Chambéry CF : « Nos coureurs ont manqué de fraîcheur »

Bilan de la saison 2012, possibles remises en question et recrutements pour 2013 : l’entraîneur et directeur sportif de Chambéry Cyclisme Formation, Vincent Terrier, répond aux questions de www.directvelo.com.

DirectVélo : Il y a comme une anomalie dans la saison 2012 de Chambéry CF : vous vous distinguez en Coupe de France et beaucoup moins sur les courses de montagne. Vous nous aviez habitués à l'inverse par le passé !
Vincent Terrier : C'est vrai mais il ne s'agit pas d'un calcul de notre part. Disons que le club n'a pas réalisé sa meilleure saison en 2012. La Coupe de France nous sauve un peu la mise. Il y a la victoire d'Axel Domont sur la première manche, le Grand Prix de Buxerolles, puis la défense de notre position de leader sur la Boucle de l'Artois, et enfin notre troisième place au classement final... Ce sont de bons souvenirs pour nous, nos meilleurs de la saison.

« Le début de saison a épuisé le groupe sur le long terme »

Que s'est-il passé sur les épreuves par étapes, en montagne ?
Sur la Ronde de l'Isard, Axel Domont revenait de blessure après une chute sur le Tour du Chablais, et il n'était donc pas au summum de sa condition. Sur le Tour des Pays de Savoie, nous sommes tombés sur deux gros coureurs, Stéphane Rossetto et Warren Barguil. Par ailleurs, nous avons cherché à comprendre ce qui, dans la dynamique du groupe, n'avait pas fonctionné.

Et vous avez trouvé ?
Après être passé totalement à côté des Championnats de France, fin juin, nous avons provoqué une réunion avec les coureurs. Non pas pour se fâcher mais pour comprendre. Il s'avère que ce début de saison, qui a porté des fruits dans l'immédiat avec les bons résultats en Coupe de France, a épuisé le groupe sur le long terme.

Comment cela ?
Les coureurs n'ont pas supporté d'enchaîner une grosse préparation hivernale et les déplacements en voiture d'un bout à l'autre de la France, des trajets qui n'ont jamais été aussi longs que cette année à cause de la répartition des épreuves Coupe de France.
Comme nous avons des étudiants dans le groupe, nous devions quitter Chambéry le plus tard possible et, arrivés au départ des courses, les coureurs manquaient de fraîcheur.

« Nous aurions pu monter un club avec quinze étrangers »

Est-ce à cause de ces déceptions que vous avez remanié l'effectif à près de 50 % ?
Ces changements proviennent surtout du fait que des coureurs étaient en fin de cycle, comme Mathieu Teychenne, l'un de nos piliers, ou Thomas Welter. Rester avec nous un an de plus ne leur aurait rien apporté, pas même un bonus. Nous les avons donc remplacés, avec des jeunes de la région comme Benjamin Jasserand et Nans Peters issus de Chambéry Cyclisme Compétition, les frères Le Lavandier ou encore des coureurs étrangers.

L'an prochain, les étrangers seront au nombre de quatre : l'Australien David Edwards, l'Allemand Nico Denz et l'Italien Matteo Draperi arrivent, le Suisse Gabriel Chavanne reste. Est-ce parce que Vincent Lavenu veut diversifier le club réserve d'AG2R-La Mondiale ?
Non, il ne nous a pas donné de consigne de recrutement. Nous aurions pu monter un club avec quinze étrangers tellement nous avons reçu de demandes ! C'est encourageant de voir que le club possède une image de référence jusqu'en-dehors de nos frontières. Nous nous sommes limités à quatre pour rester conforme à l'esprit de notre label "centre de formation", avec une vocation régionale importante. Mais nous avons senti chez les étrangers qui nous rejoignent un véritable désir d'être parmi nous. Par exemple, l'Italien Matteo Draperi a bien insisté sur le fait qu'il était content de trouver une équipe clean pour progresser.

Qu'attendez-vous des recrues étrangères ?
De nouvelles cultures, une forte motivation et sans doute des résultats puisqu'ils évoluent tous déjà à un haut niveau international. Ils sont des éléments importants dans notre volonté de nous diversifier et de renforcer nos points faibles : le contre-la-montre et le sprint.

« Nous allons changer la préparation hivernale »

Est-ce que 2013 sera une année de remise en question ?
On ne peut pas dire ça non plus. Il y a toujours du bon et du moins bon dans une saison. Sur l'ensemble de 2012, nous avons des sentiments mitigés. Sur des points précis, nous allons chercher à nous améliorer.

Qu'allez-vous changer ?
Assurément la préparation hivernale. Nous sommes habitués à entrer en action un peu plus tard que les autres clubs, mais avec une première manche de Coupe de France [le Grand Prix Souvenir Jean-Masse] avancée mi-février, nous devons êtes prêts. Il faudra monter en volume plus tôt que les autres saisons pour attaquer plus vite le travail du rythme.

Après avoir goûté au podium en 2012, la prochaine Coupe de France sera-t-elle un objectif ?
Notre fil conducteur principal reste le calendrier des épreuves par étapes réservées aux Espoirs. La Coupe de France est surtout pour nous un élément de formation. Ces dernières années, nous avons terminé entre cinquième et huitième, jusqu'à atteindre la troisième place cette saison. Dans l'idéal, ce serait bien de nous maintenir dans le Top 5 final.

Crédit Photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com
 

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