Frédéric Brun : « C’était plus sage de rester calme »

Il a été à l’attaque dès le Grand Prix d’Ouverture La Marseillaise, "pas pour dire d’être devant mais bien avec l’envie de jouer la gagne". On imaginait alors Frédéric Brun, 25 ans, continuer sur sa lancée lors de l’Etoile de Bessèges ou du Tour Méditerranéen. C’était sans compter sur un coup de froid, qui l’a empêché d’être à 100% sur les premières courses par étapes françaises de la saison. Qu’importe, le baroudeur de BigMat-Auber 93 se dit serein et prêt à repartir à l’offensive dès le week-end prochain, sur le Tour du Haut-Var.

« J’ai pris froid sur le Grand Prix La Marseillaise. Je pensais que ça allait rapidement passer, mais ça s’est un peu aggravé lors de la 1e étape de l’Etoile de Bessèges, qui se disputait sous la pluie. Etant bien malade, j’ai eu du mal à récupérer au fil des étapes. Avec l’équipe, nous avons donc décidé que je me retire sur l’étape du samedi (Goudargues - Laudun, NDLR). Le Tour Méditerranéen et le Tour du Haut-Var arrivaient juste derrière. J’ai un gros programme en début de saison alors il valait mieux que j’arrête là pour ne prendre aucun risque.

« J'AI PU APPRENDRE ENCORE PLUS »

J’ai quand même pu faire des kilomètres, et c’est bien là l’essentiel. Cela m’a aussi permis de découvrir de nouvelles courses et d’apprendre encore plus. C’est quand même toujours rageant de ne pas être à 100%, mais je sens que je vais de mieux en mieux depuis quelques jours. Je ne sors pas trop fatigué du Tour Méditerranéen. Il faut dire que j’ai compté mes efforts. J’ai fait attention, et je n’ai pas pris d’échappée. Une fois encore, c’était plus sage de rester calme, au chaud dans le peloton. J’avais déjà eu l’occasion de me rassurer dès la première course de ma saison, le Grand Prix La Marseillaise. Stéphane Javalet (manager de BigMat-Auber 93, NDLR) m’avait demandé de prendre l’échappée au cas où celle-ci aille au bout. C’est souvent le cas sur cette course. Mais les équipes de sprinters étaient tellement organisées que c’était dur de les surprendre. Une chose est sûre, je n’étais pas sorti simplement pour dire d’être devant, mais bien avec l’envie de jouer la gagne.

« LE PELOTON EST PLUS HOMOGENE »

Comme je l’imaginais, tout le monde est prêt et motivé en ce début de saison. Ce n’est pas comme lors de mon stage avec AG2R La Mondiale en fin d’année dernière. Là, il y a 150 mecs qui frottent pour être devant. Ça ne roule pas forcément plus vite, mais disons que le peloton est plus homogène. Sans surprise, ce sont les équipes de sprinters qui ont souvent le dernier mot. Pour jouer la gagne, il faut être soit sprinter, soit grimpeur. On l’a encore vu avec des gars comme Degenkolb ou Péraud. Ils sont clairement un niveau au-dessus. Je ne suis pas inquiet. Je suis même plutôt assez serein. La saison sera longue. Je mise notamment sur les manches de Coupe de France-PMU. Sur ces courses-là, c’est un peu plus la guerre que sur un Tour Med’ par exemple. Ce sont des courses plus accessibles, avec un déroulement de course qui me convient davantage. Quant aux Classe 2, on n’en aura pas tant que ça cette année, avec celles qui disparaissent ou celles qui passent en Classe 1.

« UN MAILLOT DISTINCTIF SUR LE TOUR DU HAUT-VAR »

Sur ces premières courses de l’année, le rythme est particulier. Ça roule au train pendant un long moment, puis on roule à fond en fin de course, lorsque les équipes de sprinters prennent les choses en main. Dans ces cas-là, il est simplement impossible de sortir du peloton, ou même parfois de remonter si on est mal placé. Il y a moins d’à-coups qu’en amateur. Si tu es en dernière position au pied d’une bosse, il est impossible de remonter alors qu’en amateur, tu peux te permettre d’être à l’arrière. Je ne pense pas qu’on puisse me prendre de haut en tant que néo-pro ou coureur de Continental. Mais il faut rester en équipe. Là, on te respecte ! En revanche, si tu vas frotter tout seul en tête de peloton et que tu fais un écart ou autre... là, tu peux te faire jeter (rires). Globalement, je suis assez content de ces débuts. Je sais où j’en suis, même si j’ai dû abandonner Bessèges et le Med’ en cours de route. D’autres échéances vont vite arriver, à commencer par le Tour du Haut-Var. J’espère pouvoir prendre une échappée là-bas, et pourquoi ne pas aller chercher un maillot distinctif comme le classement de la montagne. Ce sera une course vraiment difficile. Ensuite, j’irai sur la Classic Sud-Ardèche et la Drôme Classic, puis sans doute sur le Grand Prix Lillers, Paris-Troyes et les manches de Coupe de France qui suivront. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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