni en course car je pense que c’est par la compétition que l’on progresse le plus. Ça me permet de prendre de la caisse, surtout avec le rôle qui est le mien pour le moment, celui d’équipier. Par exemple, lors des 3 jours de la Flandre Occidentale, il a fallu défendre le maillot de leader de Gert (Joeaar). A titre collectif, nous nous sommes vraiment bien débrouillés, et j’ai senti que j’étais capable de rouler tous les jours comme mes coéquipiers, c’était rassurant. De toute façon, je me dis qu’il est possible de faire des résultats chez les pros. Quand je vois Alexis Gougeard qui gagne à la Classic Loire-Atlantique, je me dis : pourquoi pas moi ?

« APPRENDRE UN ROLE DIFFERENT A CHAQUE FOIS »

Quoiqu’il en soit, je ne me fixe pas d’objectif précis en terme de résultat ni même d’objectif. Je n’ai pas visé de périodes ou de courses précises si ce n’est le fait de tenter de saisir ma chance lorsque l’équipe me laissera carte blanche. Le fait de courir des courses avec un profil varié me permet aussi d’y voir un peu plus clair sur mes qualités et d’apprendre un rôle différent à chaque fois. Dans les Flandres, il fallait rouler et gérer toute la journée sur des routes plates, tandis qu’au Critérium International, j’avais pour mission de placer au mieux Julien Simon pour le sprint et au pied des cols.
Pour le moment, j’essaie d’apprendre mon métier du mieux que je peux, sur le vélo mais aussi en dehors. Le monde professionnel est bien différent de celui des amateurs notamment au niveau de la vie de groupe. Etant plus nombreux dans l’effectif, on ne se côtoie pas aussi souvent que c’était le cas avec mes copains de l’AVC Aix, et c’est du coup plus difficile de créer des affinités rapidement, même si tout se passe bien avec mes coéquipiers. J’ai d’ailleurs hâte de les retrouver ce vendredi à la Route Adélie de Vitré. Après, je serai peut-être au départ d’un mythe : Paris Roubaix. Je regarde cette course depuis tout petit à la télévision alors même s'il sera compliqué d’y faire quelque chose, je serais fier et ravi de pouvoir y participer, en espérant aller jusqu’au vélodrome. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com